CULTURE
10 La Marseillaise / mercredi 14 août 2019
CINÉMA
Brad Pitt et Leonardo
Di Caprio au sommet
dans un Tarantino
tendre, atmosphérique
et déjanté. Mercredi
dans les salles.
O
nce upon a time... il était
une fois. C’est par ce
verbe magique que tout
commence, dans les histoires
et au cinéma. Dans une indus-
trie américaine désormais du-
rablement concentrée dans les
mains des financiers (les gran-
des oreilles de Disney ont fait
main basse sur Star Wars, les su-
per héros Marvel, l’emblémati-
que studio 20th Century Fox...)
et un été encore une fois domi-
né par les « il était plusieurs
fois » - encore une histoire de
jouets, de lion roi, d’homme
araignée en tête des entrées -
le Il était une fois de Quentin
Tarantino a rarement semblé
aussi alléchant pour les ama-
teurs de cinéma pop américain
avec, disons, un minimum de
substance.
L’ex enfant terrible, auréolé
très tôt d’une Palme d’or (en
1994 pour son deuxième film,
Pulp fiction), et dont d’aucuns
attendent toujours le film de la
maturité entre une tuerie de
Nazis grand-guignolesque et
un esclavagiste fessé jusqu’au
sang - son prochain et 10e film
devrait être le dernier, martèle-
t-il invariablement depuis des
années - se penche sur l’affaire
Charles Manson.
Un exceptionnel duo
d’acteurs
En 1969, le meurtre sauvage
de l’actrice Sharon Tate, alors
enceinte de l’enfant de Roman
Polanski, par une clique de hip-
pies sous influence avait trau-
matisé l’Amérique.
Et donné le LA d’une décen-
nie désenchantée, autant dans
les faits (débâcle du Viêt-Nam...)
qu’à l’écran (Easy Rider et une
tripotée de chefs-d’œuvre ni-
hilistes). La fin d’une ère que
Tarantino croque dans Once
upon a time in... Hollywood avec
un jeu d’(auto)citations atten-
dues (on ne refera plus ce ciné-
phile biberonné à la cassette
vidéo), et un sens de l’atmo-
sphère aigu, la bande originale
faisant jeu égal avec les miniju-
pes et les néons d’époque.
Effroyable fait divers
Au cœur du film, le tandem
Di Caprio / Brad Pitt. Quel duo!
Le premier - égal à lui-même,
toujours impérial dans le dia-
logue entre virilité et fêlures
adolescentes - est une star de
western de téloche sur le dé-
clin, voisin du couple Tate /
Roman Polanski.
Le second, son cascadeur,
homme à tout faire, ami. Dans
la veine hilarante de Burn After
Reading des frères Coen, Pitt,
tout en présence dégingandée
et accent travaillé, emporte di-
rect notre Oscar de l’année. Leur
trajectoire croise celles d’une
galerie d’acteurs triés sur le vo-
let (Al Pacino en producteur,
ou le Damian Lewis de
Homeland en Steve McQueen)
que Tarantino, d’abord scéna-
riste de génie, excelle encore
une fois à faire digresser (sur
2h47 de film !) et exister, alors
que les soirées westerns d’antan
laisseront bientôt leur place
aux trips sous acide.
De l’effroyable fait divers,
Tarantino retient les jambes
interminables et les sourires
de la sublimissime Margot
Robbie / Sharon Tate, une li-
mitation que certains auront
fort de lui reprocher.
Le réalisateur ne s’était pour-
tant peut-être jamais montré
aussi tendre dans ces portraits
de cow-boy esseulé, et de star-
lette solaire fauchée par l’ab-
surde. Avec pour conclure un
très beau geste de cinéma, de
fiction qui s’arroge tous les
droits, qu’il s’agisse d’égrati-
gner le mythe Bruce Lee ou de
réenchanter la vie. Il faudra
pour cela en passer par une lon-
gue séquence de violence (on
ne refera pas Tarantino, bis)
aussi expiatoire que déjantée.
Un Il était une fois... résolument
plus réjouissant que les éniè-
mes cabrioles d’un énième su-
per héros interchangeable.
Jeremy Noé
« Once upon a time in...
Hollywood » : conte refait
Brad Pitt et Leonardo Di Caprio, un tandem impérial. PHOTO DR
EXPRESSION
Impromed :
le premier festival
d’impro
à La Seyne-sur-Mer
Un premier festival
international d’expressions
improvisées se tiendra à La
Seyne-sur-Mer du jeudi 15 au
dimanche 18 août. Dialoguer
à travers les langues, en
mélangeant les langues et les
cultures : une volonté qui se
concrétise ici par le choix des
huit artistes, souvent des
comédiens improvisateurs et
professeurs, ou musicien,
slameur. Venus du bassin
méditerranéen (d’Espagne,
Chypre, Israël, Grèce, Italie,
France, Tunisie et Liban, ils
animeront 4 stages originaux
sur les expressions
improvisées et improviseront
deux spectacles par soir,
jeudi 15, vendredi 16 et samedi
17 août, à 20 h 30 et 22 heures,
en extérieur, dans le
magnifique site du Fort
Balaguier (en extérieur) qui
offre également une belle vue
mer...
Infos : 06.50.91.49.46.
[email protected]
Billetterie : helloasso.com
CINÉMA
Soirées Peplum
à Arles
Les soirées Peplum d’Arles
démarreront le 19 août avec la
projection, à partir de 21h, du
film Exodus : Gods and Kings,
de Ridley Scott. Ces soirées
cinémas s’inscrivent dans le
cadre du festival « Arelate
journées romaines d’Arles »,
qui replonge la ville à
l’époque de l’antiquité. Des
films tels que Oedipe-roi ou
encore Jason et les
Argonautes, seront diffusés
tous les soirs. Infos :
http://www.festival-peplum.fr
CONCERT
Musique
dans les rues d’Aix
Du 17 au 24 août, pour la
46 e année, le festival Musique
dans la rue revient pour les
Aixois et les visiteurs d’Aix-
en-Provence. Ce rendez-vous,
ouvert à tous, autour de
toutes les musiques, fait
résonner le centre-ville de
toutes les sonorités, et plus
particulièrement dans la cour
de l’hôtel de ville, la place
d’Albertas, la place des
Prêcheurs, la place de Verdun
et le cloître de Sainte-
Catherine de Sienne.
Une centaine de concerts
gratuits sont programmés
pendant 8 jours. Infos sur
http://www.aixenprovence.fr
mercredi 14 et jeudi 15 août 2019