Nat Images N°57 – Août-Septembre 2019

(やまだぃちぅ) #1

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Mes nuits avec les chauves-souris | David Aupermann


Le murin de Dau-
benton chasse
principalement
au-dessus de
l’eau. À l’arrivée
des premiers indi-
vidus, les lumières
du soir se reflètent
encore dans l’eau.
Sony A77, 16-50
mm f/2,8 à 50 mm,
f/10, 39 s, 200 ISO
et 5 flashs Metz 50
AF-1, 1/16

La mise au point se fait à l’aide
d’une petite mire qu’il accroche et
aligne sur les deux cellules. À la nuit
tombée, il procède à quelques essais
en jetant une branche pour contrôler
l’installation. Une fois levée la diffi-
culté de déterminer les lieux de pas-
sage, la technique se maîtrise, selon
ses dires, assez facilement. Ensuite,
il s’agit de ne pas se répéter : “Il faut
effectuer beaucoup de terrain pour
diversifier les prises de vues. Des
photos en sortie de gîte ou des sé-
quences de chasse... L’aspect poé-
tique est surtout affaire d’expérience
et de pratique.”

Détection à l’aveugle
Entre la Moselle et la frontière alle-
mande se trouvent des mines de cui-
vre et de plomb dont l’exploitation
s’est étalée du Moyen Âge jusqu’au
XIXesiècle. Les chauves-souris vi-

sont disposés en quinconce pour
éviter de se parasiter.” Ici, le rideau
du boîtier reste ouvert pendant 40
secondes maximum pour éviter que
le bruit électronique devienne ingéra-
ble. En mode “chauve-souris” sur la
BIR3, on règle le temps d’exposition
sur le potentiomètre et la barrière
gère le déclenchement : “Toutes les
40 secondes elle fait une pose
longue et si entre-temps le faisceau a
été coupé elle déclenche à nouveau
une pose de 40 secondes. Mais le
temps de latence de quelques se-
condes me gêne, c’est pourquoi
j’opère rarement en mode automa-
tique, je préfère maîtriser l’opération
de bout en bout. Je possède un petit
détecteur à ultrason qui me permet
de savoir s’il y a des chauves-souris.
Ça me permet d’assurer le coup, sur-
tout quand il n’y a qu’une chauve-
souris de passage dans la soirée.”

plus d’individus à couvert. D’une an-
née sur l’autre, les espèces peuvent
varier.”


L’art de manier les flashs
Son cadre de travail dépend de la
puissance des flashs et de la dis-
tance qui les sépare. Pour les gros
plans, ils sont réglés au 1/32 et pour
les plans plus larges au 1/16. Une
des difficultés tient au fait que la
chauve-souris passe bien au milieu
pour être exposée de manière homo-
gène. Aussi, au lieu de n’utiliser
qu’une barrière, David maximise ses
chances en doublant son dispositif :
“Si la chauve-souris passe de travers,
elle en déclenche une sans déclen-
cher l’autre. Les barrières sont espa-
cées de 30 cm, la taille d’une
chauve-souris, ce qui me donne plus
de chance de les attraper dans le
faisceau. Les émetteurs-récepteurs

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