LOS! Hors Série N°21 – Septembre-Octobre 2019

(nextflipdebug5) #1

JAPON


Japon une troisième position mondiale, ce traité
dresse un cadre drastique en matière de Capital
Ships, et limite à 60 % le potentiel japonais vis
à vis des américains. Le traité définit un rapport
de 5 pour les États-Unis et le Royaume-Uni à 3
pour le Japon et 1,75 pour la France et l’Italie.
La délégation nippone souhaitait privilégier un
ratio 7/5 et non 5/3 pour garantir sa règle des
70 % mais renonce à ses exigences afin de ne
pas risquer une nouvelle course aux armements
navale du fait de l’énorme différentiel économique
entre les deux pays. Mieux vaut alors pour Tokyo
préserver l’essentiel. Tous les navires encore en
construction (à l’exception dérogatoire du Mutsu
quasiment achevé et construit en grande partie
par souscription populaire) sont abandonnés ou
convertis en porte-avions. C’est le cas des classes
de cuirassés Kaga et Kii ainsi que les croiseurs de
bataille Amagi. Deux seulement de ces dix navires
en projet ou en construction seront finalement
achevés comme porte-avions (Akagi et Kaga) dans
les années 1920.


UNE FLOTTE DE BATAILLE


IMPUISSANTE


Au cours de l’entre-deux-guerres, le gouvernement
nippon capitalise sur les six super-dreadnoughts
et les quatre croiseurs de bataille laissés par
les traités (tous d’un calibre de 356 mm ou de
406 mm) et décide de les moderniser en pro-
fondeur. Les quatre croiseurs de bataille Kongō
sont emblématiques : transformés en cuirassés
rapides, ils conservent toutefois une partie des
caractéristiques (et des défauts) propres aux croi-
seurs de bataille, à commencer par une protection
médiocre. Lorsque le Japon aborde la guerre
contre les puissances occidentales en décembre
1941, il dispose de la première flotte cuirassée
dans le Pacifique, avec dix unités plus le Yamato
en achèvement, face à neuf cuirassés américains
anciens ainsi qu’un cuirassé et une croiseur de
bataille britannique à Singapour. Ces deux forces
sont neutralisées et partiellement détruites grâce à
l’aviation, et en particulier à l’aéronavale de la Kido
Butai. Les cuirassés eux-mêmes sont réservés par
le commandement japonais en vue d’une bataille décisive contre la
Pacific Fleet, recherchée à Midway, puis encore dans les Marianne en
1944, mais qui n’aura jamais lieu. On compte pendant toute la guerre
seulement deux engagements directs entre cuirassés : à Guadalcanal
en novembre 1942 et à Leyte en octobre 1944, soit moins qu’en
Atlantique et en Méditerranée. En partie « consommée » lors de la
campagne de Guadalcanal, la flotte de bataille japonaise est finalement
largement détruite lors d’une opération pour laquelle elle n’avait pas


été prévue initialement : le plan « Sho-Go » d’octobre 1944, visant
la flotte de débarquement américaine aux Philippines, soit des navires
de transport et d’escorte, des cibles jugées « indignes » par nombre
d’amiraux japonais. Ses restes impuissants et réfugiés dans leurs ports
d’attache seront pour la plupart détruits au cours des mois suivants
par les raids aériens américains. Dans le cas emblématique du Yamato,
envoyé sans espoir ou presque à Okinawa, il s’agit littéralement d’un
sacrifice calculé, un cas unique de « cuirassé kamikaze ». 

Type/génération


Août
1914

Décembre
1941

Décembre
1942

Décembre
1943

Décembre
1944

Septembre
1945
Pré-dreadnoughts (<1906) 16 0 0 0 0 0
Cuirassés dreadnoughts (>1906) 4 6 6 5 3 1
Croiseurs de bataille 5 4 2 2 1 0
Cuirassés rapides (>1922) - 1 2 2 1 0
Total des navires de bataille 25 11 10 9 5 1

LA FLOTTE CUIRASSÉE JAPONAISE
(1914-1945)
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