Les Inrockuptibles N°1239 Du 28 Août 2019

(Romina) #1
propre mode d’écriture : “On a préféré
l’anglais pour les morceaux plus pop, et ma
maîtrise assez limitée de cette langue
m’oblige à garder une certaine simplicité
qui sied bien à la musique. Sur les chansons
narratives, où l’on raconte des histoires dans
la tradition de Melody Nelson, le français
s’impose pour nous. C’est le cas de
La Brigade des maléfices, et j’aime de plus
en plus faire ça. Au départ, on pensait faire de
cette chanson le centre de toute l’histoire du
disque et on a d’ailleurs prévu d’en écrire
la suite, peut-être sur notre prochain album.”

En attendant le prochain cap de L’Epée,
on leur demande une explication sur le
nom qu’ils ont adopté, tout droit sorti du
rêve d’Anton. Celui-ci livre sa théorie :
“Quand je dois trouver un titre, j’évite de
prendre des paroles extraites de la chanson.
Ce qui m’intéresse, ce sont les mots qui ont
une forme ou un son ouverts à la spéculation.
Qu’est-ce qu’une épée? A quoi sert-elle? On
n’en sait rien. Le titre de l’album peut être une
interprétation de ce qu’on pourrait faire avec
cette arme.” Emmanuelle reprend la parole :
“Comme on l’a souvent dit, une épée, ça peut
anoblir, mais ça peut aussi couper des têtes”,
sourit-elle devant cette idée à double
tranchant. Noémie Lecoq

Diabolique (Beretto/
A Recordings/Because
Music)
En concert Le 21
septembre, Angers
(festival Levitation France)

New York Dolls, à David Bowie, à Suicide
et aux Stooges, entre autres. A cheval entre
sixties et seventies, ils explorent différentes
facettes du rock psychédélique, du garage
et de la pop yéyé, avec la voix suave
d’Emmanuelle Seigner pour assurer la
jonction entre les ambiances.
Un cinquième membre vient s’ajouter
au générique : Bertrand Belin (lui aussi déjà
entendu sur Shadow People), qui apporte
non seulement sa plume étincelante (il signe
trois textes), mais aussi sa voix vénéneuse
(On dansait avec elle, sommet du disque).
En alternant le français et l’anglais, le
groupe exprime sa double nationalité.
“J’aime bien le fait que ces deux langues
projettent différentes choses en nous et
stimulent notre imagination, explique Anton.
Par exemple, Last Picture Show (en
clôture de l’album – ndlr) a un côté très
cinématographique pour moi. Je vois
Emmanuelle débarquer dans une scène de
fin du monde !” Lionel décrypte son


“J’ai hâte de voir
où cette collaboration va
encore nous mener”
ANTON NEWCOMBE

Richard Dumas

Emmanuelle
Seigner, Anton
Newcombe,
Marie et Lionel
Limiñana

Sorties

53 28.08.2019 Les Inrockuptibles
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