Notre Temps N°597 – Septembre 2019

(Tuis.) #1
36 • NOTRE TEMPS • Septembre 2019

SANTÉ  Dossier

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OMÉGA 3
Une étude anglaise parue en mai 2018 dans The Journal
of Rheumatology confi rme l’effi cacité contre les douleurs
arthrosiques de ces acides gras essentiels aux effets anti-
infl ammatoires avec un gramme d’huile de poisson par
jour. Même sans supplémentation, c’est une raison de
plus pour consommer régulièrement du poisson. Il est
recommandé d’inscrire une portion par semaine de pois-
son gras (anguille, saumon, hareng...) et une de poisson
semi-gras (barbue, sardine, turbot, mulet...), associée à
une cuillerée à soupe d’huile de colza ou de noix par jour
et une petite poignée (30 g environ) de noix, noisettes
ou amandes par semaine », recommande Christine Van
Dijk, diététicienne pour le groupe Thermes Adour. Ajouter
une cuillerée à café de graines de lin moulues dans une
préparation (soupe, vinaigrette, yaourt...) deux à trois fois
par semaine, le compte est bon!

ORTHÈSES
Cannes, genouillères, orthèses soulagent les contraintes
sur les articulations et diminuent la douleur parfois spec-
taculairement. « Un petit déséquilibre peut suffi re à ampli-
fi er les douleurs arthrosiques du genou et de la hanche,
indique le Pr Pascal Richette. Une consultation chez un
podologue pour prescrire des semelles sur mesure per-
met alors de corriger rapidement le problème. »

PLANTES
L’harpagophytum est la plus plébiscitée. « Ses pro-
priétés anti-infl ammatoires et antalgiques réduisent
les douleurs arthritiques chroniques et aident à mieux
bouger », note Sylvie Hampikian (deux gélules d’extraits
secs par jour durant quinze jours aux premières
douleurs). À tester également, le curcuma (lire para-
graphe « Compléments alimentaires » p. 32) : en prendre
2 g par jour pendant six semaines soulage autant les
douleurs que 800 mg d’Ibuprofène, selon une étude
publiée dans The Journal of Alternative and
Complementary Medicine. L’épice doit ses bienfaits
à la curcumine, un puissant antioxydant déconseillé
en cas de calculs biliaires. Autre option : l’ortie, si riche
en silicium, un élément constitutif de notre cartilage
au fort pouvoir anti-inflammatoire local. Elle se
consomme en soupe ou en salade, ou se prépare en
cataplasme.

PROTHÈSES
Chaque année, 150 000 personnes bénéfi cient d’une
prothèse de hanche, 120 000 du genou et 3 500 du pouce,
des opérations destinées à mettre un terme à la douleur.
La céramique, matériau quasi inusable le plus utilisé
désormais pour la hanche et le genou, évite la détériora-
tion de l’os et résiste bien aux chocs. Le développement
de la chirurgie mini invasive et ambulatoire diminue les
douleurs et complications et favorise une reprise rapide
des activités. Pour le pouce, la prothèse est généralement
en pyrocarbone et métal, posée sous anesthésie locale
en ambulatoire.

RECHERCHE
De nombreuses études sont en cours. La plus récente,
destinée aux arthroses débutantes ou avancées, nous
vient de Strasbourg (Inserm et université, mai 2019), et
vise à régénérer le cartilage avec un pansement de cel-
lules-souches provenant de la moelle du patient. Les
anti-NGF cherchent, eux, à bloquer des substances (NGF)
qui permettent la transmission de la douleur par les nerfs
en cas d’arthrose sévère. Deux molécules sont en test :
le tanezumab et le fasinumab. Une autorisation de mise
sur le marché est espérée d’ici deux à trois ans, avec une
administration en injection sous-cutanée tous les un à
deux mois. Autre traitement à l’essai : l’injection dans
l’articulation douloureuse de Plasma Riche en Plaquettes
(PRP). « Il s’agit de plaquettes issues du sang du patient
qui visent à cicatriser le cartilage abîmé et soulager la

TÉMOIGNAGE

<< Rien de tel que le sport


et le froid >> Jérôme Abécassis, 56 ans


Taekwondo, course à pied, vélo, marche,
j’ai toujours aimé les activités physiques. C’est même
lors d’un marathon que j’ai rencontré ma femme!
Lorsque j’ai commencé à souffrir d’un genou, il était hors
de question de tout abandonner. Mon rhumatologue
l’a bien compris et m’a encouragé à continuer, mais
en adaptant ma pratique : j’ai appris à m’échauffer
longuement avant de commencer, je porte des semelles
antichocs réalisées par un podologue, je choisis bien
mes baskets, et, en fi n de séance, je bois beaucoup d’eau
et j’applique sur mon genou un petit sac de glace
enveloppé dans une serviette de bain. Ça marche.
Je sens encore mon genou au réveil, mais ensuite,
il se fait totalement oublier. »
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