Le Vif L’Express N°3555 Du 22 Août 2019

(Barry) #1
Elles sont les emblèmes
de nos cités. Certaines
sont prises d’assaut par
les superstitieux. D’autres
suscitent de vives
polémiques. Plusieurs
ont été déboulonnées ou
volées. Voici l’étonnante
histoire des statues
des « gloires » du pays.

PAR OLIVIER ROGEAU


A


mbiorix à Tongres, Charle-
magne à Liège, Godefroid de
Bouillon à Bruxelles, Jacques
van Artevelde à Gand... Les
villes de nos régions ho-
norent dans la pierre ou le
bronze leurs figures emblé-
matiques. La majorité de ces
statues ont été érigées au
cours de la seconde moitié
du xixe siècle, époque où la Belgique se
cherche une identité. Le gouverne-
ment développe alors une politique de
mise à l’honneur des gloires « natio-
nales ». Il encourage les cités et pro-
vinces à décorer l’espace public d’effi-
gies de ces «  Pères  » de la patrie,
immortalisés à des fins éducatives. A
cette époque, deux chefs gaulois, Am-
biorix et Boduognat, passent pour les
premières figures de proue « belges ».
Non sans raison, puisque le nom de
Belgae a servi dès l’Antiquité. Le pre-
mier fait toujours la fierté de Tongres,
tandis que le second, honoré pendant
un siècle à Anvers, a été déboulonné.
Une autre statue, celle de Childéric,
inaugurée en 2004 à Tournai, a été vo-
lée sept ans plus tard, puis retrouvée.
D’autres encore, les statues équestres
de Godefroid de Bouillon (ci-contre) et
de Léopold II, « héros » controversés,
suscitent des polémiques...

HISTOIRE MÉMOIRE



Inauguré en 1848, l’imposant
monument à la gloire de Godefroid
de Bouillon bénéficie d’une place de
choix, place Royale, à Bruxelles. Est-ce
faire trop d’honneur au chef croisé?


HATIM KAGHAT
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