LOS! Hors Série N°21 – Septembre-Octobre 2019

(nextflipdebug5) #1

ITALIE


 quatre navires d’une classe nouvelle et
résolument moderne, de type « 35 000 t
Washington » (finalement portées à
40 000 t) et capables de rivaliser avec
les plus grands bâtiments alliés, avec une
protection sensiblement accrue et trois
tourelles triples de 381 mm.


DU POTENTIEL


POUR UNE GUERRE RATÉE


Des défauts d’organisation et des carences
matérielles et logistiques inhérentes à l’Italie
vont rapidement entraver ces projets gran-
dioses de maîtrise de la Méditerranée, même
après la « divine surprise » de la neutralisa-
tion française. Malgré des qualités, et un rôle
dissuasif indéniable, en particulier de la part
des Littorio, le manque de radar, l’infériorité
intrinsèque pour le combat de nuit de même
que les ressources extrêmement comptées
en mazout et une certaine pusillanimité face
au risque de perdre les plus beaux bâtiments
de la flotte, vont considérablement entraver
son action. Il faut dire que le spectaculaire raid
de Tarente de novembre 1940 qui préfigure
Pearl Harbor en coulant au port un cuirassé
et en en endommagent deux autres est un
avertissement et un choc psychologique
dont la Regia Marina a le plus grand mal à
se remettre. Malgré une indéniable activité,
tout particulièrement de la part du Vittorio
Veneto qui mènera pas moins de onze


missions de guerre et engagera plusieurs fois
les Britanniques, les circonstances deviennent
rapidement défavorables, d’autant plus que
l’aviation terrestre italienne a le plus grand
mal à compenser l’absence de porte-avions
en couverture des opérations. Le manque de
mazout oblige à mettre en réserve l’ensemble
des cuirassés anciens dès le printemps 1942
puis à neutraliser virtuellement la totalité de

la flotte en 1943. Les plus précieuses unités
tentant de s’échapper en septembre pour se
rendre aux Alliés se verront bien mal payées
de retour : le Roma sera intercepté et coulé
par les Allemands avec la majorité de son
équipage tandis que ses deux sister-ships
finiront internés et « prises de guerre » pour
les Alliés. Triste fin pour ces beaux et puis-
sants navires. 
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