LeSoir - 2019-08-14

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Le SoirMercredi 14 et jeudi 15 août 2019


18 sports


LAURENT TOUSSAINT

N


otre pays a démontré, depuis
de nombreuses années, qu’il
avait acquis un certain savoir-
faire dans l’organisation de grands
rendez-vous internationaux. Que ce
soit en 2013, au Braxgata, pour le
championnat d’Europe ou, en 2015,
pour la demi-finale de la World
League, à Brasschaat, ou encore pour
la World League dames à la Rasante
en 2017.
Mais pour la toute première fois, la
Fédération a décidé de faire appel à un
prestataire extérieur pour s’assurer de
la réussite totale de cet événement
d’ampleur. « La Fédération ne prend
donc aucun risque en organisant ce
championnat d’Europe », souligne
Serge Pilet, le secrétaire général de
l’Association royale belge de hockey
(ARBH).
« Nous avons décidé de revendre
l’organisation du tournoi à Golazo
sports et Sportizon pour la somme de
250.000 euros. Nous toucherons éga-
lement une partie variable en fonction
du succès du tournoi. Il est utile de sa-
voir que pour organiser cet événement,
le dû à la Fédération européenne
s’élève à 450.000 euros. Nous ne pou-
vons plus nous permettre de nous
charger, nous-mêmes, de la mise sur
pied d’un tel tournoi vu l’ampleur des
contraintes imposées par une telle
compétition. Je pense, par exemple, à
la construction des tribunes provi-
soires et d’un village de supporters,
ainsi qu’à l’accueil des VIP. »
Avec un budget avoisinant les 4 mil-
lions d’euros, le championnat d’Europe

constituera le plus grand événement
de hockey jamais organisé en Bel-
gique. Le choix d’Anvers s’est fait tout
naturellement, tant l’appui des autori-
tés de la ville a été instantané.
« Nous avons contacté la Ville d’An-
vers car le site du Wilrijkse Plein nous
semblait être la seule piste plausible »,
poursuit Serge Pilet. « Il correspondait
parfaitement au cahier des charges,
car il pouvait accueillir jusqu’à 8.
personnes, qu’il avait un espace VIP de
1.500 places, deux terrains et un es-
pace suffisamment large pour garantir
l’accueil des supporters. Lorsque nous
avons réalisé la première visite avec les
responsables européens à l’Olympia, le
terrain de hockey n’existait pas, ni le
club house d’ailleurs. Mais la relation
de confiance qui unit l’ARBH à la Fé-
dération européenne est extrêmement
forte et elle nous a fait confiance. Trois
semaines après avoir introduit une de-
mande d’aide à la Ville, nous avions
déjà un accord signé par le collège
échevinal pour un subside de 200.
euros. Anvers est la ville la plus spor-
tive de Flandre. Le hockey est très
bien développé dans la province, mais
pas dans la ville même. Les autorités
voulaient marquer le coup. »

Bientôt une Coupe du monde?
Et la Fédération ne compte évidem-
ment pas s’arrêter en si bon chemin.
Elle a d’autres projets dans ses car-
tons, comme l’organisation d’une
Coupe du monde. « Nous n’avons pas
rentré de dossier pour l’édition 2022 »,
précise le secrétaire général de
l’ARBH.
« Le gros souci avec ce type d’événe-
ment est qu’il faut s’engager très long-
temps à l’avance en offrant de sé-
rieuses garanties financières. On parle
tout de même d’un budget global de 4
à 5 millions d’euros. Mais il est très
compliqué dans notre pays de pouvoir
obtenir ce type d’engagement et un ac-
cord politique sur ce type de montant
à si long terme, vu la complexité insti-
tutionnelle. Reste que nous espérons
pouvoir y parvenir dans quatre ans et
rentrer une candidature pour le Mon-
dial 2026, lorsque nous aurons enfin
notre stade national. Ce type d’organi-
sation offre une valeur ajoutée énorme
à la discipline et constitue un atout
pour poursuivre la promotion du sport
via les médias. »

Pour 250.000 euros, la Belgique


a revendu l’organisation de l’Euro


CHAMPIONNAT D’EUROPE DE HOCKEY


L’Association royale de


hockey belge a décidé


de faire appel à une


société spécialisée pour


organiser la prestigieuse


compétition


européenne.


Avec un budget
avoisinant les 4 millions
d’euros, le championnat
d’Europe constituera
le plus grand événement
de hockey jamais
organisé en Belgique.
© PIERRE-YVES THIENPONT.

L.T.

A


ussi incroyable que cela puisse
paraître, Anvers ne possédait pas
son propre club de hockey jusqu’en


  1. Et ce, même si la métropole peut
    se prévaloir, depuis toujours, d’une
    forte tradition liée au hockey avec des
    clubs comme le Victory, le Dragons,
    l’Antwerp ou même le Beerschot. Mais
    avec le soutien de la Ligue néerlando-
    phone (VLH), la ville d’Anvers et le
    gouvernement flamand, le club de
    l’Olympia a pu voir le jour dès l’été
    suivant.
    « C’est une longue histoire », sourit
    Steve Pecher, le président du club.
    « Tout a commencé après une de-
    mande de subsides pour bâtir des ter-
    rains pour les équipes nationales. Il y
    avait finalement assez d’argent pour en
    construire un second, après notre déci-
    sion de ne pas construire une bulle
    temporaire pour protéger le premier.
    La ville a alors émis comme condition
    de créer un club sur le site occupé au-
    paravant par le football, le rugby et le
    korfball. Nous avons alors commencé à
    organiser des camps pour les jeunes et
    puis à donner des entraînements et la
    mayonnaise a pris rapidement. »


« Une chance unique en Belgique »
En juillet 2017, le club naissait officiel-
lement et les premières équipes jeunes
prenaient part à la compétition au
mois de janvier. « Le succès a été im-
médiat », poursuit l’ancien joueur du
Dragons. « C’était réellement impor-
tant pour les habitants d’Anvers d’avoir
un club accessible à vélo. C’est un ar-
gument que l’on entend très souvent
dans la bouche des parents. Et la nais-
sance de notre club ne handicape pas
les équipes voisines puisque 85 à 90 %
de nos jeunes, évoluant dans les caté-
gories U7 à U19, sont des membres

qui ne pratiquaient pas le hockey
auparavant. »
Avec 30 équipes, dont 22 pour les
jeunes, et près de 450 membres,
l’Olympia est un club florissant,
comme le confirme Steve Pecher.
« Nous sommes conscients de la
chance que nous avons eue de débuter
avec de telles infrastructures. Personne
n’a évidemment connu cela dans notre
pays. Notre objectif pour le futur est
de pouvoir offrir un hockey de qualité
à l’ensemble de nos membres et de sta-
biliser le club avec des finances saines.
Ensuite, dans deux ou trois ans, nous
pourrions élargir le club avec des fonds
propres. Mais nous souhaitons plus
que tout rester un club familial. Il y a
suffisamment de clubs qui évoluent en
division d’honneur autour de nous. »
Le championnat d’Europe offrira à
l’Olympia, en tout cas, une magnifique
vitrine pour poursuivre son développe-
ment et attirer de nouveaux membres.

à Anvers


Une ascension


fulgurante pour


l’Olympia, créé


en 2017


8.000 personnes pourront assister aux
matchs des Red Lions et Red Panthers
à l’Olympia. © PIERRE-YVES THIENPONT.

Même si l’ARBH n’a pas
encore atteint son objec-
tif (écouler au moins
60.000 tickets sur
74.000), la vente des
précieux sésames se
poursuit tranquillement.
Parmi les supporters,
15 % viennent de l’étran-
ger. « Même si certains
jours sont complets,
comme la finale mes-
sieurs, ou que d’autres,
comme le premier di-
manche, le sont quasi-
ment, il est important
que les Belges viennent
assister à la compéti-
tion », prévient Serge
Pilet. « Nous avons ac-
tuellement vendu 47.
tickets. Mais nos équipes
nationales ont besoin du
soutien de leurs suppor-
ters. Actuellement, il se
vend chaque jour plus de
tickets aux Pays-Bas
qu’en Belgique. Ce n’est
pas normal. » L.T.





Pas de hockey sans fête,
c’est bien connu. Il y en a
déjà deux « officielles »
au programme : ce ven-
dredi après le match
d’ouverture Belgique-
Espagne, et le samedi 24,
dans la foulée de la finale
masculine. Les autres
fêtes s’improviseront
sans doute au fil de la
semaine, avec notam-
ment la complicité d’un
DJ (chaque jour dès
17 h), autour des quatre
grands bars aménagés
sur le site de la Wilrijkse
Plein. Là où sera égale-
ment installé un marché
géant de matériel de
hockey. Des concours
variés raviront tout au
long du tournoi. T.W.

Des fêtes
en nombre
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