Septembre 2019 • NOTRE TEMPS • 23FRÉDÉRIC CHAMBERT / PANORAMIC
À LA RENCONTRE DE EntourageOlivier de Ladoucette,
psychogériatreL’ÉMOTION, NOTRE
AUTRE INTELLIGENCE
Dans notre pays où les diplômes prestigieux sont
brandis avec fi erté, l’intelligence abstraite et rationnelle
est très fortement valorisée. La vie émotionnelle est
encore trop souvent reléguée au second plan. Pourtant
des travaux universitaires, menés depuis des décennies,
nous conduisent à modifi er cette approche. Il a été
démontré que certaines compétences émotionnelles
sont indissociables de nos réussites et de nos réalisations
intellectuelles. Elles seraient même à l’origine de nos
comportements rationnels car c’est souvent grâce
à nos émotions que notre raison va pouvoir s’organiser.
De ces recherches est né le concept d’intelligence
émotionnelle. Elle dépend d’un ensemble d’aptitudes
qui nous autorise
pour nous-mêmes
et pour les autres
à repérer les émotions,
à les exprimer,
les comprendre
et les gérer. Sans
le cœur, la tête est
rapidement mise en diffi culté. Il a été prouvé que les gens
avec un bon niveau d’intelligence émotionnelle ont des
relations sociales plus satisfaisantes. Ils présentent aussi
un fort taux de réussite académique et professionnelle.
Même la santé physique est concernée puisqu’être
émotionnellement intelligent protégerait contre certains
troubles psychosomatiques, les maladies cardiaques,
le diabète et le cancer. Comprendre et accepter ses
émotions autorise une prise de décisions plus pertinente.
En cas de frustration ou de confl it, cela nous permet
de privilégier l’action réfl échie, à distance, à la réaction
à chaud et sans contrôle. Lorsque nous sommes tentés
de réagir sous le coup de l’émotion, il est nécessaire
de prendre le temps d’identifi er ce qui se passe en nous.
Il peut être recommandé d’écrire puis de laisser refroidir
au moins vingt-quatre heures. En relisant ses notes,
il y a de fortes chances que l’on adopte un comportement
plus adéquat, face à la diffi culté. ■
Olivier de Ladoucette est praticien hospitalier à Paris. Il est l’auteur de nombreux
ouvrages sur le bien-vieillir.« Sans le cœur,la tête estrapidement miseen diffi culté. »C’est le montant, en 2018, consacré par les conseils
départementaux à l’allocation personnalisée
d’autonomie (APA). Une fois déduite l’aide de la Caisse
nationale de solidarité pour l’autonomie, la facture
acquittée par les départements s’élève à 4,9 milliards
d’euros. J.-C. M. (Source : Odas, juin 2019.)5,8 milliards d’eurosLe football,pour toutes les générations
À l’occasion de la Coupe du monde féminine de football,
le groupe de résidences services les Senioriales a créé
une équipe inédite : Les Mamies Foot. Ses 18 membres
ont été recrutés au sein des résidences partout en France.
Yvonne, Arlette ou encore Francine se passionnent
pour ce sport qui associe santé de fer et convivialité.
Elles ont aff ronté fi n juin les Vakhegula Vakhegula,
la très expérimentée équipe nationale de grands-mères
sud-africaines, au stade de Saint-Étienne. Certes
elles ont perdu 0 à 10, mais leur dynamisme reste intact
pour poursuivre l’aventure. M. J.Avoir une œuvre d’art chez soi, quel luxe!
Un défi lancé par le musée de Dieppe (76),
Ville amie des aînés depuis 2015, avec son projet
« Le musée hors les murs ». Trois maisons de
retraite ont pu bénéfi cier de ce dispositif et exposer
des œuvres dans leurs locaux. Les personnes
à mobilité réduite ou celles qui n’ont pas l’habitude
de fréquenter un musée peuvent ainsi admirer
des sculptures et des tableaux, classiques ou
contemporains, sur place. L’expérience se poursuit
en 2019, mais cette fois, les seniors participent à la
création d’une œuvre d’art sur le thème de l’homme-
animal, avec l’aide d’un artiste plasticien. M. J.De l’art dans l’Ehpad