Ecoute - 09.2019

(Sean Pound) #1
ÉCOUTE 9 · 2019 2121

(^) | VOYAGE
Fotos: Jon Sparks/Alamy Stock Photo; Vincent Noyoux
englober
, einschließen
sublime
, überwältigend
le chêne vert
, die Steineiche
alerter [alɛʀte]
, alarmieren
le pylône [pilon]
, der (Leitungs)Mast
pleurnicher [plœʀniSe]
, quengeln
fatiguer
, müde werden
taper
, stechen
de plus belle [dəplybɛl]
, noch stärker
se corser [kOʀse]
, sich komplizieren
interminable
, endlos
d’arrivée
, Ziel-
le seau
, der Eimer
l’avoine (f)
, der Hafer
prévu,e
, geplant
marqué,e
, gezeichnet
la courbature
, der Muskelkater
le sort [sOʀ]
, das Schicksal
avec docilité
, willig
ferme [fɛʀm]
, bestimmt
brouter
, abweiden
gourmand,e
, gierig
goûter
, probieren, fressen
précipiter
, stürzen
le ravin
, die Schlucht
excédé,e
, zur Verzweiflung
gebracht von
le caprice
, die Laune
jeter son dévolu sur qc
, ein Auge auf
etw. werfen
le chemin de traverse
, der Querweg
laisser choir
, stehen lassen
le ballot [balo]
, das Bündel
cogner [kOɲe]
, schlagen
en pleine figure
, mitten ins Gesicht
pitoyable [pitwabl]
, mitleiderregend
qu’on se rassure
, keine Sorge
apprivoiser
, zähmen
consentir à
, einwilligen
tant pis [tpi]
, dann eben nicht
la gorge [gOʀZ]
, die Schlucht
à l’époque
, damals
touffu,e
, dicht bewachsen
encaissé,e
, eingeschlossen
aménagé,e dans
les pentes
, am Hang angelegt
l’élevage [lelvaZ] (m)
, die Zucht
le ver à soie [vɛʀaswa]
, die Seidenraupe
faire la prospérité de qn
, jm zu Reichtum
verhelfen
abriter
, unterbringen
la magnanerie
[maɲanəʀi]
, die Seidenraupenzucht
l’exode [lɛgzOd] (m) rural
, die Landflucht
le vestige [vɛstiZ]
, das Relikt
de crête. Le panorama englobe la vallée
Longue, la vallée du Luech et le mont
Lozère. Un paysage sublime de vallées
profondes couvertes de chênes verts,
de châtaigniers et de pins. Soudain, un
œil jeté sur notre carte IGN nous alerte :
nous faisons fausse route. Où donc est ce
pylône que nous aurions dû laisser à main
gauche? On tourne la carte dans tous
les sens. Les filles pleurnichent, elles fa-
tiguent. L’âne ne veut pas faire demi-tour.
Le soleil tape de plus belle. Les affaires se
corsent! Il faut de la patience à tout le
monde pour trouver le fameux pylône.
Une interminable descente sur une route
forestière nous conduit au gîte d’arrivée.
Réglisse a bien mérité son seau d’eau et
d’avoine. Et les filles, leur bain dans la pis-
cine. Dure journée pour tout le monde :
à cause de notre erreur d’orientation, on
aura marché 15 km au lieu des 10 prévus!
La deuxième étape nous promet une
montée dans les châtaigniers jusqu’à la
crête en direction du Rey. Les enfants
semblent moins marqués par l’effort de
la veille que leurs parents! Réglisse a-t-il
des courbatures? Il ne dit rien. Il accepte
son sort avec docilité. Bien sûr, il faut
être ferme pour l’empêcher de brouter
les herbes, sans quoi il s’arrêterait sans
arrêt. Notre compagnon est si gourmand
qu’il vous pousse pour goûter une fleur,
au risque de nous précipiter au fond d’un
ravin! On se trouve parfois trop sévère
avec lui. On repense alors à Stevenson,
excédé par les caprices de son âne : « Mo-
destine, possédée du démon, jeta son dé-
volu sur un chemin de traverse et refusa
positivement de le quitter. Je laissai choir
tous mes ballots et, j’ai honte de l’avouer,
cognai par deux fois la coupable, en pleine
figure. C’était pitoyable de la voir lever la
tête, les yeux clos comme si elle attendait
une autre correction. » Qu’on se rassure,
nos rapports avec Réglisse sont moins
durs! Les enfants apprennent à l’appri-
voiser. Andréa consent à monter sur son
dos de temps en temps, mais pas notre
petite Simone, trop impressionnée. Tant
pis, c’est aux parents de jouer le rôle de
porteur d’enfant. L’effort est compensé
par de très belles vues sur les gorges céve-
noles depuis le Ronc de Donabelle.
Une nuit à la belle étoile
Les Cévennes n’ont pas tellement chan-
gé depuis l’époque de Stevenson. Elles
étaient plus habitées à l’époque, elles sont désormais
plus sauvages. Ce sont des collines touffues et encais-
sées. On y cultivait autrefois la châtaigne sur les ter-
rasses aménagées dans les pentes. Au XVIIIe siècle,
l’élevage du ver à soie fit la prospérité de la région. Les
maisons s’agrandirent pour abriter des magnaneries,
encore visibles. L’exode rural au XXe siècle a vidé la
région, mais l’isolement des vallées et la création du
Parc national des Cévennes en 1970 ont permis la
conservation des vestiges du passé. Après 11 km de
Notre auteur,
Vincent Noyoux, sa
compagne et leurs
deux filles âgées de
3 et 6 ans, en pleine
randonnée dans les
Cévennes

Free download pdf