Causette N°103 – Septembre 2019

(National Geographic (Little) Kids) #1
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à appréhender d’aller en classe !
En primaire, 43 % des élèves ont déjà
eu du mal à s’endormir parce qu’ils
pensaient à l’école. À la veille de la
rentrée, c’est même assez classique
– entre nous, les adultes ne sautent
pas plus de joie à l’idée de retrouver
la routine du travail. Mais il peut
aussi y avoir des raisons plus
profondes qui vous font dire que vous
n’avez « pas envie d’aller à l’école ».
« Chez les tout-petits, c’est surtout
l’angoisse de la séparation qui s’exprime.
Le passage au CP, comme tout
changement d’environnement, peut aussi
être inquiétant. Au-delà, se pose
principalement la question du
harcèlement scolaire [qui touche 11 à
12 % des élèves de primaire, ndlr].
Et puis, bien sûr, les difficultés scolaires :
certains enfants en ont vraiment
ras-le-bol et il arrive que certain·es
soient quasiment en burn-out », résume
la psychologue Catherine Verdier,
spécialiste des enfants et
des adolescent·es. Les mêmes maux,
en somme, qui touchent le reste
de la société.


astoujours
pourquoi vous traînez des pieds. « Si c’est une fois de temps de temps,
il n’y a pas lieu de s’inquiéter », rassure Catherine Verdier. Mais quand
les bobos et chagrins deviennent quotidiens (maux de ventre, de tête,
pleurs, vomissements), c’est qu’il y a un hic. « Il faut regarder :
la gravité des symptômes, leur amplification et leur durée. Au-delà
d’une semaine, il est temps de s’inquiéter et d’investiguer », conseille cette
spécialiste, qui invite aussi à prendre au sérieux « tout changement
brusque d’attitude ». Derrière le dégoût de l’école peut se cacher
une vraie phobie scolaire, qui touche 2 à 5 % des enfants et des jeunes
d’âge scolaire. Et qui, rappelle Catherine Verdier, « est due au
harcèlement scolaire dans un tiers des cas ».

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Heureusement, l’écoleHeureusement, l’école ne rime pas forcément avec soHeureusement, l’école ne rime pas forcément avec soHeureusement, l’école ne rime pas forcément avec sone rimepas forcémentavec souffrance, loin de làuffrance, loin de là ! En 2010, l’Observatoire uffrance, loin de là ! En 2010, l’Observatoire uffrance, loin de là ! En 2010, l’Observatoire! En 2010, l’Observatoire
international de la violence à l’école a interrogé plus de 12 000 élèves de CM1-CM2 (88,9 %
d’entre eux disaient se sentir bien dans leur école, 52 % s’y sentaient même « tout à fait bien »). Si
jamais ce n’était pas ton cas, n’hésite pas à en parler à un adulte : ton enseignante·e, l’infirmier·e
scolaire ou tes parents, qui pourront se tourner vers l’école. « Très souvent, quand on dit à l’enfant
qu’on va aller voir le maître ou la maîtresse pour faire le point, ça le rassure déjà. Ce qui est important,
c’est de l’entourer, de le rassurer, sans se montrer très pessimiste, mais sans enjoliver le discours non
plus », estime Catherine Verdier. Car au fond, la scolarité n’est ni forcément formidable, ni
forcément douloureuse : elle est souvent en demi-teinte. Un peu comme la vie, finalement. U

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