Ecoute - 10.2019

(lily) #1

ÉCOUTE 10 · 2019 39


(^) | SOCIÉTÉ
doux,ce [du,dus]
, sanft
supposé,e
, von dem, der man
annimmt
l’addiction [ladiksj] (f)
, die Sucht
le pétard [petaʀ]
, der Joint
inoffensif,ve
, harmlos
se détendre
, sich entspannen
avoir la peau dure
, nicht totzukriegen sein
être entré,e dans les
mœurs
, als normal gelten
déculpabiliser
, das Schuldgefühl
nehmen
le chiffre d’affaires
, der Umsatz
écouler
, verkaufen
le trafiquant
, der Drogendealer
être à l’œuvre
, am Werk sein
le réseau [ʀ ezo]
, das Netzwerk
le sommet
, die Spitze
se fournir
, sich eindecken
acheminer [aSəmine]
, befördern
le semi-grossiste
, der Zwischenhändler
par rapport à
, im Vergleich zu
l’économie (f) parallèle
, die Schattenwirtschaft
affirmer
, behaupten
disperser [dispɛʀse]
, aufteilen
s’opérer
, erfolgen
atteindre
, erreichen
désœuvré,e [dezœvʀe]
, untätig
le guetteur [gɛtœʀ]
, der Späher
le comptable [ktabl]
, der Buchhalter
appâter
, ködern
faire des soldes
, einen Schlussverkauf
veranstalten
la cité
, das Viertel
libérer
, frei machen
servi,e
, bedient
la portière [pOʀtjɛʀ]
, die (Auto)Tür
le coût humain
, die menschlichen
Kosten
la part de marché
, der Marktanteil
sanglant,e
, blutig
le règlement de compte
[ʀɛgləmdəkt]
, der Vergeltungsakt
restituer [ʀɛstitɥe]
, wiedergeben
la cocaïne, le cannabis est perçu comme
une drogue « douce », supposée ne présen-
ter aucun risque d’addiction. Le mythe du
« pétard » inoffensif entre copains pour se
détendre a la peau dure... « La plupart des
jeunes ignorent que le cannabis est inter-
dit et dangereux, explique David Wein-
berger. Sa consommation est entrée dans
les mœurs, malheureusement. Et le fait
qu’aujourd’hui de plus en plus de pays
légalisent sa consommation, cela tend à
déculpabiliser les fumeurs de cannabis. »
Un milliard d’euros
de chiffre d’affaires
Le trafic de cannabis est une activité ren-
table. À lui seul, il générerait en France
près de la moitié du marché des drogues
illicites, soit plus d’un milliard d’euros
de chiffre d’affaires pour 285 tonnes de
cannabis en 2010. Pour écouler cette
marchandise, plus de 236 000 trafiquants
sont à l’œuvre. Tous opèrent à l’intérieur
de réseaux criminels structurés en un
système pyramidal, au sommet duquel
se trouvent les têtes de réseaux. Ces
« patrons » se fournissent principale-
ment au Maroc, achetant à 450 euros le
kilo de résine de cannabis. Via l’Espagne,
ils font acheminer la drogue jusqu’à la
frontière française pour la revendre à des
grossistes. Le chiffre d’affaires des têtes
de réseaux a été estimé à 466 188 euros
en 2010. Les grossistes la transportent
sur le sol français et la revendent à des
semi-grossistes, qui la revendent aux
consommateurs au prix de 7 000 euros le
kilo. Ainsi, le prix de vente du cannabis a
été multiplié par 15 par rapport à sa valeur
d’origine. « C’est une véritable économie
parallèle, affirme le sociologue David
Weinberger. Aujourd’hui, la vente est dis-
persée partout en France et s’opère sur-
tout dans les quartiers dits “sensibles” des
grandes villes. » Pour atteindre le client
sans s’exposer, le semi-grossiste « em-
ploie » une partie des jeunes désœuvrés
de certains quartiers comme vendeurs
de rue, guetteurs, comptables, etc. « Pour
appâter le client, précise Jérôme Pierrat,
les dealers appliquent les méthodes du
commerce classique. Ils font des soldes et
parfois des petits cadeaux. Dans certaines
cités de Marseille, on libère des places de
parking pour les clients, souvent servis
par la portière de leur voiture comme au
McDrive. »
Mais ce trafic a un coût humain. Pour
« gagner » des parts de marché, les réseaux
de trafiquants se livrent à une concur-
rence sauvage. Une « guerre commerciale »
qui prend la forme de sanglants règle-
ments de compte. Deux films de fiction
français, Chouf de Karim Dridi (2016)
et Shéhérazade de Jean-Bernard Marlin
(2018), restituent bien cette réalité.
GLOSSAIRE
⋅ Cannabis^ : c’est l’appellation
botanique de la plante de chanvre.
L’espèce la plus répandue est le
Cannabis sativa. Il se consomme
essentiellement sous deux formes :
⋅ - l’herbe^ : ce sont les feuilles, les
tiges, les graines et les fleurs
séchées de la plante. Pour la fumer,
les consommateurs la mélangent
à du tabac et roulent le tout en
cigarette.
⋅ - le haschich^ : c’est une résine^
issue des feuilles et des fleurs
de la plante femelle de cannabis.
Elle se présente sous la forme de
plaques compressées de couleur
verte, brune ou jaune. Le haschich
est fréquemment mélangé avec
d’autres substances plus ou moins
toxiques, comme le cirage ou la
paraffine. La résine se fume avec
du tabac.
⋅ Fumer de la «^ marijuana^ » (argot^
mexicain), de la « beuh », de la
« ganjah » (terme indien) : fumer de
l’herbe.
⋅ Fumer du «^ shit^ » (argot anglais), du
« teuch » (shit en verlan) : fumer du
haschich.
⋅ Un «^ joint^ », un «^ pétard^ », un
« stick » : il s’agit d’une cigarette,
souvent de forme conique, roulée
dans des feuilles de tabac et
composée de résine ou d’herbe
mélangée à du tabac.
⋅ Vendre des «^ barrettes^ », des
« tablettes », des « savonnettes » :
vendre de la résine de cannabis.
la plante de chanvre
, die Hanfpflanze
l’espèce (f)
, die Art
répandu,e
, verbreitet
l’herbe [lɛʀb] (f)
, das Gras
la tige
, der Stängel
la graine
, der Samen
la résine
, das Harz
femelle [fəmɛl]
, weiblich
la plaque
, die Platte
compressé,e
, gepresst
le cirage
, die Schuhwichse

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