L’Obs N°2858 Du 15 au 21 Août 2019

(Jacob Rumans) #1
L’HEBDO DESMÉDIAS

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L’actrice transgenre Hailie Sahar. L’actrice et mannequin transgenre Indya Moore.

108 TRANSSEXUELLES FIGURAIENT
DANS LE SCRIPT. LES RÉUNIR SERA
ACROBATIQUE : BEAUCOUP N’AVAIENT PAS
D’ASSURANCE MALADIE OU DE PAPIERS.

X La semaine prochaine :
« The Handmaid’s Tale ».

la fi n de son école de cinéma, mais il s’était
fait retoquer 150 fois son pitch : une série
centrée sur des héroïnes trans, gay, noires
et latinos était jugée pas assez grand pu-
blic. Parallèlement, Ryan Murphy, le pro-
lifi que showrunner auréolé du succès
de « Nip/Tuck » ou de « Glee », gay
également – « Glee » restera comme
l’une des premières séries mains-
tream mettant en scène des teen-
agers LGBT –, était fasciné depuis
longtemps par « Paris is Burning ».
Il en avait acheté les droits, rencontré Jen-
nie Livingston, son auteure, ainsi que beau-
coup des survivants de cette époque... avant
d’entendre parler du projet de Steve Canals.
Ils s’associent. Murphy ouvre les portes de
la chaîne FX à Canals. Et le soutient, y com-
pris dans le casting, atypique : 108 trans-
sexuelles et 31 personnages LGBT fi gurent
dans le script. Les réunir sera acrobatique
pour de simples raisons administratives :
beaucoup n’avaient pas d’assurance mala-
die ou de papiers...
L’an dernier, Scarlett Johansson fustigeait le
politiquement correct qui l’avait contrainte
à renoncer à incarner un transsexuel. Sans

entrer dans la polémique de « l’appropria-
tion culturelle », on remarquera qu’en cas-
tant exclusivement des actrices trans pour
jouer Blanca, Elektra ou Angel, Ryan Mur-
phy et Steven Canals n’ont pas seulement

gagné leurs galons d’icônes de la com-
munauté LGBT. Ils ont surtout permis à
des talents d’exploser. La sublime Indya
Moore, qui joue Angel, est désormais le
visage de Calvin Klein et a fait la couverture
de « Vogue ». Quant à Angelica Ross, qui
incarne la drôlissime Candy Ferocity, elle
tiendra l’un des premiers rôles dans la pro-
chaine saison d’« American Horror Story ».
Même talent indéniable pour Mj Rodriguez
(Blanca) ou la formidable Dominique Jack-
son, alias Elektra Abundance.
Preuve que ces visages jusqu’ici inconnus
suffi saient pour assurer le succès de la série,
la saison 2 a mis de côté les quelques ve-

dettes blanches et bankable croisées dans
la saison 1. On ne revoit donc ni James Van
Der Beek (le héros de « Dawson » !), qui
incarnait un quadra wasp tout droit sorti
d’un roman de Bret Easton Ellis, bras droit
de Trump himself (qui devait initia-
lement fi gurer dans la série), ni Kate
Mara en desperate housewife trom-
pée par son mari (Evan Peters, l’un
des chouchous d’« American Horror
Story »), lequel s’éprend d’Angel, pros-
tituée transsexuelle. « Pose » a en tout
cas déjà marqué l’histoire des séries : elle
est nommée deux fois aux Emmy Awards
2019, comme meilleure série dramatique et
pour l’interprétation du fl amboyant Billy
Porter (Pray Tell), premier acteur noir et gay
à fi gurer dans cette catégorie. Un regret :
que les Emmys n’aient pas osé distinguer Mj
Rodriguez, Indya Moore, Dominique Jack-
son ou Angelica Ross dont les performances
le méritaient tout autant. On espère que ce
n’est pas parce qu’ils ne savaient pas dans
quelle catégorie les mettre... Q

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