Le Monde + Magazine - 31.08.2019

(Kiana) #1
la rose.
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le jean.
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la chemise.
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Quand on entend le mot“plas-
tiQue”,on pense pollutionetpuis chirur­
gie. La première est associéeàladestruc­
tion de la planète, mais la seconde est
censée être glamour.Les images derrière
les presque trois millions de #plastic­
surgery (chirurgie plastique, en VF)
répertoriés sur Instagram racontent pour­
tant uneautrehistoire.Bien sûr,ilyales
inévitables clichés«avant­après»qui
devraient faire rêver.Mais entre l’éclai­
rage façon parking souterrain et l’air
concentré des patients, on se croirait sur­
toutàl’enterrementdeleur ancien nez.
L’ alternance d’effets«gonflés»ou
«tirés»est par ailleurs assez répétitive.
Mention spéciale, tout de même, au
chirurgien quiaréussiàproduire des cli­
chés d’augmentation mammaire en flou­
tant les tétons sur TOUTES les images.
Il ne faut pas se laisser abuser par les pho­
tos de célébrités. Non, les chirurgiens ne
sont pas en train de se vanter d’avoir
remodelé le visage de certaines stars, il
s’agit simplement d’un catalogue virtuel
dans lequel on choisit son«morceau»à
copier:lementon d’Angelina, le nez de
Charlize, les lèvres de Scarlett... C’est le
même«syndrome idéal du moi en kit »
que chez le coiffeur où l’on arrive avec un
tas de photos en demandant une compi­
lation de différentes«coupes de stars »,
au risque de finir avec un look capillaire
de Frankenstein irrattrapable.Avec la
#plasticsurgery,c’est pareil:enayant
recoursàcette technique, personne n’est
àl’abri d’un visage façon Bernard Buffet
mal fignolé. Les vraies stars de la #plastic­
surgery,cesont les chirurgiens et chirur­
giennes. En blouse verte ou bleue, la
charlotte sur la tête, ils posent tout sourire
et en«crew»,s’il vous plaît. Ils sontàla
limite de commencer une chorégraphie.
C’est bien de voir des médecins confiants,
aux belles dents saines, mais quand cer­
tains prennent aussi des photos au milieu

posts et postures

#plasticsurgery


lesaccrosdes réseaux sociaux ne cessent
de mettre en scène leur vieàcoups de
hashtagsetdeselfies, lançant la tendance
(oupas). cette semaine, des plastiQues
passifantastiQues.

parcarine Bizet—illustrationaline zalko

de l’opération, on ne dit pas du tout merci
àlaculture des réseaux sociaux etàson
nombrilisme.C’est sur la table d’opéra­
tion que cela se passe, merci de vous
concentrer.Attention aux âmes sensibles
et autres phobiques de la tache de sang :
les images post­opératoires sont assez
nombreuses pour couper l’appétit. Jamais
l’expression«ilfaut souffrir pour être belle»
n’a été aussi pragmatiquement illustrée.
Encore que, question beauté, on est loin
du compte au milieu des pansements. Le
côté«guerrière de la rhinoplastie»qui a
une têteàavoir tenu sept rounds contre
MikeTy son, c’est assez peu sexy,sauf
auprès de quelques pervers sadiques.
D’iciàcroire que ce hashtagaété créé par
desopposantsàlachirurgie plastique...

esprit des lieux

Àlavie, àlamort.
parFiona khaliFa

Le 6septembre1997, àLondres,
des milliers de personnesrendent
hommageàlaprincesse deGalles
Diana lors de ses obsèques,
àl’abbaye de Westminster.

Derek Hudson/Hulton Archive/Getty

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