L’Officiel Paris N°1036 – Août 2019

(Darren Dugan) #1

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HEUREUX


COMME ALBER


Alber Elbaz nous a manqué. Le créateur revient sur le devant


de la scène mode avec “Happy Moments”, une collection


capsule qui revisite les modèles classiques de Tod’s. Il nous


révèle les secrets d’une collaboration réussie.


Par Anne GAffié

Initié la saison dernière et lancé en octobre, le
projet Tod’s Factory est la toute dernière danseuse
de Diego Della Valle. “L’industrie de la mode vit
aujourd’hui une petite révolution, reconnait-il. Riches
de choses à faire et de success stories remarquables, et
dans laquelle il est impératif de se placer, avec de nou-
veaux concepts, et de nouveaux business models.” L’o c-
casion pour l’homme d’affaires italien de positionner
la marque Tod’s dans la frénétique course aux
collaborations, dont les capsules et autres “drops”
assurent aujourd’hui aux maisons de mode la possi-
bilité de tenir le rythme créatif et commercial dans
un marché compétitif en perpétuel mouvement. Et
surtout de séduire une nouvelle génération avide
de nouveautés et de collectors. Défini à l’interne
comme un “laboratoire créatif”, Tod’s Factory met à
disposition des créateurs et artistes invités son patri-
moine iconographique, son excellence artisanale
et son savoir-faire, de façon “exclusive, innovante et
non-conventionnelle”. Après Alessandro Dell’Acqua
en octobre dernier, c’est au tour d’Alber Elbaz de
présenter son interprétation très personnelle des

modèles iconiques de la marque italienne dans une
capsule baptisée “Happy Moments”, qu’il nous
raconte comme personne.

Comment l’aventure Tod’s a-t-elle démarré
pour vous?
Alber Elbaz : J’ai rencontré Diego Della Valle
il y a deux ans de cela, afin qu’il me présente
le projet. Puis j’ai rapidement découvert l’usine
italienne de la marque, où j’ai été immédiatement
séduit par l’atmosphère de travail qui y règne. Ici,
le virtuel n’a pas sa place, on est dans le réel, et ça
fait du bien. Artistes et artisans y travaillent avec
leurs mains, mais aussi avec leur cœur, le tout en
famille. Difficile pour moi d’imaginer pouvoir y
apporter quelque chose de plus, mais j’ai finale-
ment accepté de retranscrire pour une saison cette
première impression.
Que vous inspire ce retour sur le devant de la
scène mode?
Beaucoup d’émotions. Depuis bientôt quatre
ans (qu’il a quitté la maison Lanvin, ndlr), tant de

L’OF F IC I E L RENCONTRE

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