Nat Images N°57 – Août-Septembre 2019

(やまだぃちぅ) #1

34


Nat’Images


Ci-dessous –
Cobe des roseaux
(Redunca redunca)
Canon EOS 5D Mk III,
400 mm f/2,8 +
multiplicateur x1,4, soit
560 mm, à f/4, 1/640 s,
25 0 I S O , + 1 , 6 I L

Page de droite, en bas,
de gauche à droite –
Grive d’Éthiopie
(Psophocichla
simensis)
Canon EOS 5D Mk III,
400 mm f/2,8, à f/3,2,
1/ 8 0 0 s , 3 2 0 I S O , + 1 , 3 I L

Nyala des
montagnes
(Tr a g e l a p h u s
buxtoni)
Canon EOS 5D Mk III,
400 mm f/2,8, à f/3,2,
1 / 1 2 5 0 s , 1 2 5 0 I S O ,
+1 , 3 I L

Faucon lanier
(Falco biarmicus)
Canon EOS 5D Mk III,
400 mm f/2,8, à f/4,5,
1/ 1 6 0 0 s , 5 0 0 I S O

L’Éthiopie offre une constellation
de plus de 840 espèces d’oiseaux et
47 espèces de mammifères. Avec
mon ami biologiste et photographe
Baptiste Bataille, nous rêvions de
cette destination depuis longtemps.
À force d’en parler, nous avons
décidé de partir à la découverte des
plateaux du Mont Balé, un territoire
abritant le rare loup d’Abyssinie
(Canis simensis) aujourd’hui nommé
loup d’Éthiopie, qui vit exclusivement
entre 2000 et 4300 m d’altitude.

Une belle entrée en matière
Arrivés tard dans la nuit, nous
quittons tôt le matin la grouillante
Addis-Abeba pour le sud du pays.
Très vite nous laissons la ville au
bénéfice de paysages ruraux et de
villages tumultueux au sol jonché de
plastiques. Pendant ce long périple,
nous nous rendons compte de l’in-
croyable diversité d’oiseaux et mam-
mifères : nyala des montagnes (Tre -
gelaphus buxtoni), corbeau corbivau
(Corvus crassirostris), pigeon à collier
blanc (Columba albitorques), etc.
Tant d’espèces endémiques.
C’est en fin d’après-midi, après de
longues heures à cheminer sur de
chaotiques pistes que nous arrivons
près de Goba. Le vaste plateau de

Gaysay se situant près de 3000 m
d’altitude s’ouvre à nous. Ici, les
étendues soyeuses sont semblables
aux steppes mongoles, ponctuées
d’immortelles aux reflets d’argent.
Demain nous explorerons ces prai-
ries, en quête du serval. Pour l’heure,
un repos bien mérité s’impose.
Après notre petit-déjeuner, armés
de nos meilleurs téléobjectifs vissés
sur leurs boîtiers, sac à dos et tré-
pied bien accrochés, nous foulons
les pelouses trempées de rosée. Un
jeune mâle nyala coiffé d’un tas
d’herbe nous toise. Nous traversons
un petit ruisseau et nous enfonçons
dans la plaine en cette fraîche mati-
née. Quelques lobélies géantes et
d’innombrables Kniphofia foliosaaux
hampes florales desséchées rythment
ce décor. L’aventure commence.
Entre les foisonnants buissons,
Baptiste débusque des hyènes
tachetées... hélas trop loin pour moi,
qui suis resté en retrait pour réaliser
quelques plans des antilopes.
Un peu plus tard, alors que nous
marchons séparément, à bonne dis-
tance l’un de l’autre, surgit une petite
troupe de phacochères très effrayés,
au point de laisser dans leur course
folle quelques souvenirs. À ce même

moment le discret serval se montre à
mon ami. Nous suivons sa trace,
pour l’apercevoir une dernière fois
s’enfoncer sous un épais couvert
forestier couvrant les flancs monta-
gneux. Suffisamment dense pour
nous faire renoncer, mais notre
aventure ne fait que commencer.
Nous quittons alors les pelouses de
Gaysay sous l’œil inquiet d’une
troupe de babouins.
À la rencontre des loups
Le lendemain nous chargeons
notre vieux 4x4 équipé de pneus
lisses (qui nous laissent perplexes)
pour nous rendre à plus de 3700 m,
à la rencontre des loups. Une belle
meute de plus de vingt individus
nous attend... Mais pour les rejoin-
dre, il nous faut emprunter une piste
défoncée et parfois boueuse suite
aux dernières pluies. Le reste du
matériel est parti plus tôt, porté par
des chevaux, un moyen de locomo-
tion plus sûr, moins polluant mais
plus lent. Ce qui devait arriver arrive :
notre véhicule se retrouve coincé
dans une grosse ornière! Grâce au
concours de quelques villageois
nous finissons par repartir...
Lorsque nous arrivons sur ces
steppes, nous sommes émerveillés
Free download pdf