Pour le deuxième dimanche consécutif, les Hongkongais sont descendus
en masse dans les rues pour demander le retrait d’un projet de loi
qui menace les droits de la région autonome. Un projet qui prévoit la
possibilité d’extrader des citoyens vers la Chine populaire. La cheffe de
l’exécutif, Carrie Lam, a finalement retiré le texte et s’est excusée. Mais la
population exige maintenant son départ.
Hongkong uni face à la Chine
Les camps se comptent en Algérie. D’un côté, le
pouvoir, tenu par le général Gaïd Salah, numéro un
de l’armée, tente de s’autopurger en arrêtant à tour
de bras d’anciens puissants. La semaine dernière,
pas moins de deux anciens Premiers ministres de
Bouteflika – Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal –
se sont retrouvés sous les verrous dans le cadre
d’enquêtes pour « corruption ». Ce fléau étant
universel dans les sphères du pouvoir, tant écono-
mique que politique, il n’est pas sûr que la straté-
gie consistant à se couper des bras ou des jambes
réussisse à convaincre la population algérienne,
toujours mobilisée en masse chaque vendredi dans
les rues. Accréditer que même les anciens chefs de
gouvernement sont pourris ne peut qu’encourager
les manifestants.
En attendant, le 15 juin, la première Conférence
nationale des dynamiques de la société civile a
accouché d’un texte commun « pour une sortie
de crise et une transition démocratique ». Cette
assemblée a réuni treize syndicats autonomes, le
Forum civil pour le changement (70 associations
locales et nationales) et le Collectif de la société
civile (20 organisations et syndicats), soit une
représentativité très solide du mouvement popu-
laire.
Arrivés avec des positions différentes, les délégués
se sont finalement entendus, après de longs débats,
sur la nécessité d’« une période de transition allant
de six mois à un an », afin de construire « une nou-
velle République ». Soit une fin de non-recevoir à
l’urgence d’une élection présidentielle, comme
le souhaite le général Gaïd Salah, même si celle
du 4 juillet a dû être annulée faute de candidats.
Alors que la contestation est restée parfaitement
pacifique depuis la première manif du 22 février, la
société civile montre sa maturité par ce processus
inédit en Algérie.
Botswana arc-en-ciel
La Haute Cour de justice
du Botswana a supprimé,
mardi 11 juin, l’interdiction
de l’homosexualité. Le
texte en vigueur depuis
1965 prévoyait des
peines allant jusqu’à
sept ans de prison. Ce
jugement est « un signal
revigorant pour la dignité
humaine, la vie privée et
l’égalité », a réagi Neela
Ghoshal de l’organisation
Human Rights Watch.
L’homosexualité est
pénalisée dans plus
de la moitié des pays
subsahariens.
AntHOny Kw
An/getty iMAges/AFP
Algérie
La société civile
montre l’exemple
Politis 1558
20/06/