Première N°499 – Septembre 2019

(Nancy Kaufman) #1

finir avec Apocalypse Now. Ce qui donne
encore plus de saveur au fait qu’il ait choisi
d’ouvrir les hostilités avec une chanson
intitulée The End.


POINT FINAL. Ave c Apocalypse Now :
Final Cut, il semblerait que cette fois, ce soit
la bonne. Le temps passe, Coppola le sait
mieux que personne. À 80 ans, alors qu’il a au
moins un rêve grandiose à accomplir (le projet
Megalopolis), il ne peut plus se permettre de
remixer son chef-d’œuvre ad libitum. Il fallait
mettre un point final à l’odyssée. Ce Final Cut
est-il pour autant le meilleur montage du film?
Pas sûr. À Première, on continue de préférer la
version de 1979, plus concise, plus brute, plus
percutante. L’édition Redux était trop longue,
mais on comprend ceux qui défendent l’hy-
pothèse que sa durée fleuve sied bien au film,
donnant l’impression au spectateur d’être
prisonnier d’un interminable cauchemar


fiévreux. La version Final Cut ne tranche pas
vraiment. Mais le coffret gargantuesque qui
sort aujourd’hui, contenant les trois versions
restaurées en 4K UHD, remixés en Dolby
Atmos, ainsi que des bonus en pagaille, le
tout réparti sur six disques, inviterait presque
à jouer chez soi au jeu du fan edit, à tritu-
rer à notre tour le film, pour le remonter à
notre goût, et trouver notre version préférée
d’Apocalypse Now dans cette orgie d’images.
Pour Francis Ford Coppola, ça y est : son opus
magnum est enfin achevé. Mais pour nous, le
trip continue. u FRÉDÉRIC FOUBERT

Film +++++• Bonus +++++


  • De Francis Ford Coppola

  • Avec Martin Sheen, Marlon
    Brando, Robert Duvall...

  • En Blu-ray 4K UHD le 18 septembre


TOP 3

Apocalypse Now,
les bonus

Comment se repérer dans
la jungle des six heures
de bonus du coffret
Apocalypse Now : Final Cut?
Voici ceux à voir en priorité.

1

AUX CŒURS
DES TÉNÈBRES
Le making of le plus célèbre
de tous les temps, nourri
par les images tournées
par Eleanor Coppola au milieu
du chaos. Dans une conversation
avec Soderbergh enregistrée
au dernier festival de Tribeca,
Coppola rigole : « Ce
documentaire aurait plutôt
dû s’appeler “Regardez
Francis souffrir”. »

2

EXTRAIT DE LA CONFÉRENCE
DE PRESSE DE 1979
Il n’en subsiste que des
fragments mais ils sont
mythiques. À Cannes, en 1979,
juste après la projection de son
film, Coppola affronte la presse
et se charge lui-même d’écrire
la légende d’Apocalypse Now
à coups de punchlines
renversantes : « Mon film n’est
pas un film sur le Vietnam,
c’est le Vietnam. » Historique.

3

INTERVIEW DE JOHN MILIUS
ET FRANCIS FORD COPPOLA
À l’occasion de l’édition vidéo
« définitive » sortie en 2011,
Coppola interroge son vieux
pote John Milius sur les origines
du script d’Apocalypse Now.
Une discussion de haute volée
qui démontre que le Nouvel
Hollywood était cimenté
par l’érudition, la classe
et l’amitié. u FF
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