Echos - 2019-08-28

(lily) #1
Mercredi 28 août 2019
http://www.lesechos.fr

=


LES ENTREPRISES
CITÉES

Altria et Philip Morris veulent reformer


un géant mondial de la cigarette


d’affaires d’Altria a reculé pour la deuxième
année d’affilée, à 25,4 milliards de dollars
(–0,8 %). Celui de Philip Morris Internatio-
nal (PMI) se redresse, en revanche, depuis
deux ans (29,6 milliards de dollars l’an der-
nier, une fois les taxes reversées), tiré par les
marchés émergents et le positionnement
sur la cigarette électronique.

Altria a investi 12,8 milliards de dollars
pour acquérir 35 % du capital de la start-up
Juul, le leader des cigarettes électroniques.
Celle-ci cherche à se développer davantage
à l’international et l’expertise de Philip Mor-
ris pourrait l’y aider.
PMI, de son c ôté, a misé s ur iQOS, un n ou-
vel appareil électronique qui ne dégage pas

de fumée et qui a obtenu l’aval de l’adminis-
tration américaine pour une mise sur le
marché. En vertu d’un accord passé il y a
quelques semaines, c’est Altria qui le com-
mercialisera aux Etats-Unis.
La cigarette électronique d oit néanmoins
affronter la pression des régulateurs : la
ville de San Francisco a récemment interdit

J


CAC 40
5.387,09 points
0,6741 % J

DOW JONES
25 .899,4 points
0,0 02 2 % n

EURO/DOLLAR
1,1094 $
-1,7191 % J

ONCE D’OR
1.532,95 €
1,93 84 % n

PÉTROLE (BRENT)
58 ,76 $
-0,1869 %

DEVISESEUR/GBP0,90 29 EUR/JPY1,1763EUR/CHF1,089GBP/USD1,22 89 USD/JPY1,05 81 USD/CHF0,98 16 TAUXEONIA-0,36 1 LIFFE EURIBOR 3 MOIS-0,418OAT 10 ANS-0,4112T- BONDS 10 ANS1,520 7


Nicolas Rauline
@nrauline
—Bureau de New York
avec Marie-Josée Cougard
@CougardMarie


A la recherche d’un second souffle, Altria et
Philip Morris pourraient de nouveau com-
biner leurs forces. Les deux cigarretiers ont
indiqué mardi être en discussions pour un
rapprochement. Il s’agirait d’une « fusion
entre égaux », par échange d’actions.
Les deux sociétés ont indiqué qu’à ce
stade des négociations, il n’y avait « aucune
garantie que cela aboutisse à un accord ou à
une transaction ». Si elle devait se concréti-
ser, toutefois, la fusion donnerait naissance
à un ensemble de plus de 200 milliards de
dollars de capitalisation boursière, Altria
pesant 90 milliards de dollars en Bourse et
Philip Morris International 120 milliards.
Altria avait sorti Philip Morris de son
périmètre en 200 8, sous la pression des
actionnaires qui souhaitaient obtenir
davantage de dividendes et de rachats
d’actions. Il s’agissait aussi d’offrir davan-
tage de liberté aux activités internationales,
en croissance, alors qu’A ltria affrontait de
multiples procès aux Etats-Unis. Le groupe
s’était donc concentré sur le marché améri-
cain, où il continuait de distribuer les ciga-
rettes Marlboro, tandis que Philip Morris
avait hérité de l’international.


Nouveaux marchés
Mais la situation est différente aujourd’hui.
Les ventes de cigarettes sont en baisse, en
particulier aux Etats-Unis et en Europe,
concurrencées par la cigarette électronique
et affaiblies par les préoccupations sur la
santé et les régulations. En 2018, le chiffre


TABAC


AliExpress 15
Alphabet 25
Alstom 17
Amazon 25
Apple 25
Audi 16
Banque nationale
suisse 25
BNP Paribas 28
Bombardier 17
Boeing 16
Club Med 15
Credit Agricole 28
CRRC 17
Facebook 20 , 25
Fosun Tourism Group 15
Hopscotch, 19
Huawei 15
Instagram 20
Iqos 13


Janssen 18
Microsoft 25
Nigay 21
Peugeot 28
Purdue
Pharma 18
Radio France 20
Renault 28
Snapchat 20
Sopexa 19
TechnipFMC 28
Teva 18
Threads 20
Volkswagen 16
Vossloh, 17
Xiaomi 15
AVIS
FINANCIER
PVL 15

DANS
«LA CHRONIQUE
BOURSE»
À13HET 17H
DULUNDIAUVENDREDI

SUR


sa vente, tandis que l e directeur des services
de santé publique juge qu’il s’agit d’une
« épidémie chez les jeunes » et recommande
des actions p ubliques. Les e xperts sont, eux,
divisés sur sa nocivité et l’OMS a appelé à la
prudence.
Les marchés pensent clairement qu’un
rapprochement serait f avorable aux action-
naires d’Altria, qui a bondi de près de 8 % à
Wall Street après l ’annonce d es discussions.
Ils se montrent plus dubitatifs sur les béné-
fices qu’en retirerait Philip Morris Interna-
tional, lequel perdait 7 points dans le même
temps.

E-cigarette, un marché encore
confidentiel
Longtemps considérés comme des valeurs
refuge en Bourse, les majors du tabac
affrontent une vraie crise de confiance
depuis d es mois. Alors même que le marché
mondial est encore estimé à l’équivalent de
470 milliards d’euros. Les cigarettiers ont
vu leur capitalisation boursière fondre
comme neige au soleil depuis 2017 même si
les ventes continuent d’augmenter dans les
pays en développement. La perte de con-
fiance des investisseurs est bien réelle, et
difficile à résoudre par les seules perspecti-
ves d’un essor du vapotage. Le marché de la
cigarette électronique n’en est qu’à ses
débuts avec 36 millions de vapoteurs contre
un milliard de fumeurs. De tous les cigaret-
tiers Philip Morris est le seul à croire à ce
stade, que la substitution totale de la ciga-
rette classique par l’e -cigarette se fera. Le
groupe entend être celui qui conduira cette
évolution. Le produit emblématique de
cette révolution est pour lui IQOS, la ciga-
rette électronique à base de tabac à chauf-
fer, qui permet au fumeur de retrouver des
sensations proches de la cigarette classique
sans encourir le risque cancérigène de la
combustion du papier et du tabac.n

Les marchés pensent qu’un rapprochement d’Altria et de Philip Morris serait favorable aux actionnaires du premier,
qui a bondi de près de 8 % à Wall Street. Dans le même temps le second perdait 7 points.

Cas

ey Te

mp

leton

Phot

ogra

phy

Inc

.

Sébastien Dumoulin
@sebastiendmln

Google est une sorte de roi Midas
de la concurrence : tout ce que
touche le groupe américain se
transforme dernièrement en
potentiel abus de position domi-
nante. Ce mardi, lors d’une confé-
rence à Berlin, la Commissaire euro-
péenne Margrethe Vestager a ainsi indiqué
que ses équipes avaient ouvert une enquête
préliminaire pour vérifier si Google favori-
sait ses propres services dans la recherche
d’emploi. L’ouverture de ce nouveau front est
une mauvaise nouvelle pour Mountain
View. Les trois précédentes enquêtes de la
Danoise sur les pratiques du géant califor-
nien – dans l’univers des comparateurs de
prix (Google Shopping), de la publicité en
ligne (Google Adsense) et des applications
mobiles (Google Android) – se sont soldées
par autant de condamnations pour abus de
position dominante et d’amendes à dix chif-
fres, pour un montant total de plus de huit
milliards d’euros.
Lancé il y a deux ans aux Etats-Unis, puis
au Canada, a u Royaume-Uni, en Espagne, en

Allemagne et en juin dernier en France,
« Google for Jobs » n’est pourtant pas un con-
current frontal des « jobboards ». Google
propose aux chercheurs d’emploi d’entrer
leurs critères – ville, t ype de contrat... – direc-
tement dans son célèbre moteur de recher-
che, d’enregistrer sur leur compte les offres
intéressantes, d’activer des alertes et même
de postuler... mais en étant redirigé vers les
sites qui référençaient initialement les
annonces.

23 plaignants
« Cette expérience de recherche enrichie évite
les redondances de sites, la duplication d’une
même offre, la présentation d’offres expirées
ou encore les problèmes de vitesse de charge-
ment », expliquait début juin Florian Pagès,
responsable des partenariats Google Search
en France, dans un post de blog. Aux sites
d’offres d’emploi, le moteur de recherche
promet d’envoyer des candidats plus nom-
breux et mieux qualifiés. En France, il a noué
des partenariats avec Pôle emploi, Hel-
loWork, Figaro Classifieds, Monster et
Ouest-france-emploi.com.
Mais tous les sites d’offres d’emploi ne
voient pas en Google un allié. Certains refu-
sent de formater leurs contenus pour rentrer
dans le moule Google. D’autres s’inquiètent
des données collectées par le géant améri-

cain. Il y a deux semaines, Reuters révélait
que 23 sites – parmi lesquels le britannique
Best Jobs Online ou les allemands Jobindex
et Intermedia – avaient écrit une lettre à la
Commission européenne pour dénoncer
l’utilisation par Google de sa position domi-

nante dans la recherche en ligne pour favori-
ser ses services de recherche d’emploi. Ils y
demandaient sans détour à l’antitrust euro-
péen de prendre des mesures, y compris
conservatoires, pour stopper Google.
Début juin, Stepstone, acteur majeur du
secteur Outre-Rhin et filiale du groupe Axel
Springer, dont il représente un quart des
bénéfices, avait fait part de griefs s imilaires et
indiquait également avoir déposé plainte
auprès de la Commission européenne.n

« Google for Jobs » dans le viseur


de la Commission européenne


INTERNET


l’essentiel


Club Med est porté
par son internationalisation
L’exploitant de villages de vacances a vu sa
rentabilité opérationnelle tirées par ses
clientèles américaines et asiatiques au pre-
mier semestre. En l’espace de dix ans,
la part de sa clientèle française est
passée de 43 % à 29 %. // P. 15

Comment Hopscotch éditorialise
les événements d’entreprise
La traditionnelle Université d’été du Medef
se transforme sous la houlette de l’agence
événementielle française passée maître
dans ce genre d’événement. // P. 19

Boeing poursuivi
pour la première fois
en justice par un client
Avia Capital Services poursuit
l’avionneur pour faire annuler une
commande de 35 appareils MAX 8
interdits de vol. // P. 16

Une rentrée marquée par des taux
historiquement bas
Les taux d’emprunts des Etats européens
ont connu un été hors norme, le rende-
ment du Bund allemand à 10 ans touchant
même –0,71 %. Ils devraient rester à des
niveaux très bas, sous l’effet cumulé de
l’action des banques centrales et des crain-
Shutes sur l’économie. // P. 23

tterst

ock

Les trois précédentes
enquêtes sur les pratiques
du géant californien se
sont soldées par autant de
condamnations pour abus
de position dominante
et d’amendes pour
un montant total de plus
de huit milliards d’euros.
Free download pdf