| HÔTEL | The Standard – Londres
Dans le quartier, les gens l’appelaient
la « boîte à œufs ». Un surnom affectueux
qui décrivait tout autant les contours
de cet immeuble brutaliste, qu’une certaine
forme d’incongruité que le dit bâtiment
affi chait. Il faut dire que dans ce vieux
quartier du nord de Londres, les maisons
arborent plus habituellement des étages
de briques rouges qui rappellent les infl uences
victoriennes plus communément déployées
dans cette partie de la ville.
C’est pourtant bien au cœur de ce Camden
Town Hall Annex que le nouvel hôtel
du trublion de l’hôtellerie américaine vient
de s’installer. Un hôtel qui abrite 266 chambres,
dont des suites avec terrasse, vue sur la ville
et jacuzzi, qui promettent incidemment
de faire rapidement monter le buzz.
Entièrement restructuré par les architectes
de l’agence Archer Humphryes, le lieu
a été décoré par l’équipe de Shawn
Hausman Design, qui semble là avoir
amplifi é ses gammes de couleurs
habituelles, pour affi cher un résultat
délicieusement espiègle. Dans les chambres,
aux murs d’un blanc immaculé, façon capsule
cosmique, se dévoile une décoration
fl anquée de bleus affi rmés au sol, de prune
gourmande sur les canapés et de ce rouge
dissipé, qui confi rme l’esprit mutin qui
règne ici. Les salles de bains poussent,
quant à elles, la coquetterie en affi chant
un carrelage en bayadères, rose et noire,
qui confi rment là l’infl uence des années
soixante-dix... parfaitement assumée!
Si certaines suites s’attribuent terrasse
et bain avec vue, d’autres chambres,
plus curieusement, affi chent des espaces
sans lumière naturelle, compensée
par des écrans qui prétendent au jour!
Une astuce dont seul le temps pourra
confi rmer si, oui ou non, la polissonnerie
amuse. Plus bas, à la place de l’ancienne
bibliothèque du rez-de-chaussée,
la réception. Un espace qui donne
incontestablement le ton à l’ensemble,
prouvant dans l’exercice peu aisé
des grands écarts, qu’ils peuvent parfois
faire mouche. Ici donc, en format 16/9,
une œuvre murale de céramique signée
Lubna Chowdhary, entre formes géomé-
triques, rondes et rectangulaires,
où paonnent noir, bleus de givre, denim
ou azur, et ces cercles rouges qui fl ashent
comme une fanfaronnade, parade comme
une boîte à musique un peu disco.
Le ton y est.
Il faut dire que comme la tradition
Standard l’exige, l’adresse de Londres
promet elle aussi quelques agapesculturelles. De la musique live d’abord,
avec des concerts et des conférences
hebdomadaires et bien sûr des expositions
pour faire du lieu un espace émotionnel, vif,
dévorant la vie par tous les sens. Des sens
qui seront aussi chahutés par les tables,
Isla et Double Standard menées par Adam
Rawson, dans un esprit simple, rustique
et saisonnier pour le premier et celui
d’un pub à cocktails pour le second.
Cela, et aussi le restaurant de Peter
Sanchez-Iglesias, posté sur le toit,
dans une extension de trois étages
et directement accessible de la rue par
un ascenseur rouge fl amboyant... pour
une soirée de haute voltige. Et sûrement
un Standard qui pourrait bien en devenir
un dans ce quartier de King’s Cross.http://www.standardhotels.comSe rendre à Londres : Eurostar opère jusqu’à
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les chambres,
aux murs
d’un blanc
immaculé,
façon capsule
cosmique,
se dévoile
une décoration
qui confi rme
l’esprit mutin
qui règne ici.”