Echos - 2019-08-28

(lily) #1

28 // Mercredi 28 août 2019 Les Echos


// Budget de l’Etat 2019 : 39 0,8 milliards d’euros // PIB 201 8 : 2 .350 milliards d’euros courants
// Plafond Sécurité sociale : 3 .377 euros/mois à partir du 01-01-2019 // SMIC horaire : 10 ,03 euros à partir du 01-01-2019
// Capitalisation boursière de Paris : 1.635,3 milliards d’euros (au 12-08- 20 19)
// Indice des prix (base 100 en 2015) : 104 ,58 en juin 2019 // Taux de chômage (BIT) : 8 ,5 % au 4e trimestre 20 18
// Dette publique : 2 .322,3 milliards d’euros au 3e trimestre 20 18

=
Les chiffres de l'économie

crible


Fusions sans effusions


La voie royale de la concentration devient
plus escarpée à Wall Street.

Tout est plus grand en Amérique. Il ne faudrait pas en déduire que tout ce
qui est plus gros est toujours plus beau. L’annonce d’un mariage entre
égaux à l’étude entre les cigarettiers Altria et Philip Morris – après une sé-
paration, l’inverse de TechnipFMC – n’a pas été un coup si fumant pour le
premier tout en coupant le souffle du second. Car Wall Street fait davan-
tage la fine bouche en cas de « M & A » comme l’avaient déjà montré les
rachats de Raytheon par United Technologies ou d’Anadarko par Occi-
dental Petroleum, une tendance qui n’a pas épargné des « Big Pharma ».
Selon des données de Willis Towers Watson recueillies par « The Econo-
mist », entre la mi-juillet 2018 et la mi-juillet 2019, les gros acquéreurs
outre-Atlantique ont vu leur action accuser une sous-performance relati-
ve à leur indice de référence de 4,2 %, au cours du trimestre suivant l’an-
nonce de leur emplette. On est loin des effusions précédentes, qui expli-
quent la sur-performance trimestrielle depuis 2008, estimée à 1,1 %. Mal-
gré les facilités de l’argent bon marché, des fonds activistes militent plus
souvent pour un passage préalable par la case « scission » dans cet inces-
sant Monopoly, pour rendre les modèles d’affaires plus agiles. Même
quand elles tiennent leurs promesses en économies de coûts, les grosses
concentrations n’évitent pas la mauvaise surprise d’une panne de crois-
sance. Les leçons de Kraft Heinz et Anheuser Busch InBev ne sont pas
encore oubliées.

Faute avouée...


Une fusion ratée fait-elle une scission réussie? S euls les étudiants en fi-
nance peuvent se réjouir du cas d’école offert par TechnipFMC. La soi-di-
sant fusion entre égaux réalisée début 2017 sous la houlette de l’ancien pa-
tron Thierry Pilenko a tourné au fiasco (–34 % à Paris et –29 % à New York
contre –18,5 % pour l’indice sectoriel américain). Mais la scission prévue
du parapétrolier franco-américain, selon un nouveau découpage en deux
« pure players », n’offre pas beaucoup de visibilité sur leur cote future.
L’expansion espérée du multiple de valorisation de l’activité sous-marine
risque d’être contrebalancée par la variabilité de celui de l’ingénierie-
construction, en fonction des carnets de commandes et du cycle des in-
vestissements. Les séparations peuvent faire craindre des dépenses sup-
plémentaires et des « reflux » de titres, le temps que les gérants s’ajustent.
Les applaudissements des oracles boursiers (+5,8 % après l’annonce) sa-
luent donc surtout, à ce stade, l’aveu des faibles synergies entre les deux
pôles. Faute avouée est à moitié pardonnée. La gouvernance reste néan-
moins complexe, d’un côté une société de droit anglais listée à New York
et Paris, et dont le quartier général est à Houston, et de l’autre, une entre-
prise immatriculée aux Pays-Bas dont la direction sera à Paris, et l’action
traitée sur Euronext Paris. Bpifrance devra mieux veiller au grain et s’as-
surer de la bonne répartition de la dette et du cash. Autrement, le nou-
veau fleuron parisien de la transition énergétique venu de l’or noir aura
toujours des semelles de plomb.

TechnipFMC essaye de faire oublier une fusion qui n’a pas tenu ses promesses.


Le CAC 40 poursuit son rebond



  • La Bourse de Paris a poursuivi^
    son rebond mardi, s’adjugeant
    0,67 %, soutenue par l es i ndications
    d’une reprise du dialogue entre les
    Etats-Unis et la Chine. L’indice
    CAC 40 a gagné 36,07 points pour
    terminer à 5.387,09 points, dans un
    volume réduit de 2,9 milliards
    d’euros.
    Les autres places européennes
    ont également poursuivi leur
    rebond, à l’instar du DAX allemand
    (+0, 62 %) et du FTSE MIB italien
    (+1,51 %), qui a progressé avec les
    négociations politiques à Rome. Le
    FTSE londonien a en r evanche mar-
    qué le pas (– 0,08 %), lesté par un
    rebond de la livre sterling.
    La confiance des consomma-


teurs américains est ressortie en
légère baisse en août, mais supé-
rieure aux attentes. En France, le
climat des affaires et le moral des
ménages sont tous deux restés sta-
bles en août.
Du côté des valeurs, Technip-
FMC a pris la tête du CAC 40 avec
un bond de 5,61 %, signe de l’accueil
favorable des investisseurs au pro-
jet de scission annoncé la veille. Le
secteur automobile a clôturé en
forte hausse avec Peugeot
(+2,69 %) et Renault (+1,63 %).
Les valeurs bancaires ont en
revanche terminé dans le rouge.
Credit Agricole (– 0,59 %) et BNP
Paribas (– 0,55 %) ayant signé les
pires performances de l’indice.

I


l aura fallu que le patron du Medef invite, au mois de
juin, Marion Maréchal à venir parler du populisme à
son université d’été, qui s’ouvre ce mercredi, puis qu’il la
désinvite quelques jours plus tard devant la bronca provo-
quée par l’idée, en même temps trop politique et pas très
politique, pour que les projecteurs médiatiques s’attardent
un peu sur l’actuel occupant du 55 avenue B osquet. Comme
tous les dirigeants des corps intermédiaires, celui qui est
arrivé il y a un peu plus d’un an à la tête du patronat f rançais,
a du mal à exister face à un chef de l’Etat tourbillonnant,
qu’il a côtoyé naguère dans la Commission Attali sans se
découvrir beaucoup d’atomes crochus. Un président qui
avait semblé, à la fin de 2017 , avoir bien plus envie, de pous-
ser Jean-Dominique S enard, alors en partance de Michelin,
à briguer le poste de « patron des patrons » plutôt que le
créateur du fonds d’investissement Notus Technologies. Sa
décision la plus structurante fut de se retirer de la négocia-
tion sur l’assurance-chômage, laissant ce cadeau empoi-
sonné au gouvernement, mais elle n’a guère été comprise.
Tout se passe comme si l’as du marketing, formé dans la
meilleure école de la discipline, chez L’Oréal de 1986 à 1994,
n’avait pas encore résolu son propre problème de position-
nement. Hypersportif, l’entrepreneur de cinquante-sept
ans pratique la boxe, le tennis, le vélo, la natation, la course à
pied et le triathlon, une épreuve à tous les sens du mot, mais
aucun de ces exercices ne lui a sans doute paru aussi d ifficile
que sa première année où, entre « gilets jaunes » et élections
européennes, il a dû surtout se résoudre au surplace.

(


Lire nos informations
Page 3

Geoffroy Roux de Bézieux


EN VUE

Free download pdf