Le Vif L’Express N°3555 Du 22 Août 2019

(Barry) #1

les sages petites filles, au détriment des turbulents petits gar-
çons. Ce qui expliquerait leur différence de réussite scolaire.


Un père sur une grue
Satanées professions féminisées. La magistrature, les inter-
venants sociaux, pareil ! Voilà pourquoi trop de paternels se-
raient lésés concernant la garde d’enfant, en cas de séparation.
En Belgique, où la loi sur la garde alternée a été instaurée en
2006, il n’existe point de statistiques officielles. Mais l’associa-
tion SOS Papas (qui se défend d’être masculiniste) considère
que 70 à 80 % des parents privés de voir leurs enfants sont des
hommes. Elle plaide pour une systématisation de la garde
alternée et pour la reconnaissance de l’aliénation parentale.
Soit « les cas de manipulation qui conduisent à des rejets vio-
lents de la part d’enfants qui ne veulent plus voir l’un de leurs
géniteurs, détaille Vincent Nys, secrétaire de l’asbl. Cela a des
conséquences dramatiques pour les adultes et, surtout, les
enfants à qui il manquera une partie de leurs racines. Nous
plaidons juste pour un droit à une relation équilibrée, avec le
père et la mère. »
Les associations féministes, finalement, réclament elles
aussi une meilleure répartition des tâches. Pourtant, elles se
méfient de ce genre d’association comme de la peste patriar-
cale. « On pourrait se retrouver dans certaines de leurs re-
vendications, reconnaît Mathilde Largepret (FPS). Mais nous
estimons que s’ils revendiquent plus de droits, ils ne sont pas


prêts à assumer plus de devoirs. Par exemple, la prise en charge
de l’enfant se retrouve souvent reléguée à une autre femme
de leur entourage, une mère ou une nouvelle compagne. »
«  Derrière ces mouvements d’hommes qui réclament
davantage de droits, il s’agit souvent d’un moyen de garder
le contrôle sur la vie de leur ex », abonde Patrick Govers,
maître-assistant à l’Helmo et à l’ULB. En France, en 2013, un
père – soutenu par SOS Papas – avait grimpé durant plusieurs
jours sur une grue et avait déployé une banderole, réclamant
de pouvoir revoir son fils. Il n’avait par contre pas écrit, dessus,
qu’il avait été condamné trois fois pour enlèvement.
S’agirait-il uniquement de ça ? De régler ses comptes avec les
grandes méchantes louves ? Patric Jean le croit. « Les masculi-
nistes que j’ai côtoyés avaient presque tous été quittés par une
femme, et la grande majorité d’entre eux avaient été jugés pour
violences conjugales. En réalité, avance le réalisateur, je pense
qu’ils savent qu’ils sont foutus. Que leurs combats sont perdus
d’avance. Ils grappillent du temps, mais c’est terminé ! La so-
ciété se transforme et ils ne peuvent pas lutter contre ça. Leur
mouvement est désespéré, donc il pourrait devenir violent. »
Le masculinisme a déjà tué. A Toronto, donc, en 2016. A Isla
Vista (Californie), en mai 2014. Six victimes. A Montréal, en


  1. 14 tuées, parce qu’elles avaient osé étudier l’ingénierie.
    Combien de tueries féministes, encore ? V
    (1) Analyse du professeur québécois Francis Dupuis-Déri,
    Yvon Dallaire : psychologie, sexisme et antiféminisme, 2015.


A Nantes (France), un père avait grimpé
sur une grue de 43 mètres de haut pour
clamer son droit de revoir son fils.
FRANK PERRY/BELGAIMAGE
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