Nat Images N°57 – Août-Septembre 2019

(やまだぃちぅ) #1

Nat’Images


tabilisé 280 heures d’affût! Une don-
née brute qu’il accueille avec philo-
sophie : “En général, le tichodrome
se présente une fois que le soleil
commence à taper sur la falaise et
que les insectes s’activent. Parfois, il
arrive plus tôt ou dans l’après-midi ;
d’autres fois il va chasser ailleurs et
n’est pas sur mon site. Pendant l’af-
fût, je guette, je ne fais rien mais je
garde les sens en éveil, en connexion
avec la nature. Et je ne m’en lasse
pas ; c’est un «boulot de fainéant»,
comme dit ma femme. C’est vrai que
la sieste n’est jamais bien loin...”
Sur des sessions d’affût de trois à
cinq heures, le tichodrome peut ne
pointer son bec que l’espace d’une
ou deux minutes. Julien confirme :
“Mon observation la plus longue a
duré vingt minutes.” Il ne faut pas
sous-estimer la difficulté que présen-
tent les affûts de longue durée,
surtout lorsqu’on doit se tordre le
cou pour regarder en l’air tout en se
méfiant des éventuelles chutes de
glaçons et de cailloux.

Le ticho poseur de lapin
Le principal souci avec le ticho-
drome, on l’aura compris, c’est son
irrégularité dans la fréquentation des
sites, sans parler de l’imprévisibilité
de ses mouvements : “L’hiver dernier,
j’ai dû abandonner, je ne l’ai pas vu
pendant deux semaines. Il était sûre-
ment là mais sur d’autres falaises. À
un moment ou un autre, il allait reve-
nir, mais bon... Parfois je le vois à 9 h
du matin, parfois à 11 h 30, parfois
rien pendant 4, 5, 6 jours. Je ne
comprends pas sa logique. Il va de
falaise en falaise, en fonction de
quoi? la météo? l’humidité? Je ne
sais pas. Malgré cela, je m’y rends
cinq jours sur sept, et si je ne fais pas
d’affût, j’y vais à l’heure où je l’ai vu
la veille. Je me pose une demi-heure
de loin avec les jumelles et je le
guette. Ça permet de voir où il va.”

Un oiseau électrique
Son Canon EOS 7D Mark II fixé
sur trépied, Julien utilise un 300 mm
f/4, objectif léger et maniable auquel
il ajoute parfois un multiplicateur
x1,4. Une combinaison gagnante
dans ces conditions d’affût peu
confortables : “L’oiseau peut arriver
d’un coup. Il faut se tenir prêt pour
n’avoir plus qu’à ajuster quand il
arrive. Ce qu’il y a de vraiment bien
avec le 7D Mark II, c’est qu’il a un
très bon autofocus. Je travaille avec
le collimateur central en Ai Servo et
je ne rencontre pas de problème. J’ai
de plus en plus recours à la rafale
pour avoir le moment où il entrouvre

Un arrêt,
un regard, une
végétation en feu.
Aujourd’hui la
chance me sourit!
C a n o n E O S 7 D M k I I ,
EF 300 mm f/4L IS
US M + m u l t i p l i c a t e u r
1,4x, sot 420 mm,
à f/5,6, 1/800 s,
500 ISO

Le tichodrome a
repéré un insecte
volant. Un coup
d’ailes furtif et le
voilà à nouveau
sur la falaise.
C a n o n E O S 7 D M k I I ,
EF 300 mm f/4L IS
US M + m u l t i p l i c a t e u r
1,4x, soit 420 mm, à
f/6,3, 1/1000 s,
1600 ISO

Lorsque le ticho-
drome est à fleur
de falaise sur un
fond de ciel,
je sous-expose
délibérément
pour faire ressortir
sa silhouette.
C a n o n E O S 7 D M k I I ,
EF 300 mm f/4L IS
U S M + m u l t i p l i c a t e u r
1,4x, soit 420 mm,
à f/14, 1/2000 s,
2000 ISO
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