Le Film Français - 30.08.2019

(Martin Jones) #1

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N° 3873 du 30 août 2019


ACTUALITÉS


L


e placement en redressement judiciaire
de Mars Films le 1er août (Le Film français
n° 3870), pour une période d’observation
de six mois, avait suscité moult discussions
et inquiétudes au sein du secteur. Jusqu’à
faire craindre, comme l’annonçait le 26 août
la presse professionnelle américaine, un arrêt de son acti-
vité de distribution pour se consacrer exclusivement à la
production. La société a rectifié le tir par communiqué le
27 août, assurant qu’elle entendait bel et bien poursuivre
la distribution, en réduisant toutefois sensiblement la
voilure. “Dans un marché de la distribution bouleversé
par la fragilité de la distribution en salle et l’effondrement
du marché de la vidéo, Mars Films a décidé d’accélérer
son virage opérationnel pour se concentrer sur son activité
de producteur de contenus cinéma et télévisuel tout en
calibrant son outil de distribution autour d’une dizaine de
films maximum”, a ainsi indiqué la structure dirigée par
Stéphane Célérier et Valérie Garcia. Mars Films assurait,
jusqu’à aujourd’hui, une vingtaine de sorties par an.
À propos du redressement judiciaire qui, pour rappel, gèle
ses dettes pendant six mois, Mars Films assure que cette
procédure “permettra de restructurer son endettement, de
recomposer son capital, de poursuivre son virage straté-
gique dans la production, tout en réorganisant la distri-
bution autour d’un nombre de films en adéquation avec le
marché”. Ce redressement ferait, selon la société, “[l’]objet
déjà de multiples marques d’intérêt”. Créée il y a 21 ans
par Stéphane Célérier au sein de Studiocanal, la structure
vole de ses propres ailes depuis 12 ans. Vivendi en est
devenu actionnaire en septembre 2015 à hauteur de 30%,
ce qui est toujours le cas aujourd’hui, les négociations en

[Cinéma]


MARS FILMS SE CONCENTRE


SUR LA PRODUCTION SANS


DÉLAISSER LA DISTRIBUTION


La société dirigée par Stéphane Célérier et Valérie Garcia, en redressement
judiciaire depuis le 1er août, précise ses nouvelles priorités. ■ KEVIN BERTRAND
ET SARAH DROUHAUD

faveur d’une prise de participation plus importante n’ayant
pas abouti ces derniers mois.
Devenu au fil des années l’un des principaux distributeurs
de films indépendants américains en complément de ses
sorties françaises, Mars Films souhaite donc désormais se
concentrer sur son activité de production “en accélérant
le nombre de films produits par an pour la salle”, mais
aussi pour “les télévisions et les plateformes” (pour trois
à quatre œuvres par an au total) et, donc, “en calibrant
son activité de distribution”. Ce virage dans la production
déléguée, Mars Films l’a entamé dès 2013 avec le succès
de La famille Bélier d’Éric Lartigau, avant d’enchaîner
avec Demain tout commence d’Hugo Gélin, Le jeu de Fred
Cavayé, Lourdes d’Alban Teurlai et Thierry Demaizière,
ou encore J’irai où tu iras de Géraldine Nakache, en salle
le 2 octobre. La société s’est par ailleurs constitué un
catalogue de près de 200 films.

CINQ FILMS RESTENT À DISTRIBUER
EN 2019, SIX ANNONCÉS EN 2020
Outre J’irai où tu iras, la structure distribuera encore
quatre titres d’ici la fin 2019 : Fourmi de Julien Rappeneau
(The Film, 4 septembre), Un jour de pluie à New York de
Woody Allen (18 septembre), Play d’Anthony Marciano
(Chapter 2, Moonshaker, 30 octobre) et Les traducteurs de
Régis Roinsard (Trésor Films, 18 décembre). Six autres
sont déjà annoncés pour 2020 : Qu’un sang impur d’Abdel
Raouf Dafri (Moana Films, 8 janvier), Bigger than Us de
Flore Vasseur, Lisa Redler de Nicole Garcia (Les Films Pel-
léas), Le quai de Ouistreham d’Emmanuel Carrère (Curiosa
Films), Été 84 de François Ozon (Mandarin) et Falling, le
premier long métrage de Viggo Mortensen. ❖

salles. Ce prélèvement de 1 €, qui équivaut
au prix d’un repas pour Les Restos du Cœur,
n’impliquera pas de hausse de tarif. Selon
la FNCF, la grande majorité des salles fran-
çaises devrait participer. “Nous avons dif-
fusé l’information à toutes nos associations
départementales, afin qu’elles sollicitent
les exploitants localement, reprend Patrice
Blanc. Et nous avons choisi une semaine
où la fréquentation n’a pas encore vraiment
redémarré, ce qui intéressait les profes­
sionnels”. Afin de médiatiser l’événement,
un clip d’1 min. 13 élaboré par Les Restos
du Cœur est projeté depuis le 21 août dans
les cinémas participants, où une campagne
d’affichage a été lancée le 28 août. Un spot
plus court a aussi été conçu pour la télé.
Le groupe TF1 a d’ores et déjà donné son
accord pour le diffuser, des discussions étant
en cours avec d’autres chaînes. Le tout sera

offert aux Restos du Cœur, dont les seules
dépenses portent sur “l’impression et le
routage des affiches”. Patrice Blanc espère
que 3 millions de spectateurs franchiront
les portes des salles hexagonales durant
l’opération. Avec, déjà, l’espoir que celle­ci
“puisse être renouvelée”. ❖Kevin Bertrand

[Événement]


La filière se mobilise


pour Les Restos du Cœur


TOURNAGE

Vincent Elbaz en


plein “Mystère”


Entouré de Shanna Keil, Marie Gillain, Éric
Elmosnino et Tchéky Karyo, le comédien
Vincent Elbaz tourne dans Mystère, le
deuxième long métrage de Denis Imbert.
Mystère, que le réalisateur a coécrit
avec Rémi Sappe, Mathieu Oullion
et Stéphanie Vasseur, est l’histoire
de Stéphane (Vincent Elbaz) qui déménage
à la montagne suite au décès de sa femme.
Il veut à tout prix tisser de nouveaux liens
avec sa fille de huit ans, Victoria, incarnée
par Shanna Keil. Dévastée, celle­ci s’est
enfermée dans une forme de mutisme
que personne ne réussit à pénétrer.
Jusqu’au jour où, lors d’une promenade
en forêt, Victoria découvre un chiot qu’elle
emporte. L’animal lui redonne goût
à la vie. Mais Stéphane déchante, car
le chiot est en réalité un loup...
Le tournage de ce projet, ciblé aventure
et famille, se déroule dans le Cantal,
et ce pour huit semaines en deux
sessions : la première, qui a commencé
le 5 août, s’achèvera le 21 septembre 2019,
la deuxième, pour les séquences
en extérieur avec des paysages hivernaux
et enneigés, est prévue du 3 au 14 février



  1. Mystère est une coproduction Radar
    Films et Solar Entertainment, orchestrée
    par Clément Miserez et Matthieu Warter,
    avec David Giordano à la production
    exécutive. Sont également coproducteurs
    Gaumont, qui détient tous les mandats,
    et Auvergne­Rhône­Alpes Cinéma. OCS
    complète le tour de table.❖ Jimmy Jouve


EXPLOITATION

Grand Écran validé


près de Nantes


Le réseau de la famille Fridemann
a décroché à l’unanimité l’aval
de la CDACi de Loire­Atlantique pour
le complexe de six salles et 962 places
qu’il développe à La Chapelle­sur­Erdre, au
nord de Nantes. Le groupe est à ce jour
exclusivement présent à Limoges et dans
le sud ­ouest de la France. ❖ K. B.


NOMINATION

Un nouveau Dg


à Pictanovo


Godefroy Vujicic succède à Malika Aït
Gherbi Palmer à la direction générale
du pôle Images des Hauts­de­ France.
Précédemment directeur du Conservatoire
Claude Debussy et de la Salle
Rostropovitch à Paris, Godefroy Vujicic,
né en mai 1975, a rejoint en juin 2018
le cabinet de Xavier Bertrand, président
des Hauts­de­ France, en tant que
conseiller technique culture, tourisme,
sports et vie associative. Sa feuille
de route, dans la continuité de l’action
de la région en matière de culture,
“l’une de ses priorités stratégiques”,
sera d’attirer de nouvelles sociétés
et davantage de tournages (dont
une série récurrente), et de développer
les partenariats transfrontaliers. ❖ E. M.


C



est une démarche inédite à
l’échelle de la filière cinématogra-
phique. La FNCF, la Fnef, le DiRE
et le SDI se sont unis afin que
1 € soit reversé aux Restos du Cœur pour
chaque place achetée dans les salles parti-
cipant à l’opération Le Cinéma a du Cœur,
qui se tiendra du mercredi 18 au mardi
24 septembre. “L’idée est née dans l’esprit
de Véronique Colucci (veuve de Coluche et
administratrice des Restos, décédée depuis,
Ndlr), il y a deux ans lors d’une discussion
avec Serge Siritzky, qui a lui­même initié
l’opération. Nous étions déjà présents dans
le monde de la musique avec Les Enfoirés
et celui du livre avec 13 à table ! [éd. Pocket].
Il nous manquait celui du cinéma”, explique
Patrice Blanc, président des Restos du Cœur,
rappelant que l’association organisait tout
de même déjà des opérations locales avec les
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