Version Femina N°907 Du 18 Août 2019

(Jacob Rumans) #1
version femina

nous. Après, il y a des sujets qui nous
touchent plus ou moins. Il arrive que,
en rentrant chez soi, on demeure affecté
par des sujets tristes qu’on incarne pen-
dant les tournages. C’est vrai que, par-
fois, des acteurs font des performances
de mimétisme total comme dans des
biopics, mais c’est une chose qui ne
m’intéresse pas sur le plan artistique.


Vous travaillez beaucoup à
l’international en ce moment...
C’est un peu la folie. Les trois derniers
films que j’ai tournés sont internatio-


naux : celui de Wes Anderson, celui avec
la réalisatrice hongroise Ildiko Enyedi
et le nouveau « James Bond ».

C’est un privilège rare de retourner
dans un « James Bond » !
Oui et je retrouve Daniel Craig. Nous
tournons la suite de l’histoire, d’où la
présence de mon personnage. Je suis très
heureuse de retravailler avec l’équipe.

Qu’est-ce qui vous influence dans vos
choix de scénarios?
Je pense que c’est le metteur en scène.

Catherine Deneuve disait qu’elle faisait
des films pour des idées plus que pour
un rôle. Je suis pareille, ce qui m’inté-
resse dans un film, ce sont les idées, les
sujets. C’est pour cela que je serais inca-
pable de vous dire quel rôle j’aimerais
jouer dans l’absolu.

C’est pourquoi vous êtes sortie
de nos frontières?
Bien sûr, et c’est aussi parce que j’ai la
chance de parler anglais. Jouer dans
cette langue vous permet d’aller sur
d’autres terrains intéressants.

Allez-vous vous reposer cet été ?
Non, parce que je travaille jusqu’en
décembre. Après « James Bond », je tour-
nerai avec Bruno Dumont fin septembre.
Il est lui aussi un metteur en scène du
Nord que j’admire beaucoup. J’ai hâte !

Depuis la naissance de votre fils,
j’ai lu que vous trouviez que la vie
était très belle. Etre maman,
c’est le grand bonheur ?
J’adore être mère, je trouve ça
merveilleux. Mon petit gar-
çon a 2 ans et demi. Je l’em-
mène parfois sur les tour-
nages, mais j’avoue que ce
n’est pas forcément facile, car
c’est souvent très épuisant,
mais, en même temps, c’est
difficile d’être longtemps séparé de lui.

Souhaitez-vous une grande famille?
Une grande famille, non. Peut-être
d’avoir un autre enfant, même si j’ai très
peur du dérèglement climatique. Je suis
effrayée du monde que nous leur
laisserons.

Que représente la fin des vacances
pour vous?
J’adore la rentrée. Septembre a toujours
été mon mois préféré. C’est le renou-
veau, un nouveau départ. Pour moi,
l’année commence en septembre, peut-
être parce que je n’ai jamais vraiment
aimé les vacances, je m’ennuyais tou-
jours un peu. De la même manière, je
ne raffole pas des dimanches, je préfère
les jours de semaine.
Roubaix, une lumière, d’Arnaud Desplechin.
Sortie le 21 août.

« Quand
on joue, ce
n’est jamais
totalement
extérieur
à soi »
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