Le Vif L’Express N°3555 Du 22 Août 2019

(Barry) #1
Comment le travail et la réflexion entamés sur le bateau
se poursuivent-il en dehors ?
Concrètement, Elemen’Terre crée du lien face aux grands
défis de l’humanité, fonde un réseau de valeurs, participe à
l’élaboration d’un mieux-être commun et soutient la réalisa-
tion de quatre projets essentiels même si nous n’en sommes
pas les initiateurs. Ce sont : le Pacte finance climat, qui vise
à récolter 1 000 milliards d’euros pour financer la transi-
tion écologique  ; l’appel « Ocean as Common » visant à faire
des océans des biens communs de l’humanité ; « The Good
Country », qui définit un pays par ses valeurs et non par ses
frontières, auquel n’importe qui peut adhérer en payant une
contribution de cinq euros ; et enfin, le Gieco, Groupement
international et interdisciplinaire d’experts sur le comporte-
ment, afin de comprendre pourquoi, malgré tous les rapports
alarmistes qui se succèdent les uns après les autres, l’huma-
nité ne change pas !

Vous prenez la mer sur le bateau mythique de votre
père Eric Tabarly, célèbre navigateur disparu en mer il
y a vingt et un ans. Une façon de lui rendre hommage ?
Pen Duick VI est un bateau extraordinaire, je l’aime pour ce
qu’il est, pas parce qu’il a appartenu à mon père... Ce n’est pas
un hommage, mon père est mort depuis longtemps, on est pas-
sé à autre chose. A son époque, on ne se posait pas beaucoup
la question de l’impact de l’homme sur la nature et l’océan.
Cela dit, mon père m’a toujours éduquée à être proche de
la nature et des saisons, à regarder, observer, à ne pas faire
n’importe quoi. V

se rendent compte qu’on va à la catastrophe si on ne change
pas radicalement nos façons de faire et qu’il ne faut pas for-
cément attendre des décisions nationales ou internationales
pour agir au niveau local ou régional.


Vous emmenez aussi des politiques et des patrons
sur le bateau ?
Oui, on y tient, ça commence à se dessiner pour l’année 2020.
Une de nos escales aura pour thématique les problèmes migra-
toires, les grandes routes de commerce et l’effondrement de
civilisations passées. On y accueillera notamment une grande
historienne et une femme politique. Au moins.


La jeune égérie suédoise de la lutte contre les
dérèglements climatiques Greta Thunberg traverse,
elle aussi, l’Atlantique à la voile pour rejoindre l’ONU
à New York. Beaucoup la soutiennent mais elle suscite
aussi de nombreuses critiques, parfois virulentes.
Qu’est-ce que ces réactions vous inspirent ?
C’est facile de taper sur Greta ! Elle a le courage de faire les
choses, je ne pense pas qu’elle va apporter des solutions, elle
n’est pas là pour ça, elle met en lumière des vérités qui dé-
rangent. Mais ce n’est pas Greta le problème, elle est celle qui
met les problèmes en lumière. Ses détracteurs peuvent conti-
nuer à lui taper dessus, ça ne fera pas disparaître ce qu’elle
dénonce. Il y a un moment où il faut ouvrir les yeux, changer
le système dans lequel on est et qui ne fonctionne plus. La
jeunesse est en train de vouloir changer les choses, il faut lui
laisser la possibilité de le faire.


ELEMEN’TERRE

L’idée? « Créer un
think tank flottant. »
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