Le Vif L’Express N°3555 Du 22 Août 2019

(Barry) #1

L


a passerelle porte bien son nom :
elle permet à un étudiant qui a
réalisé un Bac en haute école, en
école supérieure des arts ou dans
une école de promotion sociale de
prolonger ses études par un mas-
ter universitaire. Autrefois très limité,
le nombre de passerelles a augmenté
de manière significative avec le décret
Marcourt, « dans l’idée de fluidifier les
parcours  », rappelle Toni Pelosato,
chef de cabinet du ministre de l’Ensei-
gnement supérieur. L’année prépara-
toire qui présidait à certaines inscrip-
tions en master a, quant à elle, été
définitivement supprimée.
Pour chaque passerelle, l’Ares

(Académie de recherche et d’ensei-
gnement supérieur) a défini le nombre
de crédits supplémentaires que l’étu-
diant doit réaliser pour se mettre à jour.
Et si un étudiant n’entre pas dans les
conditions strictes de la passerelle, il
peut tenter sa chance en présentant un
dossier personnalisé. Le jury aménage
ensuite son programme de cours, qui
correspond souvent à une année prépa-
ratoire complète, c’est-à-dire 60 crédits.
La différence avec l’ancien système est
que l’étudiant pourra intégrer le master
de son choix sans avoir réussi l’entièreté
des cours de cette « année préparatoire ».

Plus de mobilité
socioprofessionnelle
En jetant des ponts entre deux mondes
autrefois séparés, les passerelles favo-
risent une certaine mobilité sociopro-
fessionnelle : des jeunes qui, au départ,
ne se sentaient pas prêts pour l’universi-
té peuvent l’intégrer dans un deuxième
temps, avec l’enthousiasme que leur a
souvent donné une formation plus pra-
tique et parfois même une première ex-
périence de terrain. Les passerelles sont
d’ailleurs également destinées aux per-
sonnes qui travaillent et qui souhaitent

intégrer un master en horaire décalé.
« La volonté, c’est aussi d’envisager un
parcours de formation qui s’étale tout au
long de la vie, mais là encore de manière
personnalisée », souligne Toni Pelosato.
Grâce à la valorisation des acquis de l’ex-
périence (VAE), il est ainsi possible de
prétendre intégrer un certain nombre de
masters grâce à son expérience profes-
sionnelle sans avoir le diplôme a priori
requis. Manière d’établir d’autres passe-
relles entre monde du travail et monde
universitaire. V
JULIE LUONG

La passerelle, chemin le plus court ?


Le décret Paysage a entraîné une multiplication des possibilités de passerelles
entre hautes écoles et masters universitaires. En pratique, la passerelle
est parfois chargée, instable... et, pour certains, infranchissable.

QUELQUES TRUCS
POUR FRANCHIR
LA PASSERELLE


  • De nombreuses universités
    mettent en place des cours de
    remédiation, d’aide à la
    méthodologie, etc. : renseignez-vous
    dès votre inscription.

  • D’accord, 45 crédits « suffisent »
    à passer en Bloc 2. Mais la réussite
    demeure bel et bien à 60 crédits.
    Fixez-vous cet objectif.

  • Moins de 30 crédits réussis sur une
    année ? C’est la ligne rouge à ne pas
    franchir.

  • Considérez la passerelle comme
    un investissement à part entière :
    elle correspond souvent à une année
    d’études.

  • Vous passez de la haute école
    à l’unif ? Rassemblez-vous avec
    d’autres étudiants venus de la même
    formation et entraidez-vous : la
    dynamique de groupe est souvent
    payante pour se familiariser avec
    une autre culture de travail.


Toni Pelosato,
chef de cabinet
du ministre
Jean-Claude
Marcourt.

Les passerelles serviraient à
« fluidifier les parcours ».

DR

DANIEL RYS/BELGAIMAGE

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