Je suis un chti pur Jus. J’ai
grandi sur lacôte d’Opale,
àBoulogn e-sur-Mer, et j’ai passé
monenfanceauborddel ’eau.
Lorsque j’ étaisjeune,l’alimenta-
tion n’étaitpas mon cent re d’inté-
rêtprincipal. Ce quimepassion-
nait,c’étaitles sciences de la vie
et de la terre, la biol ogie...J’ai
déménagéàParis poursuivreun
cursus d’ingénieur agronomeà
Agro ParisTech. Au cours de mes
études, j’ai découvertque j’ aimais
particulièrementmener des
entretiens ,rendre visite àdes
agricul teurs,des éleveurs,les
interrogersur leurpassion, leurs
désirs,leurs espoirsetl eurs diffi-
cultés.Puis, durant ci nq ans, je
me suis consacré àlas ociologie
du mondeagricole.Àcette
époque,Inès, mon épouse,faisait
de la rechercheennutrition
humaine. J’ai eu envied’aller
au boutdelafilière, étudier
lescomportements alimentaires
une affairedegoût
Titreici.
ingénieuragrOnOme de fOrmatiOn, éric BirlOuez
se cOnsacre àlasOciOlOgie etàl’histOire de
l’alimentatiOn. Originaire du nOrd de la france,
il vOue une affectiOn spécialeàunplatpOpu-
laire emBlématique desa régiOn:les mOules-
frites.
parcamille labro —photosjulie balagué
une affairedegoût
Titreici.
ingénieuragrOnOme de fOrmatiOn, éric BirlOuez
se cOnsacre àlasOciOlOgie etàl’histOire de
l’alimentatiOn. Originaire du nOrd de la france,
il vOue une affectiOn spécialeàunplatpOpu-
laire emBlématique desa régiOn:les mOules-
frites.
parcamille labro —photosjulie balagué
une affairedegoût
Titreici.
ingénieuragrOnOme de fOrmatiOn, éric BirlOuez
se cOnsacre àlasOciOlOgie etàl’histOire de
l’alimentatiOn. Originaire du nOrd de la france,
il vOue une affectiOn spécialeàunplatpOpu-
laire emBlématique desa régiOn:les mOules-
frites.
parcamille labro —photosjulie balagué
une affairedegoût
Ouvrez les valves.
ingénieuragrOnOme de fOrmatiOn,
éric BirlOuez secOnsacre àlasOciOlOgie
et àl’histOire del’alimentatiOn. Originaire du
nOrd de la france, ilvOue une affectiOn
particulièreau platemBlématique desa régiOn :
les mOules-frites.
parcamille labro—photosjulie balagué
et l’histoiredenotre alimentation.
Je me suis ,entreautres, penché
surlep ourquoietlecomment
de la rupturequi s’est opérée
entrelem onde agricole et le
restedelasociété –etp as seul e-
mentlap opulation citadin e.
Michel Serresn’avait de cesse
de rappeler la placefondamen-
tale que tiennentles pa ysans
dans nosvies:cesont, disait-il,
nospères nourriciers .Pourtant,
lesagriculteurs sont devenus
extrêmementminoritaires, y
compris dans le milieu rural, et
l’on ne sa it plustrèsbienceque
c’est que le métier d’agriculteur,
ni d’où vientceq ue l’onmang e.
Je suis convaincuque réparer
cettefracture, reconnecterces
deux mondespourraitrésoudre
quan tité de probl èmesdela
sociétémoderne.Etcequ’il ya
au milieu –lel ienetleliant –, c’est
biensûr la nourriture. Il faut
redonner de la valeur à
l’alimentation et au repas, caron
ne négligeetonnegaspi lleque
ce àquoionn ’attache pasde
valeur.
J’aime les metssimples, les plats
pOpulairesquisep artagentet
se transmet tent.Lorsque j’ étais
gamin, nousallionsparfois
ramasser lespetites moules
sauvagesaub orddelamer.Pour
moi, cesmollu squesqui restent
accrochéscontrevents et marées
sont aussil’imagedelarésis-
tance. Nous partionslem atin,
en fa mille, pouraller lescueillir
àmarée basse. Puis nousallions
dans le sdunes,protégésduv ent,
pourpréparer le repassur des
Camping-Gaz. Lesjours de pluie,
on allaitparfois se réfugiersous
lesanciens bunk ers, vestiges de
la guerredevenus abris et lieux
de pique-nique...Onmettaitdu
beurre,unp eu d’échalote, du vin
blanc,une bran chedecéleri, et
on faisaitchauffer le tout dans
unemarmite pendantque les
frites do raient. Lesmoulessont
un al imentque leshommes
ramassentetc onsomment
depu is la préhistoire, un pl at uni-
versel,apprécié desplusriches et
accessible auxpluspauvres –un
thème que j’abor de dans mon
dernierlivre,sur l’alimentation de
nosancêtres. Qu antaux frites,
ellessontarrivéesbienplustard,
mais ça,c’est un eautre
histoire.
lesmoules-
frites
d’éric
birlouez
Pour 4personnes
Pour les frites :
2kgdepommes
de terreBintje
Huile de friture
Sel
Pour les moules :
3litres de moules (1,5kg)
30 gdebeurre
2oignons pelés
et émincés
3échalotes pelées
et émincées
2gousses d’ail écrasées
1feuille de laurier
1branche decéleri
20 cl de vin blanc sec
⅓bottedepersil ciselé
Poivredumoulin
I
Nettoyerles moules:les
ébarber et gratterles
coquilles.Lesplacer dans
une grande bassine d’eau
froide et les brasser en
les frottant les unescontre
les autres.Recommencer
jusqu’àceque l’eau soit
claire. Vider l’eau etréser-
veràsec dans la bassine.
II
Nettoyeretp eler les
pommes deterre. Les
tailler en bâtons, les rincer
et les sécher méticuleuse-
mentavec untorchon
propre(plus elles seront
sèches, meilleures elles
seront).Pour la cuisson,
fairechauffer un bain
d’huileà170°C, et procé-
der au double bain pour
un croustillant maximum :
une premièrefois pour les
blanchir,repos, puis une
deuxièmefois pour les
dorer .Saler les frites
aussitôt sorties du 2ebain.
On peut aussi cuireles
frites aufour mais lerésul-
tatneserapas le même.
III
Dans une grande sauteuse,
fairesuer les échalotes et
les oignons dans le beurre.
Ajouter les moules, l’ail, le
laurier,lec éleri etverser
le vin blanc. Monteràfeu
vif,remuer,couvrir,laisser
pendant3minutes. Ajou-
terquelquestours de
moulinàpoivre, le persil,
remuer etcouvrir.Laisser
cuireencor equelques
minutes enremuant fré-
quemment, jusqu’àceque
toutes les moules soient
ouvertes. Servir aussitôt,
avec les frites maison.
Que mangeaient nos ancêtres?Delapréhistoire
àlap remièreguerre mondiale,d’Éric Birlouez,
Éd. Ouest-France. http://www.ericbirlouez.fr