Nat Images N°57 – Août-Septembre 2019

(やまだぃちぅ) #1

Nat’Images


Ci-dessus –
La harde profite d’une trouée dans
une allée forestière pour se sécher
de la rosée matinale. Le cerf bloque
les jeunes mâles tentant d’approcher
la harde par la forêt.
Canon EOS-1DX, 500 mm f/4 +
multiplicateur x1,4, soit 700 mm,
à f/5,6, 1/5000 s, 1600 ISO

Page de droite, en haut –
Les combats sont souvent
d’une intensité incroyable,
parfois l’issue peut être mortelle
pour les protagonistes.
Canon EOS-1DX, 500 mm f/4 +
multiplicateur x1,4, soit 700 mm,
à f/5,6, 1/800 s, 1000 ISO

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Le coup de gueule...
mais pas du cerf
Pouvoir vivre cette intense activité au
cœur de nos forêts est vraiment merveil-
leux, mais malheureusement, il sera de
moins en moins possible d’observer ces
scènes de vie sauvage. Les raisons sont
multiples. La première tient aux prélève-
ments excessifs ordonnés par les services
de l’ONF qui ont en charge la gestion sylvi-
cole des forêts domaniales et de certains
lots communaux. En effet, trop de cervidés
occasionnent des dégâts forestiers et on
nous annonce qu’une grosse régulation
s’impose. Faute de grands prédateurs,
c’est l’homme qui doit s’occuper de cette
besogne, mais les attributions sont telles
que les populations fondent comme neige
au soleil. Dans certains secteurs, c’est dra-
matique. Il reste des noyaux dans certaines
forêts privées mais sans autorisation, il sera
impossible de pouvoir observer le brame.
À nous aussi d’être responsables
Puisque les places de brame diminuent,
on se retrouve plus nombreux à vouloir pro-
fiter de ces instants magiques sur celles qui
restent, d’où des complications nouvelles
et évidentes de dérangement de la faune
en cette période propice à l’observation

mais catastrophique pour la reproduction
de l’espèce.
Par endroits, le dérangement est tel que
les animaux sont essentiellement noc-
turnes. Et même la nuit, sur des milieux ou-
verts, ils sont dérangés avec des sources
lumineuses. Ça devient un réel problème.
Mais il ne faut pas cracher dans la
soupe. En tant que photographes anima-
liers, nous avons notre part de responsabi-
lité évidente envers l’espèce. En montrant
nos images, on suscite des envies, ce qui
est tout à fait légitime et compréhensible.
Plutôt que brimer les gens, nous pen-
sons qu’il faut expliquer les choses. La
priorité est de connaître l’espèce que l’on
veut photographier pour limiter le dérange-
ment. Et pour cela, il faut apprendre, se
renseigner, soit par le biais de stages ou
sorties accompagnées, soit par l’observa-
tion dans des parcs animaliers.
Beaucoup ne sont pas adeptes des sor-
ties en parcs mais on peut très bien s’initier
dans ce genre d’endroits (ndlr — voir l’arti-
cle de Bernard Gauthier qui suit). Au parc
de Sainte-Croix, par exemple, on peut ob-
server toutes les phases du brame en mi-
lieu naturel, les analyser, peaufiner sa tech-
nique photo, travailler des lumières... Et
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