SUD OUEST bassin d\'Arcachon du Jeudi 22 Août 2019

(Barré) #1

SUD OUESTJeudi 22 août 2019 Arcachon et Sud-Bassin


Lui, Gilles Luciani, photographe
pioche à l’extérieur. Elle, peintre,
puise au plus profond d’elle-
même.
Lorsque les deux artistes se re-
trouvent à la Maison des arts, ces
deux démarches d’origine différen-
tes servent une même cause. Elles
engendrent une belle exposition
où la couleur et la lumière trans-
portent dans un autre monde, où
la peinture de l’une se marie à per-
fection avec les photos de l’autre.
Pour illustrer le thème de la cou-
leur, titre de leur exposition, Lau-
rette Landiech, artiste gujanaise,
présente 23 de ses dernières créa-
tions. Gilles Luciani, photographe,
a sélectionné 26 de ses photos,
dont une qui a reçu le premier prix
de la Ville de Talence.
Pour cette quatrième exposition
gujanaise, Laurette Landiech pro-
pose quelque chose de nouveau.
L’artiste a fait un pas de plus dans
l’abstrait. « Le figuratif n’est jamais
le reflet de la réalité. C’est un
prisme du regard. Je me suis tour-

née vers l’abstrait pour ne pas faire
injure à la réalité », dit-elle.
Le plaisir de l’artiste est de pas-
ser au-delà des apparences. Dans
ses œuvres, il y a toujours une tou-
che de noir, qui fait passer les for-
mes réelles à l’as. Au fond des ta-
bleaux, il y a cette lumière qui vient
d’ailleurs, pour faire jaillir la cou-
leur et illuminer l’œuvre. « Je peins
ce que je ressens, celui qui décou-
vre le tableau y trouve autre chose,
qu’il l’aime ou pas. »

Chaleur et humanité
Pour elle, cette exposition « c’est
l’opposition entre la peinture qui
atteint l’intériorité des autres et la
photographie, qui fixe la réalité des
choses et le détail ». Gilles Luciani
n’est pas tout à fait d’accord. « Le
photographe s’amuse aussi avec la
réalité pour la rendre abstraite ».
Car dans la photographie il y a
bien une ressemblance avec la
peinture. C’est ce que démontrent
certaines des photos de Gilles Lu-
ciani. « J’ai travaillé par thémati-

ques avec pour visée la couleur.
Une manière de restituer de la lu-
mière dans nos vies et quelques
notes d’espoir en saisissant des scè-
nes familières. »
« J’ai toujours un appareil à la
main. Lorsque je saisis une image,
je sais tout de suite ce que je vais
en faire. Son reflet m’est propre
mais chacun peu l’interpréter à sa
manière à partir de choses sim-
ples », avoue-t-il. Sur ses photogra-
phies, des objets, des choses sim-
ples, des détails sortis de leur con-
texte. Beaucoup de clichés issus
d’un voyage en Birmanie. « J’ai été
séduit par les couleurs, la générosi-
té et la gentillesse des gens. Ce sont
des instants sur le vif, sans tru-
quage, sans pose ». Des clichés d’où
se dégagent toute une chaleur et
une humanité qui est le propre de
cet artiste.
Jacky Donzeaud

A la Maison des arts, jusqu’au 25 août.
Entrée libre de 10 à 12 h 30 et de 15 h 30 à
19 h 30.

Artistes en lumière


GUJAN-MESTRAS


Les deux artistes ont aménagé un cocon douillet tapissé de couleur et de lumière. PHOTO J. D.

Christian Dumaître, auteur auto-
édité gujanais, sera en dédicace au
rayon librairie d’Hyper U, vendre-
di à partir de 9 heures. Une occa-
sion de rencontrer l’auteur et son
dernier ouvrage « Jean Massieu »,
biographie d’un Girondin, premier
pédagogue sourd-muet.
L’auteur plonge le lecteur dans
l’histoire singulière des débuts de
l’éducation des enfants sourds-
muets. Tout d’abord prodiguée par
des entendants, elle va voir émer-
ger une génération de professeurs
sourds-muets dont Jean Massieu
a été l’un des précurseurs au
XVIIIe siècle. « La rencontre avec le
personnage s’est faite au hasard
des recherches pour un précédent
ouvrage. C’est là que j’ai aperçu cet
enseignant originaire de Semens, à
côté de Cadillac ».
De cette rencontre fortuite va
naître l’idée de cheminer dans ce
milieu qu’il ne connaissait pas.

« Nous avons l’habitude de parler
d’entendre, un mode d’expression
trop naturel pour arriver à com-
muniquer avec les sourds-muets.

Heureusement qu’il y a les cour-
riels », explique Christian Dumaî-
tre. Il affirme avoir découvert, au fil
de ses recherches, un personnage
« génial, étonnant ». Issue d’une fra-
trie de 11 enfants, dont la moitié
souffrait du même handicap que
lui, « cet enfant du bout des rangs
de vigne a été pris en charge par sa
famille et scolarisé pour la pre-
mière fois à Bordeaux à l’âge de
13 ans » Jean Massieu rattrape un
niveau secondaire très vite, pour
devenir le premier répétiteur
sourd-muet à 19 ans, à l’institut des
jeunes sourds, à Paris. Avec intelli-
gence et modestie, il va ouvrir la
voie à l’élite sourde-muette : il se-
ra ensuite directeur de plusieurs
écoles de sourds. « Il a prouvé que
la parole n’était pas suffisante pour
avoir de l’esprit et de l’humour »,
poursuit l’auteur, fasciné par son
personnage.
J. D.

Christian Dumaître sur


les traces de Jean Massieu


Christian Dumaître sera en
dédicace vendredi à Hyper U.
PHOTO JACKY DONZEAUD

Initié depuis une dizaine d’an-


nées autour de l’atelier de Jean-


François Buisson, implanté dans


les anciens abattoirs des Vivres de
la marine de Bacalan, à Bordeaux,


le collectif Les Vivres de l’art ex-


pose jusqu’à dimanche dans la


galerie du Pilat (1)


Témoin de leur volonté de pro-
voquer la rencontre entre plu-


sieurs artistes, l’exposition met en


lumière des univers très variés.


Que ce soit Julie Grandjean, « ar-


béniste », qui révèle les qualités
du bois et du métal tout en subli-


mant leurs défauts, Charl, qui


brouille les codes du graffiti classi-


que ou Maxime Lis, designeur in-


dustriel, qui propose notamment
un étonnant skateboard en mé-


tal, les artistes exposés proposent


des œuvres atypiques qui suscite-


ront sans nul doute l’intérêt du


public.
Il pourra surtout rencontrer Is-


maël Posso, né à Arcachon et vé-


ritable maître de cérémonie de


l’exposition. Ses toiles actuelles té-


moignent de son intérêt pour l’in-
finiment grand et pour l’infini-


ment petit et tout ce qui com-


pose notre univers : les molécules,


les atomes, les étoiles, les poussiè-


res cosmiques, les cellules et tous
les états de la matière solides, li-


quides ou gazeux. L’exposition se


présente ainsi comme une vérita-


ble porte d’entrée pour ceux qui


ne connaîtraient pas le collectif et
leurs différents projets.


Installé dans le quartier de Ba-


calan dans un ensemble architec-


tural du XVIIIe classé aux monu-


ments historiques, les Vivres de


l’art est avant tout un projet de ré-
habilitation. Il s’inscrit dans la
double dynamique de revalorisa-
tion du quartier et de son patri-
moine.

Un jardin menacé
Tout en sauvegardant ce passé
historique, les Vivres de l’art invi-
tent de nombreux artistes à s’ex-
primer dans leurs murs et dans
des expositions à l’extérieur
comme celle qui se déroule ac-
tuellement ici. Outre les artistes
en résidence, on peut ainsi décou-
vrir à la galerie du Pilatle travail de
Sandrine Zèle, qui modèle l’argile,
de Laurent Sadirac, qui présente
dans ses œuvres le Bassin de ma-
nière épuré ou Mt. et ses peintu-
res en noir et blanc.
Comme une évidence, les Vi-
vres de l’art s’imposent comme
un lieu d’échange et de vie. Ils dis-
posent également d’une brasse-
rie collaborative qui donne nais-
sance à la PIP, bière bien connue
des Bordelais, fruit d’une collabo-
ration entre les visiteurs, et d’un
jardin secret. Ce jardin partagé in-
vite tous ceux qui le souhaitent à
se retrouver autour d’une activité
de jardinage.
Ceux qui ont envie de le décou-
vrir le site doivent cependant se
dépêcher. Le jardin, installé sur les
terrains du Port de Bordeaux, est
menacé de disparaître, faute d’en-
tente avec la nouvelle direction.
Bertrand Dumeste

« Les Vivres de l’art exposent », jusqu’à
dimanche à la Galerie du Pilat. Entrée
libre.

Les Vivres de l’art


s’exportent à la


Galerie du Pyla


LA TESTE-DE-BUCH


Ismaël Posso, artiste résident des Vivres de l’art, devant ses


toiles moléculaires. PHOTO BERTRAND DUMESTE


Vide-ateliers d’artistes


LE TEICH L’association Arts et Loisirs


organise le dimanche 1er septembre


un vide-ateliers d’artistes sous la


halle du port de 9 à 18 heures. Les ar-
tistes proposeront toutes créations


et divers matériels, des œuvres per-


sonnelles, des revues d’art... qui fe-


ront le bonheur du public avec des


prix intéressants.Les bénéfices réali-
sés seront reversés à l’AFM Téléthon.


The Greenings


en concert


LA TESTE-DE-BUCH Le duo folk rock
acoustique The Greenings, qui mêle
des compositions, du traditionnel Ir-
landais et cover folk, rock et country
Américaine, sera en concert à La Kan-
tine des Copines, vendredi soir
à 21 heures au 171 Avenue Marcel-
Dassault.

DE VILLE EN VILLE


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