© HOME BOX OFFICEClément Aubert © EMPREINTE DIGITALEAdam DeVine, Danny McBride et John GoodmanOCS |
MISSIONS – SAISON 2
Renouvelée après une première saison séduisante,
l’aventure spatiale se poursuit avec l’ambition
d’en mettre plein les yeux, quitte à frôler l’excès.
OCS |
THE RIGHTEOUS
GEMSTONES
En héritier d’un empire, Danny McBride rejoue sa
partition de sale gosse imbu de sa personne. Mais
il n’est plus le centre du monde, et c’est tant mieux.
REGARDEZ SI VOUS AVEZ AIMÉ Lost, les disparus (2004), Solaris (1972),
Ex_Machina (2015)Pays France • Créée par Julien Lacombe, Henri Debeurme
& Ami Cohen • Avec Hélène Viviès, Clément Aubert, Mathias Mlekuz...- Nombre d’épisodes vus 10
REGARDEZ SI VOUS AVEZ AIMÉ Kenny Powers (2009), Vice Principals (2016),
The Foot Fist Way (2006)Pays USA • Créée par Danny McBride • Avec Danny McBride, John Goodman,
Edi Patterson... • Nombre d’épisodes vus 6En débarquant il y a deux ans, la première saison de Missions, odys-
sée spatiale en territoire martien, prouvait qu’une série française pou-
vait risquer un récit sur la planète rouge avec des moyens limités, sans
crainte d’être prise de haut. Forte de ce succès (une quarantaine de
pays assurent sa diffusion), suivi du soutien de Shudder (petite sœur
de l’américaine AMC dédiée à la SVOD), la saison 2 s’avère un cran
au-dessus. Missions est plus libre de ses mouvements et ça se voit.
Par sa production value d’abord, traduisant une puissance d’évoca-
tion à même de rendre l’univers encore plus tangible. Ceux qui l’ont
découverte à Séries Mania s’en souviennent encore. Elle prend un
recul bienvenu pour développer sa mythologie et ses héros, à la faveur
d’une ellipse qui mènera à un retour sur Mars de l’équipage, hanté par
sa précédente expédition et le souvenir d’un membre laissé sur place.
Plusieurs lignes narratives vont élargir son champ des possibles. Sa
scène d’ouverture, qui prend le spectateur à revers et rappelle Lost à
notre bon souvenir, pose bien ses ambitions. Missions, qui ne cachait
pas ses inspirations multiples en première saison, assume ici plus
volontiers ses influences et son virage métaphysique, citant même
À première vue, on aurait tendance à dire que Danny McBride
revient à ce qu’il sait faire de mieux... mais pour quel résultat? Ingré-
dient principal d’un cocktail de vannes grinçantes et de comédie
dépressive, son archétype de personnage à l’ego XXL lui avait bien
servi dans la géniale Eastbound and Down (Kenny Powers en VF),
mais s’était révélé poussif dans Vice Principals qu’il avait lancée sur
HBO avec Jody Hill en 2016. Cette fois, il dresse le portrait caustique
d’une famille de télévangélistes pleins aux as, qui piétinent les prin-
cipes qu’ils ânonnent à longueur de journée. Jusqu’à ce que l’aîné,
qu’il incarne, s’expose à un retour de bâton. Dans cette dynastie de
beaux parleurs, tous les membres de la lignée de prêcheurs trouvent
leur rôle à jouer, sans exister uniquement au travers du personnage
de l’acteur-showrunner. De John Goodman en patriarche à l’humour
à froid et Walton Goggins, impeccablement vénal, au frère cadet
mal aimé (Adam DeVine), aucun n’est laissé sur la touche. En épin-
glant l’hypocrisie de ses personnages, McBride dresse le portrait
frontalement ses modèles. Comme toute entreprise audacieuse, il y
a un risque. Souvent, la greffe prend. Parfois, l’écriture, passionnée,
provoque un empilement de références trop mécanique. L’ouverture
vers une potentielle saison 3 devrait permettre à la série de parfaire
encore sa trajectoire. u JONATHAN BLANCHETd’une famille rongée par mille maux, injectant suffisamment de
drame pour rendre ses membres plutôt attachants. Tant pis si le
numéro de McBride paraît parfois éculé, il n’est plus seul au centre
des attentions. Eastbound and Down avait mis du temps à prendre de
l’épaisseur. Vice Principals avait révélé de bonnes car tes sur le tard.
The Righteous Gemstones a déjà pas mal de potentiel. u JBSériesSÉLECTION