Le Film Français - 30.08.2019

(Martin Jones) #1

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N° 3873 du 30 août 2019

EXPLOITATION


L


e Méliès Jean-Jaurès de Saint-Étienne fait
peau neuve. Le 3 août, l’établissement a
rouvert ses portes après deux semaines de
fermeture, parachevant ainsi une campagne
de travaux entamée à la mi-juin. Des travaux
auxquels Paul-Marie Claret, gérant de ce
complexe art et essai de centre-ville depuis 2011, songeait
depuis plusieurs années déjà. “L’opportunité s’est finale-
ment présentée grâce aux droits acquis au titre de notre
compte de soutien automatique (le Sfeic, ou Soutien finan-
cier de l’État à l’industrie cinématographique, Ndlr). J’ai, de
surcroît, été le premier exploitant à bénéficier de l’avance
majorée du Sfeic sur six ans”, explique-t-il, précisant que
la ville de Saint-Étienne a versé une subvention exception-
nelle de 60 000 € pour ces travaux. De quoi lui permettre
de réunir les 520 000 € nécessaires à l’opération. Celle-ci
a notamment consisté à remplacer le système de sécurité
incendie, à mettre l’établissement en conformité avec les
normes d’accessibilité handicap, à refaire les sanitaires,
et, surtout, à retravailler complètement les quatre salles,
l’accueil et les circulations. Le tout avec l’objectif de créer
une nouvelle identité visuelle, en phase avec la façade Art
Déco du cinéma. Huit motifs de moquette différents ont
ainsi été conçus, chaque salle disposant désormais de son
identité propre. Tous les fauteuils du complexe stéphanois
ont par ailleurs été changés, plusieurs love seats faisant
leur entrée à cette occasion, tandis que deux canapés
ont été installés dans les espaces d’attente. L’exploitant
a lui-même pensé ce projet architectural, en collaboration
avec deux Stéphanoises : Clémence Boyer, architecte, et
Philippine Lemaire, designer.

UNE OFFRE DE RESTAURATION
BIENTÔT ÉLARGIE
Parallèlement à cette opération de rénovation, la SARL
Méliès Café, qui exploite le bar-restaurant éponyme
mitoyen du cinéma, a racheté pour 480 000 € le fonds
de commerce de la brasserie Nouai Borfa, elle aussi

LE MÉLIÈS JEAN-JAURÈS


S’OFFRE UN LIFTING


Le dynamique complexe art et essai indépendant est sorti début août d’un mois
et demi de travaux de rénovation, lui permettant de revêtir une nouvelle identité
visuelle dans un style Art Déco. En attendant le déploiement d’une nouvelle offre
de restauration. ■ KEVIN BERTRAND

mitoyenne du complexe. La SARL est détenue à 75%
par le frère de Paul-Marie Claret, Grégoire Claret, le reste
appartenant à la structure qui gère Le Méliès Jean-Jau-
rès. D’ici la fin de l’année, les deux lieux seront réunis
grâce à la création d’un passage intérieur, permettant
aux trois entités – le Méliès Cinéma, le Méliès Café et
le futur Méliès Brasserie – de cohabiter dans un seul et
même bâtiment, au sein duquel 35 personnes travailleront.
Disposant d’ores et déjà d’une terrasse de 200 places, le
futur Méliès Brasserie proposera, “sept jours sur sept, une
carte resserrée de produits de saison”, précise Paul-Marie
Claret. 200 000 € sont prévus pour le réaménagement des
lieux, là aussi sous la houlette de Clémence Boyer et Phi-
lippine Lemaire.
Classé art et essai et triplement labellisé, Le Méliès Jean-
Jaurès réalise environ 150 000 entrées par an. Avec Le
Méliès Saint-François, repris en 2014 par Paul-Marie
Claret et lui aussi triplement labellisé, ils constituent un
pôle art et essai de six écrans sur Saint-Étienne, réunis-
sant autour de 200 000 spectateurs chaque année. ❖

SAINT-ÉTIENNE © RA2-PHOTOGRAPHIE


◗ Pour quelles raisons avez-vous
entrepris ces travaux au sein
du Méliès Jean-Jaurès?
Le cinéma est installé place Jean-Jaurès
depuis 13 ans. Une usure naturelle s’est
installée avec le temps. Il fallait, de plus,
remplacer le système de sécurité incen-
die, ce qui coûtait déjà cher. J’avais, par
ailleurs, à cœur de donner ma patte à
l’établissement, que j’ai repris en 2011.

◗ Pourquoi ne pas l’avoir fait avant?
Il a d’abord fallu digérer les investisse-
ments liés au passage au numérique,
puis la reprise, en 2014, du France
(rebaptisé Méliès Saint-François et situé
à 1,5 km, Ndlr). Nous avions toutefois
investi près de 50 000 € par an dans
l’amélioration du bâtiment.

◗ Quelle a été la “philosophie
générale” de cette rénovation?
Le Méliès Jean-Jaurès dispose d’une
façade Art Déco, dont nous avons
décliné le “thème” au sein du cinéma.
Nous avons réfléchi à un concept glo-
bal, avec un travail particulier sur les
luminaires et les moquettes, afin de
changer d’univers dès l’accueil.

◗ Cette rénovation intervient dans
une riche actualité pour la région
stéphanoise, marquée
ces dernières années par les
ouvertures des nouveaux Rex
de Montbrison et Family Cinéma
de Saint-Just-Saint-Rambert,
mais aussi du Véo de Saint-
Chamond et du Camion Rouge
de Saint-Étienne. Celles-ci ont-
elles impacté vos salles?
L’ouverture de Saint-Chamond n’a pas
eu d’effet trop négatif, mais celle de
Saint-Just-Saint-Rambert s’est davan-
tage fait sentir. Avec ce projet, nous
désirons aussi reconquérir les CSP+ qui
ont quitté Saint-Étienne. Nous allons
par ailleurs lancer, avec le Camion
Rouge et l’Alhambra (deux cinémas
stéphanois exploités par Sylvie Massu,
Ndlr), un tarif réduit commun à 6,90 €
le lundi. Propos recueillis par K. B.

© NIKO RODAMEL


◗ Quatre salles et 634 places
◗ Salle 1 et 3 : 119 places (écrans
de 7,65 mètres de base)
◗ Salle 2 et 4 : 198 places (écrans de 9,89 m)
◗ Premières séances à 14h, dernières à 22h
◗ 8,9 € le plein tarif, 6,9 € le tarif réduit
◗ Directeur-programmateur : Sylvain Pichon

“J’avais
à cœur
de donner
ma patte
au  cinéma.”

© RA2-PHOTOGRAPHIE

La
nouvelle
identité
visuelle
du Méliès
Jean-Jaurès
après
520 000 €
de travaux.

Paul-Marie Claret,


gérant des cinémas


Méliès de Saint-Étienne


Le Méliès


Jean-Jaurès


10, place Jean-Jaurès


42000 Saint-Étienne

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