Nat Images N°57 – Août-Septembre 2019

(やまだぃちぅ) #1

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Nat’Images


Lorsquetroisansplustard,je re-
vinsm'installerdéfinitivementdansle
département,la réservedevintnatu-
rellementundemeslieuxdesorties
photographiquespréférentielsetje
rejoignisle collectifdephotographes
natureObjectifNat'baséà proximité.
Lebrameducerfétaittoujoursau
centredemespréoccupationsmais
je commençaià m'intéresserà d'au-
tressujets,lesamphibiensnotam-
ment.Lesgrenouillesomniprésentes
surlespresque 6000 maresdela ré-
servefurentmespremiersmodèles.
Aveclessortiesorganiséespar
GEREPI,l'associationgestionnaire,
etavecdescopainsnaturalistes,je
découvrisensuitela rainettearbori-
cole,le crapaudvertetlestritons
(palmés,marbrés,crêtésetdeBla-
sius).Uneétudeétaitalorsencours
surlesgrandstritonsaveccapture
puismarquageparpuceélectro-
nique.Avecplusieurscopains
d'ObjectifNat'nousprofitâmesde
l'occasionpourréaliserdesclichés
detritonsenaquarium.

Uneexpositionà préparer
En2005,je reçusuneinvitationà
exposerauFestivalornithologique
deMénigoute,danslesDeux-Sè-

vres.Pourmapremière“grande”
expo,il fallaitqueje fassemieux
qu'alignerquelquesbonnesimages
sanspointcommun.Jechoisisdonc
le Pinailcommefil directeur.J'avais
deuxanspourcomplétermaphoto-
thèque.Jem'intéressaialorsd'une
partauxplantescarnivoreset
ensuite,festivalornithologique
oblige,auxoiseaux.Lorsquej'appris
qu'avecla pilulaireà globules,la spi-
ranthed'étéetla gratioleofficinale,
le rossolisà feuillesrondesétaitune
desquatreplantesprotégéesau
niveaunationalà l'originedela
créationdela réserve,je cherchai
lesmoyensdephotographierà la
foisundemes“fantasmes”dejeune
photographenaturalisteetunedes
plantesemblématiquesdela
réserve.Jedécouvrisaussiqu'ily
avaitd'autresplantescarnivores
(troisespècesd'utriculairesetla
grassetteduPortugal)maisje ne
reviendraipassurcesujetpuisqu’il
a déjàfaitl'objetd'unarticle(cf.
Nat'Imagesn°26).Grâceà Benoîten
plaineetPatricesurle Pinail,j'en
susunpeuplussurlesbusardset
avecunejournéecomplèted'affût
(16heures),je réalisaimespremières
imagesdecendré.

C’est lorsqu’on
découvre du ciel les
fosses transformées
en mares que l’on
prend véritablement
conscience du
colossal travail
d’extraction réalisé
au fil des siècles sur
l’ensemble du
Pinail... et au-delà.
J’ai pris cette photo
depuis un
paramoteur à la fin
de l'été, une époque
où le dérangement
est moindre pour la
faune.
Canon EOS 5D Mk III,
2 8 - 3 0 0 m m , à 8 0 m m ,
f/7,1, 1/640 s, 640 ISO

Mon exposition fut un succès et
me donna de nouvelles opportunités,
dont un premier projet de livre. L'édi-
teur souhaitait réaliser un ouvrage
sur le Pinail mais pas immédiate-
ment, ce qui tombait plutôt bien car,
même si ma photothèque s'était bien
enrichie, elle me paraissait insuffi-
sante pour ce genre de publication.
Le Pinail devint donc mon sujet
quasi exclusif. Il fallait varier les ap-
proches et structurer ma production.
Je complétai alors mes connais-
sances et listai les espèces emblé-
matiques car rares et/ou typiques,
les différents types de milieux pour
pouvoir préparer affûts et sorties. Je
m'intéressai aussi de plus près à la
gestion et à la vie de la réserve en
général : animation et formation pour
le grand public, les étudiants ou des
partenaires ; petits et grands travaux
de gestion, d'aménagements et
d'entretien (décapage de tourbière,
coupe manuelle de la brande avec
exportation par des chevaux,
construction d'un bâtiment en
brande, préparation des pare-feux,
brûlage dirigé, recalibrage d'un cours
d'eau, signalétique, etc.) ; suivis na-
turalistes ; activité du troupeau pour
(suite page 58)
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