La Revue Nationale De La Chasse N°864 – Septembre 2019

(Wang) #1

80 La Revue nationale de la chasse - No 864 septembre 2019


Chasse Décryptage


Certes, il peut encore exister ici
ou là quelques hooligans aux pra-
tiques un peu primaires. Mais ce
sont des exceptions isolées, et la
mise à mort d’un animal doit avoir
lieu immédiatement après la prise,
à l’aide exclusivement d’une arme
blanche ou d’une arme à feu. C’est

"la loi". Il faut d’ailleurs saluer le
travail de fond de l’Association fran-
çaise des équipages de vènerie sous
terre (AFEVST), qui n’a de cesse de
faire évoluer les choses, d’informer
et de former ses adhérents, de leur
inculquer le plus grand respect de
tout animal chassé, et assure la pro-

motion des bonnes pratiques, dont
les principes sont récapitulés dans
la charte de la vènerie sous terre.
Les déterreurs partagent une pas-
sion commune avec les autres chas-
seurs pour le chien. Mieux, il n’est
pas pour eux qu'un simple auxi-
liaire, mais occupe une place cen-
trale dans l’action de chasse comme
dans la vie de l’équipage.
Comparé à d’autres cynophiles, ce
ne sont pas les concours qui inté-
ressent les déterreurs, mais l’éle-
vage de chiens performants dans
un terrier naturel, face à un animal
sauvage. On peut d’ailleurs noter
au passage que par leur caractère
et leur intelligence, certaines races
de chiens terriers flattent l’ego de
propriétaires qui les exposent sur
les plateaux de télévision ou dans
les magazines people. Enfin, les dé-
terreurs dignes de ce nom partagent
des valeurs comme le sens de l’ef-
fort, le goût pour l’authenticité, une
attention aux relations humaines et
à la transmission intergénération-
nelle des savoirs. Efficace, discrète,
simple et pure, cette chasse s’inscrit
donc naturellement parmi les tech-
niques cynégétiques d’avenir. Pas
de quoi faire un débat de société! ◆

En savoir plus



  1. Arrêté du 18 mars
    1982 modifié le 1er
    avril 2019, relatif
    à l’exercice de la
    vénerie.

  2. Arrêté du
    3 juillet 2019 pris
    pour l’application
    de l’article R.
    427-6 du code de
    l’environnement
    et fixant la liste,
    les périodes et
    les modalités de
    destruction des
    espèces susceptibles
    d’occasionner des
    dégâts

  3. http://www.afevst.org


Des acteurs
livrent leur
point de vue

Jean Masson président de l’AFEVST
« Il faut tout
d’abord
rappeler que
nous avons
en France une
quarantaine
de modes de chasse
différents. Dans cette
grande diversité, la
chasse sous terre du
blaireau a beaucoup
évolué. Jusqu’en 1988,
ce n’était que de la
destruction, alors
qu’à présent c’est
une vraie chasse
dont les pratiquants
respectent cet animal.
Il s’agit même pour
beaucoup de leur mode
de chasse principal.
La vènerie sous terre
est économique, sans
enjeu de territoire
puisqu’elle fonctionne

sur invitation des
propriétaires terriens
ou forestiers, et
d’autres chasseurs.
C’est une chasse
collective et conviviale,
qui fait tomber des
barrières.
J’ai tendance à dire
qu’elle est comme
le rugby aux sports
collectifs. Ceux qui
ne connaissent pas
n’y voient que de
la brutalité, alors
qu’il s’agit d’une
activité beaucoup
plus technique qu’on
l’imagine. De plus
les textes qui nous
encadrent sont
souvent renouvelés et
exigeants. Nous avons
des lignées de chiens
très bien adaptées

au déterrage et le
blaireau, qui est notre
gibier principal, se
porte à merveille.
Chaque équipage
possède une
attestation de meute,
un certificat de
vènerie, et le maître
d’équipage signe notre
charte, qui l’empêche
de faire n’importe
quoi. L’AFEVST
fédère et fait autorité
en la matière auprès
des fédérations de
chasseurs et des
pouvoirs publics.
Ainsi si le déterrage
se pratique dans la
plupart des pays
d’Europe, il n’y a qu’en
France qu’on en a fait
un mode de chasse à
part entière. »

Éric Dosseur administateur de l’AFEVST
« On est bousculé
de partout par
des gens pour
qui tout est un
problème et
qui, à raison de
mensonges, disent ce
qu’ils veulent. Nous

pratiquons la chasse
sous terre dans les
règles de la vènerie,
avec ses traditions,
sa codification, son
langage et depuis
la création de mon
équipage, il y a 47 ans,

je fais très attention
à tout ça. Il nous faut
expliquer ce qu’on fait,
mais surtout respecter
scrupuleusement les
règles de notre mode
de chasse. »

Christine Le Moinier administratrice de l’AFEVST
de la FDC de Tarn-et-Garonne
« En vènerie
sous terre,
les femmes
défendent les
mêmes valeurs
que les hommes,
peut-être avec une
sensibilité autre. On
prend un peu plus les
gants dans certaines

circonstances. En
action de chasse,
chacune et chacun fait
avec ses possibilités
physiques et morales
au sein de l’équipage,
éduque son chien,
respecte le travail de
l’ensemble et l’animal
de chasse. Il y a 25 ans

que je pratique ce
mode de chasse très
convivial, et je pense
que la présence de
femmes peut apporter
un plus en termes
d’image, comme cela
se passe actuellement
pour les sports
collectifs. »

...


S. Levoye

Le blaireau est à
la vènerie sous
terre, ce que le
cerf est à la
grande vènerie.

C.
Ros
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C.
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S. (^) L
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