Saveurs - 09.2019

(coco) #1
PARLONS CHIFFRES
Une école coûte en moyenne 400 000 à 500 000 € pour
l’équipement. Tous les professeurs sont salariés à temps plein
et en CDI. La formation est entièrement gratuite. L’école met à
disposition tout le matériel nécessaire, notamment la mallette de
couteaux que les étudiants en CAP doivent acquérir. Elle nourrit
les stagiaires pour les déjeuners, ce qui n’est pas anodin pour
ce public dont les moyens financiers peuvent être très limités.
Les écoles sont financées jusqu’à 50 % par des aides de l’État.
Les communes peuvent également participer au financement.
Les établissements jouissent de mécénats. Enfin des prêts
bancaires sont contractés. Plus d’infos sur le site internet.

CASSEROLES SOLIDAIRES Cuisine Mode d’Emploi(s)


22 - SAVEURS No^258 RETROUVEZ TOUTES NOS ADRESSES P.^ 122.


Paris – à ses écoles. Car elles se sont multipliées depuis 2014,
date à laquelle la fondation « La France s’engage » leur donne
une aide financière, donc les moyens d’essaimer. Au total, en plus
de celle située dans le 20e arrondissement de Paris, six écoles ont
ouvert à Grigny, Clichy-sous-Bois, Dijon, Champigny-sur-Marne,
Besançon, Villeneuve-Loubet.
Pour suivre la formation, il faut uniquement répondre à deux
critères : être majeur et motivé. Un entretien personnalisé permet
d’évaluer la motivation des candidats. « On a une règle dans nos
écoles : le passé de nos stagiaires ne nous intéresse pas », explique
Thierry Marx. Généralement, ce sont des demandeurs d’emploi de
longue durée, des bénéficiaires des minima sociaux, des détenus
en fin de peine qui veulent se réinsérer. Depuis quelques années,
Véronique Carrion a vu arriver un nouveau profil : les réfugiés.
Les demandes de formation étant toujours plus nombreuses, de
nouvelles écoles continuent d’ouvrir, dont une à Toulouse en sep-
tembre. Elle dispensera une formation de boulangerie, restauration
et poissonnerie. En 2020, un autre établissement ouvrira à Lille, et
des études sont en cours à Bordeaux et Pau. Mais Véronique Carrion
et Thierry Marx veulent aller encore plus loin. « On réfléchit à un
nouveau projet Cuisine Mode d’Emploi(s) Sup, afin d’aider les
personnes qui souhaitent monter leur entreprise au sortir de cette
formation », expliquent-ils. En dix ans, 2000 stagiaires ont été for-
més et 70 ont monté leur structure telle qu’un salon de thé, un food
truck ou encore un bar à tapas. Et Thierry Marx de conclure : « Les
gens s’approprient un projet, ce n’est pas un emploi par défaut. Ça
amène donc beaucoup d’énergie. J’en suis très heureux. » v

LES APPRENTIS, TOUJOURS PLUS


NOMBREUX, SONT FORMÉS


À LA CUISINE, À LA PÂTISSERIE


MAIS AUSSI À LA BOULANGERIE.



  1. Des ateliers sont organisés pour apprendre à reconnaître les différentes
    épices et les associer. 2. Chaque lundi, jour de fermeture de son restaurant,
    Thierry Marx se rend à l’école pour former les stagiaires et leur délivrer
    tous les conseils utiles pour mener à bien leurs projets professionnels.


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