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Brame, l’émoi des bois... | Teddy & Didier Bracard
Dèsla mi-août,leshardesdebiches
commencentà voirlesmâlesserapprocher
ettenterdeprendrepositionauseindes
groupes.Parmoments,leurdémarchen’a
riend’habituel,ona l’impressionqu’ilsco-
pientAldoMaccioneetsesacolytesdans
le mythiqueL’Aventurec’estl’aventure! Et
pourcause,ilssontenpériodededrague,
deséduction.Il estmarrantdeconstater
quelesbichesn’ontquefairedecette
émulationetcontinuentà vaquerà leurs
occupationsquotidiennes.
C’està cemomentquevontseconsti-
tuerles“hardesdebrame”,c’est-à-dire
desgroupescomportantplusieursfemelles
etunmâle,lequelneserapasforcément
celuiquiauralesfaveursdesbellesparla
suitecard’autresprétendantssontà l’affût
etattendentle grandbalpourentrerdans
la danse.
Engénéral,l’agitationgranditfinaoût,
s’estompedébutseptembre,pourrepren-
drefortementenmilieudemois.Cesont
souventdejeunesmâlesadultesquisontà
l’originedecesprémicesactifs.Habituésà
cetévénement,lesvieuxcerfsattendent
patiemmentdanslesremisesprocheset
économisentleursforcespourêtreprêtsle
momentvenu.Ci-dessus –
Chaque angle de cette prairie
est gardé par un maître de place.
Les cerfs se répondent mutuellement,
laissant filer de temps à autre une biche
au milieu de la place.
Canon EOS-1DX, 500 mm f/4 + multiplicateur
x1,4, soit 700 mm, à f/5,6, 1/250 s, 1 600 ISO
Page de gauche, en haut –
Les crépuscules regorgent de mystères :
les ombres, silhouettes et raires provo-
quent l’interrogation et l’émerveillement.
Nous assistons à un spectacle inoubliable!
Canon EOS-1DX, 500 mm f/4, f/8, 1/30 s,
4000 ISO
Page de gauche, en bas –
La lumière décline dans le sous-bois,
l’activité des animaux reprend de plus belle
et les derniers rayons du soleil viennent
embraser la place de brame.
Canon EOS-1DX, 500 mm f/4 + multiplicateur
x1,4, soit 700 mm, f/5,6, 1/1600 s, 5000 ISO
Chaud devant!
Pour que les hostilités démarrent, il faut
que quelques biches entrent en chaleur. On
est vite au courant quand cela arrive car il y
a le feu sur la place de brame : l’intonation
des raires signale une activité et une ten-
sion évidente. Si nous, à l’oreille, arrivons à
déceler cette agitation, il est inutile de vous
expliquer que les autres protagonistes du
grand bal sont très vite informés égale-
ment. Il s’ensuit des poursuites infernales.
Les grands cerfs, maîtres des lieux et des
hardes, peinent à garder leur harpail sur
place car tous les petits mâles satellites
tentent leur chance avec les frivoles du
secteur. On ne sait jamais... sur un malen-
tendu, il peut y avoir matière à conclure.
Bien souvent, ces périodes intenses
nous font perdre nos moyens également
car l’activité est partout et il n’est pas aisé
de se focaliser sur une scène plus qu’une
autre. La tension quelque peu redescen-
due, on est comme les participants, épui-
sés, alors qu’on n’a pas du tout bougé de
notre place. A contrario de nos amis cervi-
dés, nous n’aurons pas perdu de poids. À
l’issue de cette aventure automnale, cer-
tains auront vu leur masse corporelle dimi-
nuer d’au moins 25 %.