Potager Pratique N°15 – Septembre 2019

(Jeff_L) #1

24 - Potager pratique


Pratique


34 - Potager Bio de saison n°5

effet de serre. Pour un jardin impeccable,
un passage par mois pendant toute une
année finit par venir à bout des adventices
les plus coriaces. Il suffit donc de désher-
ber régulièrement manuellement pour
obtenir un résultat au moins équivalent à
celui obtenu avec des produits chimiques.

4/ LE DÉSHERBEUR
THERMIQUE

Il s’effectue avec un appareil à flamme, un
brûleur portatif. Cette méthode est plébis-
citée chez les professionnels. Elle offre
l’avantage d’éliminer les mauvaises herbes
sans les brûler. De 60 à 90 °C, elles jau-
nissent, puis meurent. Le désherbeur
thermique est idéal pour les contours
entre la pelouse et les massifs de fleurs et
pour supprimer les herbes dans les allées
et entre les dalles. Ne l’utilisez pas sur la
pelouse, vous risquez de brûler le ga-
zon. (Attention, cette technique est pros-
crite en période de sécheresse).

5/ DÉSHERBAGE
BIOLOGIQUE PAR
SOLARISATION

La solarisation permet de débarrasser le
sol de certains agents pathogènes sans

emploi de produits phytosanitaires. Cette
technique est utilisée en agriculture dans
les zones bien ensoleillées.

Le but de la solarisation est de détruire les
agents pathogènes sans emploi de pro-
duits chimiques comme le bromure de
méthyle, mais elle a d’autres avantages,
puisqu’elle a une influence positive sur les
teneurs en matières organiques solubles
dans le sol. L’équilibre biologique y est
meilleur et les prédateurs des parasites
plus nombreux.
Les agents pathogènes restants sont af-
faiblis et donc plus faciles à détruire par
leurs ennemis naturels. La solarisation
permet aussi de retarder la ré-infestation
de la terre par les agents pathogènes qui
inoculent le sol.
Elle a pour mérite d’éliminer de nom-
breuses plantes sauvages et adventices en
tous genres, ce qui facilite les actions de
désherbage avant la mise en culture de la
zone.
Seul inconvénient, cette technique prive la
parcelle de culture durant toute la période
où elle sera mise en place, paramètre à
prendre en compte lors de votre plan de
culture pour ne pas avoir à assumer de
pertes trop importantes au niveau des ré-
coltes.

COMMENT FAIRE?
Il s’agit en un premier temps de préparer
le sol en le désherbant manuellement et
en l’aplanissant au maximum. Un arro-

Préférez le désherbage manuel aux
produits chimiques. En plus d’être efficaces,
les méthodes naturelles ne coûtent pas cher
et préservent la qualité de votre sol. Les
purins à faire soi-même : angélique ou
ortie.

Facile à utiliser et ultra léger, télescopique,
le désherbeur mécanique représente une
bonne alternative au désherbage chimique.

Pour éviter que le désherbage devienne
une opération fastidieuse, il faut le faire au
fur et à mesure, empêchant ainsi l’appari-
tion des adventices.

Potager Bio de saison n°5 - 35

sage très abondant permettra à l’eau de
pénétrer jusqu’à 60 cm de profondeur
dans le sol avant la pose de la couverture.
Cette dernière constituée de films en
polyéthylène transparent ou de bâches en
plastique noir, va faire monter la tempéra-
ture du sol de plus de 10 °C à une profon-
deur de 45 cm. L’arrosage abondant préa-
lable à la pose va servir à conduire la
chaleur dans les profondeurs du sol par le
biais de l’eau.

LA PRIVATION DE LUMIÈRE
Les plantes ont besoin de lumière pour
pousser. Pour venir à bout des mauvaises
herbes, privez votre jardin de lumière en
le couvrant d’une bâche noire en caout-
chouc ou en plastique. Lorsqu’on veut dés-
herber entièrement un endroit, afin de
préparer le terrain pour des cultures fu-
tures, la méthode de la solarisation fournit
un excellent résultat : on couve l’espace à
désherber par une épaisse bâche noire (ou
un vieux tapis, des chutes de moquette,
etc.) qu’on laisse en place plusieurs se-
maines. Sous la bâche, les plantes vont
s’affaiblir et être détruites sous l’effet du
manque de lumière et de la chaleur. Au fi-
nal, on retrouve un espace désherbé, prêt
à être cultivé.

6/ DÉSHERBAGE
BIOLOGIQUE À L’AIDE DE
DÉSHERBANTS
ÉCOLOGIQUES

Désherbage à l’eau chaude : c’est l’eau
chaude qui provoque l’éclatement des cel-
lules des végétaux. Cette technique néces-
site 3 à 4 passages par an.
L’eau de cuisson des légumes : faites cuire
les légumes, par exemple des pommes de
terre, en utilisant une grande quantité
d’eau. Au lieu de jeter cette eau dans
l’évier, versez-la sur les mauvaises herbes
du jardin à l’aide d’une bouteille ou d’un
pulvérisateur. Cette méthode est parfaite
pour les petites surfaces.
Deux sortes de purins, à fabriquer soi-
même, ont des propriétés désherbantes :
Le purin d’angélique se fabrique en lais-
sant macérer 1 kg d’angélique dans10
litres d’eau pendant 3 semaines.
Le purin d’ortie se fabrique en laissant
macérer 2/3 d’orties et 1/3 d’eau pendant
3 semaines. Ces deux purins se pulvérisent
purs sur les plantes à détruire.

7/ LE DÉSHERBANT
BIODÉGRADABLE

Un désherbant biodégradable, d’origine
en partie naturelle, est disponible en ma-
gasin :
À base d’acide pélargonique (extrait de
géranium), il comprend aussi une matière
active d’origine chimique (hydrazide ma-
léique).
Non toxique, il n’est cependant pas à
100 % biologique, tout en étant beaucoup
plus écologique que ses concurrents en-
tièrement chimiques.

Les solutions préventives : le paillage
des massifs
L’un des meilleurs alliés anti-désherbage
reste le paillage des massifs. En recou-
vrant le sol, vous les privez de la lumière
nécessaire pour pousser. En voici quelques
uns :
La pouzzolane : un paillage minéral qui
facilite le drainage. A utiliser dans les
massifs mais aussi dans les bacs et jardi-
nières. Il n’acidifie pas le sol. Il est aussi
compact et dense.
Les copeaux de bois naturels ou colo-
rés : ce paillage est à base de plaquettes
de bois. Les copeaux sont utilisés au pied

de toutes les plantations, il est très déco-
ratif!
L’écorce de pin : ce paillage est à réserver
aux végétaux qui apprécient l’acidité. Ne
pas l’utiliser au pied des rosiers par
exemple. Sa durée de vie est longue.
La toile de paillage : ce paillage est com-
mode pour limiter le désherbage sur les
plantations en talus. Elle retient aussi
l’humidité et la chaleur tout en laissant
l’eau et les engrais liquides s’infiltrer dans
le sol jusqu’aux racines des plantes.

Les billes d’argile : ce paillage est bien
pratique pour les pots ou les trous de
plantation. A installer en bonne couche
pour assurer le drainage. On les utilise
aussi pour limiter la pousse des adven-
tices. De plus, elles sont très décoratives.
Employez les engrais verts! Entre deux
cultures ou en attente de plantation, si
vous disposez de deux à trois mois voire
d’un hiver tout entier, semez des plantes à
végétation rapide, foisonnantes, qui étouf-
feront les mauvaises herbes. Une fois cou-
pées avant leur floraison, puis incorporées
au sol, elles apporteront une matière or-
ganique bénéfique. Pensez ainsi à la pha-
célie, au trèfle, au seigle, au sainfoin...

La méthode de la solarisation fournit un
excellent résultat : couvrez l’espace à
désherber par une épaisse bâche noire.

Une fois que vous avez ôté toutes les
mauvaises herbes et leurs racines d’une
zone, paillez généreusement avec des
tontes de gazon ou une toile de paillage.

Pratique

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