LOS! Hors Série N°21 – Septembre-Octobre 2019

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LES CUIRASSÉS
DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE

R


L’ESSOUFFLEMENT
D’UNE SUPERPUISSANCE NAVALE

Dans la seconde moitié des années 1930, le réamorçage progressif de
la course aux armements trouve les deux puissances navales anglo-
saxonnes, les seules capables d’entretenir de puissantes escadres de
combat partout autour du globe, dans des positions très différentes.
Les États-Unis disposent de la puissance industrielle et conservent
une certaine marge de manœuvre politique pour envisager de renou-
veler sa flotte cuirassée : jusqu’à 26 unités nouvelles de 5 classes
différentes, dont 20 cuirassés et 6 Large Cruisers ou « tueurs de
croiseurs » sont envisagées par l’US Navy, dont finalement 12 ver-
ront le jour de 1940 à 1944. Par comparaison, côté britannique, les
ambitions sont nécessairement plus modestes dans un contexte de
réarmement poussif mais généralisé. Sur les quinze bâtiments de
ligne en service en 1939, seuls quatre, les HMS Warspite, Queen
Elizabeth, Valiant et le croiseur de bataille HMS Renown auront subi
une véritable refonte au cours de l’entre-deux-guerres. Trois classes
nouvelles sont envisagées (King George V, Lion, Vanguard), totalisant
12 navires modernes et plus rapides. Mais huit seulement seront mis
en chantier et avec l’annulation du Lion et du Temeraire peu après
le début de leur construction, seuls six bâtiments nouveaux verront
finalement le jour, dont un lancé en 1944, soit trop tard pour entrer
en service avant la fin du conflit (HMS Vanguard). Les fortunes de
mer et de guerre feront que les cinq unités nouvelles (classe King
George V) mises en service entre 1940 et 1942, compenseront
exactement les pertes subies par la Royal Navy : les croiseurs de

bataille Hood et Repulse, ainsi que les cuirassés Royal Oak, Barham
et Prince of Wales.

SUR TOUTES LES MERS DU GLOBE


En dépit du déclin général des cuirassés en tant que Capital Ships
et des difficultés propres aux Britanniques, il n’en reste pas moins
que la Royal Navy demeure une flotte de dimension mondiale dont
les Big Guns vont arpenter pendant six ans l’ensemble des mers
du globe, garantissant pendant la période critique de 1939-1941
le seul domaine de supériorité des Alliés occidentaux sur les puis-
sances l’Axe, sérieusement disputée seulement par les U-Boote.
Le 3 septembre 1939, la flotte cuirassée britannique a encore fière
allure. La Home Fleet de l’amiral Forbes à Scapa Flow regroupe alors
les cinq Battleships du 2nd Battle Squadron (les Royal Oaks, Royal
Sovereign, Ramillies, Nelson et Rodney du contre-amiral Blagrovan)

La Royal Navy débute le conflit avec une flotte cuirassée
modeste au regard de celle de 1914-1918 mais encore
redoutable avec 15 bâtiments actifs totalisant un peu
moins d’un demi-million de tonnes, et à parité globale
avec l’US Navy. À l’exception du croiseur de bataille Hood
et des deux Nelson venus compléter les rangs dans le
respect du traité de Washington au cours des années
1920, toutes sont des unités anciennes, conçues selon
les problématiques de la course aux armements navals
ayant cours jusqu’à la Première Guerre mondiale.

{ Le HMS Nelson à
l'exercice. Son bloc
passerelle trés massif et
haut, et l'emplacement
inhabituel de ses tourelles
de 406 mm lui donnent son
allure si caractéristique. IWM

t Des éléments de la
Mediterranean Fleet à Malte
en 1939, avec un exemplaire
de la classe Queen
Elizabeth au premier plan.

UU


NI


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OYAUME-

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