LOS! Hors Série N°21 – Septembre-Octobre 2019

(nextflipdebug5) #1
LES CUIRASSÉS
DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE

ENTRE HÉRITAGE ET MODERNISATION


Le traité de Washington de 1922 ne laisse pas grand-chose à la
flotte cuirassée française. L’abandon de la construction des cuirassés
classe Normandie (à l’exception d’une coque réservée au porte-avions
Béarn) et des croiseurs de bataille Lyon ne laisse à la Marine que trois
Bretagne et quelques unités plus anciennes. Le gouvernement pourrait
compléter son escadre de bataille mais préfère longtemps tempori-
ser et se concentrer sur les croiseurs et les destroyers modernes
pour assurer les communications avec l’Empire. Le statut de 1924
prévoit néanmoins d’établir en vingt ans une flotte de 725 000 t,
dont 178 000 t de cuirassés. La montée des menaces allemande et
italienne dans les années 1930 accélère le processus avec d’abord la
mise en chantier de deux navires rapides (Strasbourg et Dunkerque)
en 1932 et 1933. En 1935, le traité naval germano-britannique
et le renforcement de la flotte italienne donnent lieu à un nouveau


programme de quatre cuirassés de 35 000 t devant être mis en
chantier à l’horizon de 1938-1939.
À l’orée de la guerre, la flotte française est donc encore en transi-
tion, et c’est particulièrement vrai pour sa composante de bataille :
l’Amiral Darlan dispose de deux cuirassés anciens déclassés (Classe
Courbet), trois super-dreadnought modernisés (classe Bretagne)
et les deux cuirassés rapides Dunkerque groupés en une force de

Très vieillissante en 1914, la Marine Nationale est rede-
venue au cours des années 1930 et au prix d’un effort
de modernisation soutenu, la quatrième puissance navale
mondiale, derrière les thalassocraties anglo-saxonnes et
le Japon mais loin devant la flotte allemande et au coude à
coude avec l’Italie. Au cœur de cette flotte équilibrée, un
ensemble bigarré de grands navires de ligne cuirassés où
se côtoient unités anciennes plus ou moins modernisées en
profondeur et quelques beaux navires rapides modernes
bien que de conception singulière.

{ { la rade de Mers el-
Kébir avec, au second plan
devant la jetée, la flotte
cuirassée française à l'ancre.
{ Vue aérienne du
sabordage de la flotte à
Toulon, avec, ici de gauche
à droite,le Strasbourg,
le Colbert, l'Algérie et la
Marseillaise. US Nara

t Une partie de la flotte
cuirassée française après
1935, vue depuis les
tourelles doubles arrière de
340 mm du Bretagne. NAC

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RANCE


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