Ecoute - 10.2019

(lily) #1
|^ ZOOM SUR...

LE SUCCÈS DES


SOAP-OPÉRAS


Erst spät haben die französischen
Fernsehsender angefangen,
Serien zu produzieren. Deren Erfolg
ist allerdings beachtlich!
MOYEN

CAMILLE LARBEY,
journaliste indé-
pendant originaire
de Charente, est
correspondant à
Paris pour Écoute
depuis août 2011.

le feuilleton [fœjt]
, die Serie
plaire [plɛʀ]
, gefallen
tant
, so sehr
tardivement
, spät
lancer
, starten
par rapport à
, im Vergleich zu
incontournable
, unumgänglich
affronter
, hier: rivalisieren mit
l’intrigue [tʀig] (f)
, der Plot, die Handlung
à tiroirs
, etwa : mit eingebette-
ten Geschichten
le rebondissement
, die Wende
la particularité
, die Besonderheit
mettre en valeur
, herausstellen
sur ces points [pw]
, insofern
la force
, die Stärke
s’emparer de
, aufgreifen
l’accueil [akœj] (m)
, die Aufnahme
le réfugié [ʀ efyʒje]
, der Flüchtling

langoureusement
, verliebt
se piquer à qc
, sich etw. spritzen
la fureur
, hier: das Ärgernis
porter l’ambition [ bisj]
, den Ehrgeiz haben
la chaîne [Sɛn]
, der Sender
viser [vize] plus haut
, nach Höherem streben
le téléspectateur
, der Fernsehzuschauer
à l’international
, ins Ausland
le pari
, die Herausforderung
désormais
, jetzt
diffuser
, ausstrahlen
la compréhension
, das Sprachverständnis

ZOOM SUR...


ÉCOUTE 10 · 2019 67

Fotos: baloon111/iStock.com; DR


Plus Belle la vie : la boîte à histoires, l’historien
Jean-Yves Le Naour écrit à propos de la
série du même nom : « On la dit politique-
ment correcte, et pourtant, on y voit des
homosexuels s’embrasser langoureuse-
ment et des drogués se piquer à l’héroïne,
à la grande fureur du CSA (Conseil supé-
rieur de l’audiovisuel). Parce qu’elle porte
l’ambition de parler du monde tel qu’il est,
à travers la chronique d’un quartier, [...]
cette série dit quelque chose de la France
et des Français. »
Les chaînes de télévision françaises
visent maintenant plus haut. D’abord,
elles espèrent attirer plus de jeunes télés-
pectateurs. En effet, la moyenne d’âge du
public d’Un si grand soleil est de 62 ans, et
de 48 ans pour Scènes de ménages. Ensuite,
les chaînes souhaitent exporter leurs
séries à l’international. « Les intrigues
sont plus complexes. Ça nous met à des
niveaux européens », explique dans Le
Monde Laurence Herszberg, directrice du
festival international Séries mania, à Lille.
Ce pari de la qualité fonctionne, puisque
Demain nous appartient est aussi désormais
diffusé en Italie. Évidemment, on vous
recommande de regarder tous ces soaps
en français : c’est excellent pour améliorer
votre compréhension!

C


haque soir, 16 millions de
Français allument la télévision
pour regarder leur soap-opéra
préféré : Scènes de ménages, Un si
grand soleil, Plus belle la vie ou Demain nous
appartient. Mais pourquoi donc ces feuil-
letons made in France plaisent tant?
La France est venue tardivement aux
soap-opéras. En 2004, France 3 lance le
premier véritable feuilleton quotidien
français : Plus belle la vie. Le pays était en
retard par rapport à ses voisins, qui en
produisaient déjà depuis longtemps.
Quinze ans et 3 800 épisodes plus tard,
Plus belle la vie est devenue une série télévi-
sée incontournable. Elle doit aujourd’hui
affronter la concurrence d’autres feuil-
letons quotidiens. Ils ont en commun
de se passer dans le Sud de la France : un
quartier fictif de Marseille (Plus belle la vie),
Sète (Demain nous appartient) ou Montpel-
lier (Un si grand soleil). Les intellectuels
aiment bien critiquer ces séries sans fin,
aux intrigues à tiroirs et aux rebondisse-
ments spectaculaires. Pourtant, si elles
marchent autant, c’est peut-être parce
qu’elles sont moins stupides qu’elles en
ont l’air. Ces feuilletons ont la particu-
larité de mettre en valeur une société
multiculturelle et le vivre-ensemble. Sur
ces points, ils sont souvent critiqués par
l’extrême droite et la droite conserva-
trice. Mais leur force, c’est de s’emparer
des sujets de société d’actualité : mariage
homosexuel, accueil des réfugiés, ques-
tions de transidentité, etc. Dans son livre
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