Saveurs - 09.2019

(coco) #1
la Hague est surnommée la Petite Irlande. La ressemblance
est en effet troublante : côte sauvage, landes de bruyère, murets de
pierres sèches séculaires, lumière rasante...

Bout du monde
D’une crique à l’autre, nous touchons le Nez de Jobourg et ses
falaises de 128 m, parmi les plus hautes d’Europe continentale. Les
routes se rétrécissent et nous atteignons enfin le bout du monde :
Goury. Une crique, un phare et une station de sauvetage qui, sans
répit depuis 1870, sauve des vies quotidiennement ou presque. Le
cap de la Hague est très dangereux pour les navigateurs ; de nom-
breux naufrages ont lieu au large, à proximité du cap Blanchard.
Le littoral est semé d’écueils, et les courants sont particulièrement
traîtres. Point trop tentées par l’aventure du grand large, nous pré-
férons succomber aux sirènes d’un camion qui fume, posé sur la
lande. Était-ce le plaisir de manger dehors dans ce décor sauvage
ou l’air marin qui nous a ouvert l’appétit? Ce fish and chips nous a
paru succulent. Nos voisins de tablée, des randonneurs arpentant
le sentier des douaniers, partageaient cet avis.

De criques en vallons, nous avalons la presqu’île jusqu’à Port-
Racine, plus petit port de France. Il y a dans ce refuge pour corsaires
lilliputiens plus de bateaux que d’eau. Levant l’ancre à regret, nous
rallions le port de Cherbourg. Le changement d’échelle est brutal.
La rade artificielle de 1 500 hectares, la plus vaste du monde, pro-
tège la ville et ses activités portuaires. Elle abrite aussi une ferme
saumonière, à 2,5 km au large. Sa visite est une expérience hors du
commun. L’accès aux parcs s’effectue en Zodiac. Dans les cages
immergées entourées de passerelles, les saumons sautent sans arrêt.
Ils ont de la place – leur volume n’occupe que 1,2 % de la cage – et
ils nagent en permanence à contre-courant. De vrais athlètes sans un
poil de graisse. Un crissement se fait entendre et une pluie de granu-
lés trouble la surface de l’eau. Les poissons se précipitent sur cette
nourriture à base de poissons et de végétaux, sans OGM ni anti-
biotiques, propulsée automatiquement par pression au centre des
cages. Le littoral ouest du Cotentin nous a offert un bel aperçu de ses
trésors. Du saumon de Cherbourg élevé dans une haute technicité
aux coquillages glanés en toute simplicité à marée basse, autant de
témoins d’une grande richesse de ressources terre et mer. v

VOYAGER La presqu’île du Cotentin


SAVEURS No^258 - 91


SUPRÊME DE POULET
SAUCE AU CAMEMBERT,
PURÉE DE POMMES
DE TERRE
Gourmand
Préparation : 20 min. Cuisson : 30 min.
Pour 4 personnes :
n4 suprêmes de poulet n400 g de
crème liquide n1 camembert Réo
n1 kg de pommes de terre n150 g
de beurre nSel, poivre


  1. Salez et poivrez les suprêmes
    de poulet, faites-les cuire au four
    vapeur à 110 °C pendant 20 min
    ou au four classique à 140 °C,
    pendant 25 à 30 min.

  2. Pendant ce temps, épluchez les
    pommes de terre et faites-les cuire
    pendant 20 min dans une grande
    casserole d’eau salée. Écrasez-les
    et montez la purée au beurre à l’aide
    d’un fouet manuel. Salez et poivrez.

  3. Dans une casserole, faites
    chauffer la crème et le camembert
    (sans la croûte) coupé en morceaux.
    Dès que le camembert se liquéfie,
    retirez du feu et mixez.

  4. Servez les suprêmes nappés de
    sauce au camembert et accompagnés
    de la purée de pommes de terre.
    Notre conseil vin : un saumur blanc.
    Une recette de Julien Bonamy,
    du restaurant de la Lande, à Lessay.


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