C. PayenNous lui avions consacré un
portrait il y a deux ans (voir
Saveurs n° 238). Audacieux,
créatif et touchant, Alexandre
Mazzia dans son restaurant
marseillais continue de nous
faire voyager avec sa cuisine
millimétrée aux influences
multiples. En 2019, lui et son
équipe remportent tous les
trophées : une deuxième étoile
au Guide Michelin et le titre de
Chef de l’année décerné par le
Gault & Millau. Une ascension
qui ne nous surprend pas.Cette année, vous cumulez les
titres. D’après vous, quels ont
été les éléments déclencheurs
de ces récompenses?
Je pense que seul le travail
paye et que le nôtre a tout
simplement été salué. Nous
poussons nos limites de manière
naturelle et nous progressons
sans cesse. Ces récompenses
viennent consacrer un travail
et un engagement collectif et
furent des émotions
merveilleuses et fortes.Vous appartenez, à présent,
au monde de la haute
gastronomie. Comment
vivez-vous cela?
Être de cette famille deux étoiles
est un honneur et une véritable
fierté. Désormais, nous faisons
partie de l’histoire de Marseille.
Nous sommes encore plus
légitimes et écoutés. Notre rôle
sociétal est encore plus fort.Vos menus s’affranchissent
du modèle traditionnel
« entrée, plat, dessert ». Il y a
beaucoup de liberté dans le
déroulé du repas. Comment
construisez-vous votre carte?
Le meilleur des produits à
l’instant T, telle est ma devise.
L’histoire que je raconte ne
peut se faire de manière
binaire. Elle doit se fonder sur
une poésie qui accompagne
notre écriture culinaire. Les
menus sont des fractions de
mon âme. Je ne cherche pas
à provoquer quoi que ce soit.
J’espère simplement que cela
suscitera une émotion. M. T.Rencontre avec
le chef Alexandre Mazzia
Avec Alexandre Mazzia,
la création gastronomique
française gagne les sommets.258-Sur le feu-BAT .indd 11 30/07/2019 11: