LOS! Hors Série N°21 – Septembre-Octobre 2019

(nextflipdebug5) #1
LES CUIRASSÉS
DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE

UN DOUBLE STANDARD CUIRASSÉ


Le cuirassé est alors d’autant plus considéré comme la vraie mesure de
la puissance navale qu’on estime, en grande partie à tort, que l’étroi-
tesse de la Méditerranée et les nombreux points d’appui terrestres
disponibles (Sicile, Rhodes, Libye) rendent inutile le développement de
porte-avions. Outre une très belle flotte de croiseurs et de destroyers
rapides, c’est sur ses grands bâtiments que cherche à capitaliser la
Regia Marina, sans pour autant disposer des moyens techniques et
industriels nécessaires à des ambitions importantes dans ce domaine.
Cette escadre cuirassée va se composer de deux éléments distincts :
 quatre dreadnoughts entrés en service au début de la Première Guerre
mondiale, entièrement reconstruits au cours des années 1930 (leur
armement principal est notamment rehaussé du vieux 305 mm
au 320 mm), et globalement comparable aux Dunkerque français.


{ Le cuirassé Conte di Cavour
fait feu lors de la bataille de Punta
Stilo, le 9 juillet 1940. La photo est
prise depuis le Giulio Cesare.

u Vue rapprochée des tourelles
de 320 mm du Conte di Cavour.
Elles sont surmontées de pièces
de 76 mm pour le tir réduit et la
protection rapprochée du bâtiment.

t Les Conte di Cavour et Giulio
Cesare à Naples en 1938.

Née de l’indépendance italienne mais forte de profondes,
bien qu’hétérogènes, racines et traditions navales (sardes,
vénitiennes, génoises, napolitaines...), la Regia Marina
a toujours eu de solides ambitions en Méditerranée
malgré la catastrophique défaite de Lissa en 1866. En
1915, elle possède déjà, outre une douzaine de cuirassés
pré-dreadnought déclassées, trois dreadnoughts et trois
autres en construction, et tient la dragée haute à la flotte
austro-hongroise pendant trois ans. Ce sont ces unités
qui, habilement modernisées, constitueront la base de la
flotte cuirassée voulue par Mussolini et dont les rêves de
Mare Nostrum en Méditerranée se heurtent à la fois aux
escadres britanniques mais aussi à la flotte française avec
laquelle elle se livre, jusqu’à l’été 1940 tout au moins, à
une concurrence féroce.

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TALIE


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