Le Vif L’Express N°3555 Du 22 Août 2019

(Barry) #1

LES INDISCRETS


Charles Michel craint Crucke,


donc Borsus


Avant de quitter la scène belge pour son heureuse pige européenne,
Charles Michel, encore Premier ministre et plus que jamais président
du MR, doit régler deux derniers détails, étroitement liés : la com-
position des gouvernements wallon et francophone, d’une part,
sa succession à la présidence du parti, d’autre part. Willy Borsus,
ministre-président wallon sortant et surtout michelien de longue
date, était promis à la seconde, que Charles Michel ne veut en aucun
cas voir tomber aux mains des reyndersiens. Et surtout pas du plus
bouillant d’entre eux, Jean-Luc Crucke (photo), qui a déjà déclaré ne
pas vouloir revendiquer la présidence si Willy Borsus l’exerçait. Mais
il semble que le Famennois voie de plus en plus favorablement la
possibilité d’occuper la ministre-présidence de la Fédération Wallo-
nie-Bruxelles. Jean-Luc Cruc-
ke, alors, se verrait rétrograder
dans la hiérarchie des minis-
trables réformateurs, ce qui
lui ferait vouloir monter dans
celle des présidentiables...
Charles Michel va donc pas-
ser les semaines qui viennent
à convaincre son ami Willy
de... refuser la ministre-pré-
sidence qui pourrait revenir à
leur parti. N. D. D.


Théorie de l’évaluation


chez les verts


C’est une habitude dont on ne parle généralement qu’en cas de
défaite électorale, mais « il n’y a pas de raison qu’on ne le fasse
pas sous prétexte que ça se passe plutôt bien », nous dit un vert :
Ecolo a missionné trois des siens (le directeur du centre d’études
Etopia Christophe Derenne, l’échevine ixelloise Anaïs Camus et
l’échevine montoise Charlotte De Jaer, photo) pour « évaluer ce qui
a bien marché et ce qui a moins bien marché pendant la campagne
écoulée ». L’objectif est de fournir, courant octobre, un rapport qui
arrivera sur la table des nouveaux présidents. Ceux-ci sauront alors
ce que leurs prédécesseurs ont fait de mal. Et c’est ainsi qu’évolue
l’espèce écolo, lorsqu’elle évalue. N. D. D.


Réouverture prochaine du plus
grand musée d’art de Suisse
Après cinq ans de travaux, la fin de l’extension du Kunsthaus de
Zurich (plus de 23 000 m^2 ) est annoncée pour fin 2020. Faisant face
à l’ancien bâtiment de Karl Moser et relié par une galerie souter-
raine, le nouveau musée, réparti sur trois niveaux, accueillera trois
collections privées qui, assure-t-on, rassembleront la plus belle col-
lection de peinture française. Aux commandes, le bureau berlinois
de l’agence David Chipperfield Architects qui compte à son actif une
série d’autres réalisations muséales comme le Jumex à Mexico ou
encore la restauration de la Neue Nationale galerie, chef-d’œuvre
de l’architecte Mies van der Rohe, à Berlin. G. G.

Justice régionalisée?
Lapériphérie crie «casse-cou»!
Discuter du confédéralisme avec la
N-VA ? Le PS est divisé. Charles Pic-
qué a déclaré que les nationalistes
flamands devaient « envoyer le si-
gnal qu’ils sont prêts à payer un prix
socio-économique en échange  ».
« Niet absolu » chez Laurette Onke-
linx (photo), qui y verrait « l’éclate-
ment du pays, de la sécurité sociale ». En périphérie bruxelloise, c’est
la régionalisation de la justice qui inquiète le MR. Pour Sophie Wilmès
(ministre du Budget, conseillère communale de Rhode-Saint-Genèse)
et Frédéric Petit, bourgmestre de Wezembeek-Oppem, cette perspec-
tive est inacceptable : « L’objectif de Bart De Wever, président de la
N-VA, d’officialiser une “Vlaamse Natie” nous fait courir le risque
d’une régionalisation de la justice. Nous ne pourrions plus faire appel
au Conseil d’Etat – instance fédérale – pour défendre nos droits. »
Le Conseil d’Etat règle les conflits liés à la nomination des bourgmestres.
« La N-VA, estime Frédéric Petit, ne veut plus de cette “République
des juges”. Ils voudront régionaliser la nomination des bourgmestres
(NDLR : surtout francophones) en périphérie bruxelloise. » M. LA.

Mandats et patrimoine:
lafiche fiscale pas nécessaire
Les nouvelles modalités de déclaration de mandats et patrimoine par
les politiques et hauts fonctionnaires ont suscité des remous dans
l’opposition et auprès de Cumuleo, qui publie les mandats exercés
par les différents types d’assujettis. La raison ? La décision de report
par les députés, du 1er avril au 1er octobre, de la date limite annuelle
de dépôt de ces déclarations. Car ils doivent désormais, disent-ils,
produire les fiches fiscales des rémunérations liées à leurs mandats
et la date butoir du 1er avril « rend l’opération impossible » (levif.be,
15 août). Cumuleo déplore que les mandats détenus en 2018 ne se-
ront publiés au Moniteur belge que le 15 février 2020, « au détriment
de la transparence ». La Cour des comptes stipule simplement que
les assujettis doivent fournir « le montant annuel brut ou un ordre
de grandeur dans une fourchette donnée ». Cette information sera
fournie par les employeurs publics, pour les mandats assujettissables,
et par les mandataires eux-mêmes pour leurs fonctions, mandats et
professions non assujettissables. M. LA.

JEAN-MARC QUINET/BELGAIMAGE

THIERRY ROGE/BELGAIMAGE

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