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PIERRE OLIVIER/CAPA PICTURES/PUBLIC SÉNAT
ELLE VIE PRIVÉE / MÉDIA
23 AOÛT 2019
L’INTERVIEW
WORKING MUM DE
SAVERIA ROJ E K
FIGURE PHARE DE PUBLIC SÉNAT,
CHRONIQUEUSE SUR FRANCE INFO,
LA JOURNALISTE POLITIQUE ET MAMAN
DE GABRIELLE, 6 ANS, NOUS DÉVOILE
SON QUOTIDIEN... ET SES TRUCS!
PAR SOLINE DELOS
ELLE. À quoi ressemblent vos journées?
SAVERIA ROJEK. Présenter la matinale « Ter-
ritoire Sénat » sur Public Sénat, c’est se lever
à 4 heures et, à peine arrivée, se mettre au
travail! Pas le temps pour une « papote »
autour d’un café. Après l’émission, c’est la
conférence de rédaction et la préparation
de la matinale du lendemain. Ma journée de
boulot peut se terminer par un déjeuner avec
un homme politique et, ensuite, c’est deux
heures de temps calme pour récupérer. Bien
sûr, en fin d’après-midi, je reçois toujours
quelques appels pour régler tel ou tel détail
et caler un rendez-vous. Comme ça tombe
au moment où je suis au square avec ma fille,
je dis : « Pardon pour le bruit, je passe devant
une école! »
ELLE. Comment gérez-vous cet emploi du
temps avec votre fille?
S.R. Quand j ’ai accepté, ma priorité absolue
était que Gabrielle ne pâtisse pas de ce
choix, d’autant plus que je suis séparée de
son père. Pour l’organisation, jusqu’aux
Obama. La politique, toujours! J’ai vécu cinq
ans aux Ètats-Unis et j’ai une vraie appé-
tence pour ce qui se passe là-bas.
ELLE. Sur quoi avez-vous lâché?
S.R. Le sport. Avant, je jouais au tennis à
l’heure du déjeuner, au jardin du Luxem-
bourg qui est à deux pas du bureau. Mais,
avec ce nouveau rythme, j’étais trop fati-
guée et j’avais vraiment besoin d’un temps
calme avant d’aller chercher ma fille à
l’école. Le sport, tennis ou course à pied, je
m’y remets quand je suis en vacances.
ELLE. Vos astuces de maman séparée?
S.R. Mes parents vivent en Corse, d’où je suis
originaire, et je n’ai pas de relais familial à
Paris. Alors, j’ai tissé une vraie solidarité avec
les mamans de mon immeuble et du quar tier.
Si j’ai un déjeuner de boulot un mercredi, il y
a toujours une copine pour s’occuper de
Gabrielle. De mon côté, j ’invite volontiers les
filles de mes amis pour leur permettre d’avoir
un week-end tranquille. Parfois on hésite, on
n’ose pas... mais c’est formidable cet
échange!
ELLE. Et pour gagner du temps?
S.R. Inscription au cours de danse, facture,
billet d’avion pour les vacances... Dès que
les questions se présentent, je les règle tout
de suite. Plutôt que de voir les tâches s’amon-
celer, je les exécute petit à petit, c’est plus
facile et je n’ai pas trouvé mieux pour avoir
l’esprit léger.
vacances d’été, la nounou arrivait à 4 heures
du matin et l’accompagnait à l’école.
Ensuite, je prenais le relais pour la sortie
d’école. J’allais chercher ma fille tous les
jours à 16 h 30 et, au final, je savourais ces
instants qu’on passait ensemble qui duraient
beaucoup plus longtemps qu’avant. Car,
avant, je rentrais vers 19 heures, je lui faisais
prendre un bain, on jouait un peu, et vite au
lit. Quand je lui demandais ce qu’elle avait
fait dans la journée, c’était déjà loin. Désor-
mais, je partage plein de moments avec elle.
Elle me montre ses dessins ou ses origamis,
je l’emmène au parc, elle me raconte ce qui
s’est passé en classe...
ELLE. N’est-ce pas trop difficile de tenir ce
rythme?
S.R. Non, car je ne suis pas une grosse dor-
meuse. Quand on accepte ce genre de défi,
il faut se connaî tre. Quatre ou cinq heures de
sommeil me suf fisent, et je m’endors rarement
avant 23 heures, mais je récupère le week-
end. La vie politique me passionne tellement
que j’ai même du mal à décrocher. Dans ce
métier, aucune info ne doit vous échapper,
on ne peut se permettre de faire la moindre
erreur.
ELLE. Comment faites-vous pour décon-
necter?
S.R. Je joue du piano, je lis, je regarde des
séries comme « The Loudest Voice ». Ça
raconte comment Fox News est née et s’est
construite autour d’une idée : s’opposer à