Quentin Tarantino a passé une bonne partie
de la tournée promo de Once upon a time...
in Hollywood, son neuvième long métrage,
à confirmer qu’il comptait bien arrêter sa
carrière au bout de dix films. Mais sur quel
projet aimerait-on que QT lâche le micro?
u PAR FRÉDÉRIC FOUBERT
Kill Bill vol. 3?
Ça n’a pas manqué : les journalistes ciné ont passé
l’été à demander à Tarantino s’il allait finir par tour-
ner un jour le troisième volume de Kill Bill (censé
raconter la vengeance de la fille de Vernita Green).
Bon, à vrai dire, le projet n’est pas si excitant que
ça (on préfèrerait voir la version intégrale des
deux premiers volets, The Whole Bloody Affair,
dans un beau Blu-ray officiel), mais Kill Bill 3
sert surtout de porte-drapeau à tous les pro-
jets non réalisés du « Tarantino Cinematic
Universe » (l’origin story des frères Vega, le
spin-off d’Inglourious Basterds...) : une preuve
que, dans une industrie dominée par les franchises,
le « monde de QT » est une marque à part entière.
Star Trek?
Tarantino cogite de plus en plus sérieusement à son
film Star Trek, un « Pulp Fiction dans l’espace » faisant
suite aux trois premiers volets du reboot orchestré par
J. J. Abrams. Certains font la moue à l’idée que QT
tire sa révérence sur un film « non original », mais en
réalité, ça pour rait être sublime. Déjà pa rce que ça nous
vengerait de tous les James Bond ou Des Agents très
spéciaux qu’il n’a pas tournés. Et surtout parce que
ça lui permettrait de se plonger corps et âme dans sa
plus grande obsession : les séries télé des années 60.
Il veut arrêter le cinéma pour ne pas devenir un vieux
cinéaste? Autant achever sa carrière sur un film le
ramenant pour de bon en enfance.
Le Zoulou de l’Ouest?
QT a un jour expliqué que pour qu’on puisse écrire sur
sa pierre tombale « Quentin Tarantino, réalisateur de
westerns », il fallait qu’il ait signé trois films du genre
dans sa vie. Django Unchained, Les 8 Salopards...
TARANTINO VEUT PARTIR
ALORS QU’IL EST AU SOMMET,
LAISSANT SON PUBLIC
EN MANQUE.
ça fait deux. Le
troisième pourrait
bien être Le Zoulou de
l’Ouest, d’après un livre
d’Elmore Leonard (dans lequel
un Noir et un Indien traquent les
cinq pires hors-la-loi du far west).
Sauf que Tarantino l’envisage « plu-
tôt comme une minisérie de quatre ou six
heures ». Il parle aussi de tourner des épisodes
entiers de Bounty Law (la série fictive de Once
upon a time... in Hollywood). Bonne nouvelle :
même s’il a dit qu’il arrêtait après dix films, QT n’a
pas précisé combien de séries il comptait faire ensuite...
Once upon a time... in Hollywood?
QT triche un peu : s’il dit partout que Once upon a
time... in Hollywood (OUATIH) est son neuvième film,
c’est parce qu’il compte les deux Kill Bill pour un. En
vrai, OUATIH est le numéro 10. Sa filmo se compose
de trois trilogies : la trilogie polar (Reservoir Dogs,
Pulp Fiction, Jackie Brown), la trilogie « exploitation »
(Kill Bill vol. 1, Kill Bill vol. 2, Boulevard de la mort),
la trilogie historique (Inglourious Basterds, Django
Unchained, Les 8 Salopards), désormais surplombées
par OUATIH, son « film somme » (dixit Brad Pitt).
Tarantino dit vouloir partir alors qu’il est au sommet,
laissant son public en manque, frustré. Tout plaquer
après la coda sublime de OUATIH (et son titre en forme
d’épitaphe) serait vraiment flamboyant. Chiche? u
TARANTINO :
L’ULTIME
FRONTIÈRE
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