LE DERNIER ALBUM DU GROUPE

THE LIMIÑANAS RÉUNISSAIT

PLUSIEURS INVITÉS DE LUXE, en

particulier Anton Newcombe (aussi

coproducteur de l’album) et Emmanuelle

Seigner. Une alchimie parfaite s’est

immédiatement créée entre eux, autant

concernant les disques qui les ont

construits pendant leur adolescence

que dans leur façon d’envisager

l’enregistrement en studio de ce Shadow

People (2018). Une fois cette première

collaboration passée, impossible d’en

rester là.

Anton Newcombe et le couple

Limiñana prévoient d’abord de façonner

des compositions pour Emmanuelle

Seigner qui, en parallèle de sa carrière

d’actrice, a déjà largement prouvé ses

aptitudes de chanteuse et son charisme

rock, en solo ou en compagnie d’Ultra

Orange. Emmanuelle nous raconte

comment ils ont finalement changé

d’avis : “Anton a fait un rêve. On

jouait tous les quatre dans une formation

qui s’appelait L’Epée. On a tous été séduits

par cette idée de former un gang, de partager

le poids des responsabilités et de pouvoir

s’appuyer les uns sur les autres. D’ailleurs,

ça aurait été presque ringard de sortir ça

sous mon propre nom !” Et Lionel Limiñana

de poursuivre : “Pour une fois, je n’ai pas

eu à m’occuper du tracklisting, l’une des choses

les plus compliquées dans tout le processus

de création d’un album. Savoir quels

morceaux on doit garder, lesquels il faut

éliminer et dans quel ordre présenter ce

qui reste, je trouve ça bien plus difficile que

d’écrire des chansons. Anton s’en est

chargé, il nous a fait plusieurs propositions

qu’on recevait, Marie (son épouse,

batteuse des Limiñanas et de L’Epée

– ndlr) et moi, pendant que nous étions en

tournée. Tout a fonctionné simplement.”

Fascinant génie de The Brian

Jonestown Massacre, Anton Newcombe

apprécie lui aussi de faire front à plusieurs.

“Quand j’ai démarré mon propre groupe

il y a longtemps, je l’ai fait pour deux raisons :

personne ne voulait de moi dans une autre

formation et les gens ne jouaient pas le style

de musique que je voulais écouter. Donc

j’ai été obligé de me lancer seul, d’apprendre

à jouer, d’apprendre à mes copains musiciens

à reproduire le son que j’avais en tête, de

découvrir comment enregistrer, tout ça

pour enfin obtenir la musique que j’avais

envie d’entendre. Avec L’Epée, je vais

pouvoir prendre le temps de choisir différents

instruments pendant nos concerts et

me concentrer sur le son. J’ai hâte de voir

où cette collaboration va encore nous

mener. J’ai beaucoup de respect pour ce

que Lionel compose et j’ai foi en nous quatre

en tant qu’équipe.”

Fabriqué entre Berlin (où habite

Anton Newcombe) et Cabestany

(la ville proche de Perpignan où vit

le couple), ce premier album s’intitule

Diabolique, un mot qui fait penser

à l’ancien label fondé par Anton,

The Committee To Keep Music Evil.

Ne surtout pas y voir un goût pour le

heavy metal, ou pour les films d’horreur :

ici, on s’intéresse plutôt aux musiques

dangereuses, en marge, tranchantes

comme des lames de rasoir. Tout au long

de ces dix morceaux qui font mouche,

les quatre musiciens rendent hommage

à leurs passions communes en faisant

des clins d’œil au Velvet Underground

(notamment sur le titre Lou), aux

Les quatre

diaboliques

Rejoint par Emmanuelle Seigner et

Anton Newcombe, The Limiñanas agrandit sa famille

avec L’ÉPÉE, gang fiévreux et envoûtant.

Musiques

Les Inrockuptibles 28.08.2019 52