Artravel N°88 – Septembre 2019

(C. Jardin) #1
Des couloirs de la bourse au monde
de l’hôtellerie, il n’y a qu’un pas...
En tous cas, c’est ce que semble dire
Marco Cilia, le directeur général de la
nouvelle marque Chapter Italia qu’il vient
tout juste d’inaugurer, en ouvrant les portes
de son premier hôtel, inscrit en plein cœur
du quartier historique de Regola, à Rome.
Un pas donc que le jeune homme a franchi
en apportant son aide à son père dont
l’hôtel en Toscane baillait un peu.
Inattendu, ce fut pourtant le coup de foudre
pour le jeune homme du monde de la fi nance.
Un coup qui vous fait changer de cap pour
se plier aux fi celles d’un nouveau monde.
Ce sera d’abord au Blakes, auprès d’Anoushka
Hempel, et puis à l’Hôtel Americano
avec Carlos Couturier et Moisés Micha
du groupe Habita. Jusqu’à ce qu’il fût temps
de lancer sa marque. En Italie, bien sûr,
et à Rome d’abord, la ville de naissance
de Marco Cilia.
Nichée au cœur d’une ruelle pavée,
la bâtisse du Chapter Roma porte les
stigmates des années passées. Une époque


  • 1880 de fait la date de construction


du bâtiment – où le quartier regorgeait
encore de forgerons et autres artisans
du fer qui frappaient l’enclume dès l’aurore.
Un détail qui n’en est pas tout à fait un,
puisque ce fut le point de départ de la réfl exion
de Tristan Du Plessis et de son agence
de décoration d’intérieur, Studio A, pour
imaginer ce lieu qui allait devenir un hôtel
de 42 chambres et suites.
Glamour et brut le souhaitait Marco Cilia!
Du Plessis apporte pour sa part, son expertise,
entre élégance classique et une esthétique
plutôt contemporaine. Bronze, fer, cuivre
ou laiton s’introduisent ainsi dans les espaces
où voûtes et briques marquent le passage
du temps. Des velours de couleurs chaudes,
des marbres et des parquets de chêne
continuent de donner le ton à l’hôtel
Chapter Roma qui fricote sans vergogne
dans un style de salon, entre joueurs
de poker et mécanos, un truc de mauvais
garçons, un peu « testostérone »
mais toujours étrangement délicat.
C’est le même univers qui est transposé
dans les chambres, mais cette fois-ci
de façon plus muselée, grâce sans doute

à la simplicité du blanc et des pierres
des murs. Un choix judicieux.
Si l’hôtel s’inspire de Rome, il l’est aussi
des nombreuses galeries qui l’entourent.
Une aubaine qui étanche la soif de Cilia
pour l’art contemporain. On trouve déjà
une pièce par CYRCLE, le collectif
composé de David Leavitt et David Torres,
des graffi tis sagement atomisés sur les murs
du lobby-bar par l’artiste locale Alice
Pasquini. Mais Cilia le promet, il y
en aura d’autres. De cela, mais aussi,
pour être jusqu’au bout dans le ton,
un marché quotidien emplit de produits
régionaux et bio, évidemment... Ceci avant
que le restaurant ne rejoigne l’enseigne,
un peu plus tard cette année,
nous promet-on.

http://www.chapter-roma.com

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© Giulia Venanzi

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