76 L’OBS/N°2858-15/08/2019
ÉCOUTER
JENNIFER STENGLEIN – JF PAGA - DR
LE CHOIX DE L’OBS
SORTIES
Angus sans Julia
SMOOTH BIG CAT, PAR DOPE LEMON (BMG).
Parfois, les artistes se cachent pour planer. Dope Lemon est le pseudo
fumeux choisi par l’Australien Angus Stone quand il ne chante pas « Big Jet
Plane » ou « Heart Beats Slow » avec sa sœur Julia. Ce pseudo-là colle bien avec
sa voix traînante de fêtard mal réveillé. Angus sans Julia déroule une folk psyché
qui rêvasse sur un vieux canapé. C’est un grizzly décontracté qui prendrait le
temps de tirer sur son pétard entre deux couplets, sur des ballades soigneuse-
ment intitulées « Give Me Honey », « Dope & Smoke » ou « The Midnight Slow ».
Ça manque parfois de mélodies assez nettes pour être vraiment accrocheuses,
mais il y a dans cet appel au farniente une poésie lancinante qui rappelle vague-
ment les grandes heures de Devendra Banhart. Jusqu’au morceau final, « Hey
Man, Don’t Look at Me Like That », qui sonne comme une version minimaliste,
bricolée avec quelques rasades d’harmonica, du « Walk on the Wild Side » de
Lou Reed. Un « Walk on the Cool Side », en quelque sorte.
LES ADIEUX GRÉGOIRE LEMÉNAGER
D’ERIC BURDON
A 78ans, celui qui
fut la voix de
TheAnimals et de
War tire sa
révérence.
Le 8octobre,
le Britannique Eric
Burdon terminera
son ultime tournée
européenne
à Paris, sur la scène
de l’Olympia.
Il y chantera
« The House of the
Rising Sun»,
« Don’t Let Me Be
Misunderstood » et
« Let’s Get Out
of this Place » une
dernière fois, puis
repartira pour les
Etats-Unis, à Joshua
Tree et Osaï, dans le
désert californien,
où réside ce grand
asthmatique.
LIVRE
ET LES BEATLES
MONTÈRENT AU CIEL
PAR VALENTINE DEL MORAL
Le mot et le reste, 154 p., 15 euros.
C’est un miracle.
La foule s’arrête sur Savile Row
et lève les yeux vers le ciel:
les Beatles donnent un
concert sauvage sur le toit
d’un immeuble de Londres.
Le premier depuis deux ans et
demi mais aussi le dernier.
Celui qui restera à jamais connu
comme « le concert du
rooftop ». Valentine Del Moral
décrit avec minutie ces
quarante-deux minutes de
grâce divine et suit avec
humour ceux qui ont eu la
chance d’y assister, de
Yoko Ono aux fans anonymes
qui passaient par là.
Ce jeudi 30 janvier 1969 sera
« le jeudi de leur ascension
vers le ciel après la dernière
rencontre charnelle des Beatles
avecles mortels ». Let it be.
FR ANTZ HOËZ
SOUL
MOTOWN GREATEST HITS
UNIVERSAL
Un coffret de 3 CD
réalisé à l’économie (pas
de livret, aucune note sur les
interprètes) mais qui, malgré
tout, fera (re)battre le cœur
des aficionados du fameux son
de la Tamla Records Company,
mythique usine à tubes
fondée à la fin des années 1950
à Detroit par Berry Gordy.
Rebaptisé par la suite Motown,
ce label a signé, à peine sortis
du berceau (ils avaient 11 ans),
Stevie Wonder et Michael
Jackson, le cadet des Jackson
Five. Plus âgé (20 ans), Barrett
Strong décroche son premier
tube en 1960 avec « Money
(That’s What I Want)».
C’est ce titre qui ouvre une
compilation où l’on retrouve
toutes les stars de cet âge d’or:
Marvin Gaye, les Temptations,
les Supremes et Diana Ross,
les Four Tops ou encore
Smokey Robinson, en solo
et avec son groupe,
si bien nommé : The Miracles!
BERNARD GÉNIÈS
LA PLAYLIST DE...
LAURENT BINET
Ecrivain, publiera « Civilizations »
le 22 août (Grasset).
- WORLD BEFORE
COLUMBUS
Suzanne Vega - ULTIMO IMPERIO
Atahualpa - MERGE, A VESSEL,
A HARBOR
Great Lake Swimmers - COME ON
Los Saicos - CIVILIZATION
Justice