L’ADDITION
20 €
DÉLIT D’INITIÉS
Si vous n’ avez pas la patience
d’attendre, prenezunsandwich
àemporter ou demandezà
Tamir Nahmias de cuisiner
pourvotreanniversaire.
LESINCONTOURNABLES
La moussaka, l’encornet
farciàl’agneau, la citronnade
àl’extrait de tagète.
LE BÉMOL
La salade de poulpe,convenue.
LA SENTENCE
Difficile de ne pas être
dithyrambique quand on
parle d’Adar :c’est simple,
bon, lumineux.
49, passage desPanoramas,Paris 2e.
Ouvert du lundi auvendredi, de midià15heures pour déjeuner.
Et jusqu’à19heures pour l’épicerie et le traiteur.
Tél. :06-64-49-18-68.
http://www.adar-paris.com
ADAR
COMME SIVOUS(Y)ÉTIEZ
Dément de midi.
PARMARIE ALINE
stylisées surlav itrine. Les
personnesattablées sont tout
sourire. Lesassie ttes ontl’air
ensoleillées. Vous vous arrêtez.
«Ilyauravingt minutes
d’atte nte»,vous gl isse la je une
serveuse avecdouceur.Vous
aveztoutlet emps du monde.
Àcôtédevous, troishommes
patientent aussi. L’un d’eu xest
très excité.«Çafait des années
que j’ atte nds quece mec ouvre
un resto.Ilé tait chezFrenchie
et puis ilafait unerésidence
chezFulgurances. J’y allais une
fois par semaine.Tamir Nahmias.
Il es tisraélien.Tu connais
Yotam Ottolenghi?Son livre
Jérusa lem?Là, c’estlamême
chose,enmille fois mieux.»
Vous vous surprenezàcom-
prendre lesréféren cesdece
gourmet.Visiblement, vous
avezeuduflair. Vous alle zpou-
voir vous sustenteràlatable
d’un grandreprésentantdela
cuisine dite méditerranéenne.
Vous vous asseyez. Le menu
est simple :20€pourunchoix
mini mal.Lavie est plusfacile
commeça. Unecitronnade à
l’extraitdetagètevousfouette
le palaisenintroduction
auxmezze.Les pois chiches
au paprikafuméroulent avec
douceursur votrelangue,
puis c’est au tour desœufsde
cabillaud fumésdutarama
maison.Vos yeux pétillentdéjà.
Lorsque l’encornet farcià
l’agneau estservi,vousn’êtes
plussûrederien. Cuit toute
unenuit, l’agneau estépicé de
Baharat, un mélange de pétales
de rose,decannelle,de
coriandre,decumin...Méritez-
vous ta nt de générosité?Une
bouchée et vous êtes fixée.Oui,
vous êtes faitepourune exis-
tencedeplaisirs,d’abondance,
de flamboyance. La vievous
ajoué destours dernièrement,
mais vosyeuxsauront séch er,
inspirés parl’éclat de votre
prés ent. La moussakavousle
confirme. Vous aviezpeurque
ce soittrop. Mais elle est juste
bien:gratinéeparfaitement.
L’agneau et le veau semblent
confits dans le slégumes.Le
fenugrec lesbousculepourne
pasque l’ons’ennuie.Onreste
néanmoinsdansunconfort
maternant. La berceuse cont i-
nue,unpeu plusespiègle, avec
un crumblede rhubarbe garni
d’un bl anc-mange rdechèvre.
Légèrement aigrelet,ilp lace ce
dessertsio ccidentalunpeu
plusàl’est que d’habitude.Un
décadrag etoutendouceur,
dontvousaviez éminemment
besoin.
VOUS ÊTES CETTE FEMMEAU REGARD
ROND,TOUJOURS UN PEU HUMIDE.
Vous traversez unedrôle de
passeetl es larm es vous mon-
tent facilementaux yeux.Pour
pallier cettegêne,votre re gard
lambine, àlar eche rche d’une
scène derue susceptible de
vous di vertir.Unadolescent
dégingandé tentededanser
le rapcommeonlefaisait au
débutdes années 1990.Ses
genouxremontent vers son
mentondansune arythmie
drol atique.Vousêtesconsolée
pouruntemps.Plusloin,une
vieilledamemarchecourbée
à90°,len ez àune trentainede
cent imètresdusol.Son mari,
biendroit et tout petit, l’aide
àtraverser.Ils se dirigentvers
le passagedes Panoramas.
Vous lessuivez. Lesverrières
de ce passageouvertau
XIXesiècle masquent le gr is
du ciel.Lal umière diffusée
naturellementest éclata nte.
Surlad roite, vous avisez
un lieu quial’air tout aussi
solaire.Adarest écritenl ettres
Benjamin Schmuck. Illustr
ation Sa
toshi Hashimot
opour
MLem
agazine du Monde